Culture
Par Jacinthe Laforest 
Claude, joué par Xavier Gallant (pour la première fois sur scène) et Priscille (Robyn Perry) dans une de leurs discussions à propos de leur avenir.

Encore une fois, Paul D. Gallant a réussi un tour de force en présentant sa pièce musicale J’étions les Best les 29 et 30 mars sur la scène du grand théâtre du College of Piping à Summerside.  Une pièce forte en émotion, campée dans les années 1960, avec un brin de prophétisation.

Pour la troisième fois en moins d’un an, le théâtre Scott MacAulay du College of Piping à Summerside a accueilli une pièce de théâtre en français, écrite et dirigée par Paul D. Gallant.  

Cette fois-ci, il s’agissait d’une pièce musicale campée dans la réalité des années 1960, dans la région Évangéline, avec des tensions linguistiques, des tensions amoureuses, des égos démesurés, des hormones en feu et quelques visions d’avenir.  

La pièce se passe au resto-bar Chez Ti-Moe, l’endroit où les jeunes se rassemblent pour jaser, lâcher de la pression et danser au son de la musique de l’orchestre dont le chanteur principal, joué par Jaden McInnis, désespère de se faire un nom dans le monde musical.  Or, les médias anglophones semblent incapables d’épeler correctement son nom de famille : Lelièvre.  

Priscille (Robyn Perry) et Clau-de (Xavier Gallant) sont amoureux, mais leurs ambitions personnelles ou leur manque d’ambition personnelle les éloignent l’un de l’autre.  Après avoir changé d’idée plusieurs fois dans la pièce, Priscille finit par aller à l’université, tandis que Claude finit par aller pêcher avec les équipements de son père.  

Maurice Hashie fait un Ti-Moe très crédible.  Ses réflexions préenregistrées arrivent au public comme si on entendait ses pensées.  Il aide ainsi le public à mieux suivre l’histoire et à porter attention à certaines interactions qui sont sur le point de se produire, comme lorsqu’il se dit inquiet de savoir que Jeanne (Katie Marchbank), l’ex petite-amie de Claude, est de retour dans le portrait. Elle aime semer le trouble.  

Holly Perry est une véritable découverte pour le public francophone, elle qui joue surtout en anglais, sa voix et son jeu sont impeccables.  Stéphanie Ross, qui s’était révélée excellente percussionniste l’automne dernier dans le spectacle 100 % féminin, a montré qu’elle était aussi une très bonne comédienne et une bonne chanteuse.   

D’autres comédiens et musiciens incluent Briley Cameron, Johnny Rockwell, Tanya Bernard (direction musicale), Lucia Bridges, Yves Arsenault, Stéphane Bouchard, Thomas Arsenault, Renée Turner, Jason Burbine, Nicholas Sauvé et plusieurs autres, incluant Jean-Louis Arsenault, dans le rôle d’un policier qui est aussi un peu prophète, surtout lorsqu’il tente de convaincre Moe que de tout petits téléphones sans fil remplaceront les gros téléphones muraux, ce que Moe refuse de croire.  

Une relève chez les jeunes

Paul D. Gallant se réjouit de voir que des jeunes sont prêts à monter sur scène pour des projets de théâtre.  «Je pense qu’il y a une relève pour les comédiens.  Il faut maintenant intéresser les jeunes à l’écriture de pièces de théâtre et à la mise en scène», insiste le metteur en scène.  Il encourage les organismes communautaires et culturels à démarrer des projets en théâtre pour maintenir l’intérêt des jeunes pendant qu’il est là.  

Mentionnons en terminant que les décors et l’éclairage donnaient tout à fait l’impression d’être dans un resto-bar des années 1960.  

2-jetionslesbest.jpgSophie (Stéphanie Ross) et Priscille (Robyn Perry), écoutent les conseils de Moe.

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