Anne-Marie Rioux présente son album intitulé «Une visite inattendue» illustré par Yves Dumont.
«J’ai toujours eu beaucoup de respect pour les auteurs, pour leur travail et leurs œuvres. Maintenant que j’ai fait l’expérience d’écrire un livre, j’ai encore plus de respect pour leur travail. Je ne réalisais pas vraiment à quel point chaque mot était choisi avec soin», a indiqué Anne-Marie Rioux qui n’avait jamais pensé, qu’un jour, elle publierait un album.
Anne-Marie Rioux travaille en enseignement. Spécialiste en littératie, elle connaît l’influence que les livres, les histoires et les mots peuvent avoir dans un processus d’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
«Dans nos interventions en lecture, et surtout en écriture, nous considérons les élèves comme des auteurs. Ils décrivent des situations, ils expriment des idées et, à ce titre, ils sont des auteurs qui sont en constant progrès», a affirmé Anne-Marie Rioux.
Depuis quelques années, les mentors en littératie des écoles françaises utilisent la collection des unités d’écriture de Lucy Cakins, publiées en français chez «Chenelière Éducation». Une de ces unités d’écriture s’appelle «Les petits moments».
«Dans notre enseignement, nous voulions trouver des albums qui seraient écrits spécifiquement sur le modèle d’un petit moment pour que les élèves comprennent bien ce que nous voulions. Nous avons cherché et n’avons rien trouvé. En parlant avec les gens de la maison d’édition «Les 400 coups», j’ai parlé de mon besoin d’albums conçus sur le modèle des «petits moments» et pour qu’ils comprennent, je leur ai montré l’histoire que j’avais écrite pour montrer aux jeunes auteurs ce que je voulais dire. C’est là que tout a commencé.»
Un an plus tard, non seulement Anne-Marie Rioux a publié «Une visite inattendue», mais en plus, sa demande est à l’origine de la création d’une nouvelle collection aux éditions Les 400 coups, la collection «Les petits moments», qui compte quatre albums inauguraux, dont l’histoire d’Anne-Marie.
«“Une visite inattendue”, c’est un véritable petit moment qui s’est produit dans ma famille. Nous revenions à la maison après une leçon de karaté et il y avait une moufette sur le pas de la porte. Quand on enseigne l’unité des Petits Moments, on dit aux auteurs de choisir une action et de la décomposer dans chacune de ses étapes, pour ajouter des détails. Dans le livre, c’est ce que je fais», a insisté Anne-Marie Rioux.
Le processus d’écriture a duré environ un an. «J’ai travaillé de près avec Rhéa Dufresne, qui est elle-même auteure, et qui travaille aux 400 Coups. Elle m’a guidé dans mes étapes, dans mes choix de mots, dans mes décisions sur le choix du vocabulaire. Vous n’imaginez pas à quel point chaque mot est le résultat d’une réflexion. Je voulais que ce soit agréable à lire et j’avais des objectifs pédagogiques précis à illustrer. Je voulais que les auteurs en classe comprennent et puissent s’identifier à l’histoire et je voulais aussi introduire assez de nouveaux mots pour stimuler l’apprentissage. Je suis contente du résultat.»
Même si l’histoire s’est produite à Tignish à l’Île-du-Prince-Édouard, l’histoire aurait pu se produire partout où on donne des cours de karaté et où il y a des moufettes. «Même si j’ai écrit un livre, je ne me considère pas comme une auteure. Cependant, j’ai commencé à mettre par écrit des petites histoires, des petits moments, qui pourraient éventuellement être exploités. Ce que j’aimerais, c’est que d’autres personnes de l’Î.-P.-É., qu’elles soient mentors en littératie ou peu importe, écrivent des histoires et les publient. Pour ma part, les jeunes auteurs en classe ont suivi les étapes du livre parce que je les tenais au courant. Je leur parlais des nombreuses révisions que je faisais et maintenant, quand je leur dis qu’il est temps de réviser, ils rouspètent un peu moins. Et ils me demandent si je vais écrire d’autres livres.»
La collection des «Petits Moments» est facile à trouver sur le Web et en librairie.
- Par Jacinthe Laforest