Culture
Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Plusieurs dizaines de personnes sont venues pour découvrir les tableaux. (Photo : Marine Ernoult)

Une exposition, organisée à Charlottetown par le Community Sector Network of PEI et le Voluntary Resource Council, met en lumière le travail de dix organismes communautaires dont la SAF’Île. Un graphiste a réalisé une série de toiles pour sensibiliser le grand public à leur engagement. L’occasion pour les francophones de se faire connaître au sein des communautés anglophones. 

«C’est un acte d’amour. On voulait célébrer la longue histoire de ces organismes, sensibiliser le grand public à leur travail primordial à travers la richesse de l’art», explique la directrice générale du Community Sector Network of PEI, Alexia Riche. 

Jeudi 30 janvier, l’exposition Champions communautaires, organisée à Charlottetown par le Community Sector Network of PEI et le Voluntary Resource Council, rendait hommage à dix organismes communautaires provinciaux, dont la SAF’Île, PEI Fight for Affordable Housing, le refuge pour femmes Blooming House, ou encore Meals on Wheels. 

L’artiste multidisciplinaire, originaire du Nigéria, Niyi Adeogun, a réalisé dix tableaux qui symbolisent l’engagement des organisations à but non lucratif sélectionnées.

«Chacune d’elles a une spécificité dont je me suis inspiré. Je suis très attaché au symbolisme, les lignes et les couleurs que j’utilise sont comme des symboles pour communiquer un message», explique le graphiste. 

De la visibilité pour les francophones 

Pour le guider, Alexia Riche et son équipe ont mené des séries d’entrevues, disponibles sur internet, avec les associations.  

«On voulait en apprendre plus, connaître leur sensibilité pour savoir quel visuel elles aimeraient, ce qui les représenterait le mieux», détaille Alexia Riche.

Niyi Adeogun a ainsi reçu «des tas d’informations» sur les antécédents et les activités des organismes : «C’était difficile, mais j'ai pris tout cela et je l’ai compressé en une seule image.»

Grâce au médium artistique, Alexia Riche espère «rejoindre des mondes différents et des foules qui n’ont jamais entendu parler» du communautaire. 

C’est aussi l’espoir de la directrice générale de la SAF’Île, Isabelle Dasylva-Gill : «On est fiers d’être reconnus comme champion communautaire, c’est une opportunité de faire parler de nous. On fait déjà beaucoup d’efforts, mais là, ça permet de dresser des ponts linguistiques vers la communauté anglophone.» 

«Ça donne une certaine visibilité aux francophones», appuie le président par intérim de la SAF’Île, Charles Duguay. 

Niyi Adeogun, arrivé à l’Île-du-Prince-Édouard en 2016, a lui-même découvert l’existence de la communauté francophone et acadienne à l’occasion de l’exposition. 

«Chaque communauté vit dans sa bulle, ce genre d’événements permet de créer des liens et d’ouvrir les yeux sur l’autre», salue-t-il.  

«Représenter les voyages de nos organisations d’une façon artistique contribue à nous faire connaître», renchérit la directrice générale de P.E.E.R.S Alliance, Josie Baker.

«Le visage de la nouvelle Acadie»

Tandis que le tableau dédié à P.E.E.R.S Alliance arbore les couleurs de l’arc-en-ciel et le ruban rouge, symbole universel de la lutte contre le sida, celui de la SAF’Île se distingue par les couleurs du drapeau acadien et des étoiles jaunes. 

«Le lien entre les étoiles trace un chemin vers le futur et j’imagine des vagues bleues, les racines d’un arbre, avec un mouvement vers le ciel», observe Isabelle Dasylva-Gill. 

«J’y vois aussi le visage de la nouvelle Acadie» ajoute à ses côtés, Charles Duguay. 

Quel que soit l’organisme, toutes les œuvres semblent reliées par un tronc commun, la moitié ou le tiers d’un visage, représenté à la base. 

«C’est comme le réseau communautaire, malgré nos différences, nous avons tous en commun de rendre des services à la collectivité», analyse Isabelle Dasylva-Gill. 

À la suite de l’exposition, les organismes pourront accrocher leur toile dans leurs bureaL’artiste Niyi Adeogun pose à côté de la toile qui représente l’organisme Meals on Wheels, qui fournit des repas sains aux personnes qui ne peuvent plus se les préparer elles-mêmes.  (Photo : Marine Ernoult)

2-Lart_pour_jeter_des_ponts_entre_les_communautés.jpgJosie Baker de P.E.E.R.S Alliance salue la recherche artistique du graphiste Niyi Adeogun.  (Photo : Marine Ernoult)

3-Lart_pour_jeter_des_ponts_entre_les_communautés.jpgAu premier plan, la toile symbolise le travail d’Island Trails qui aide à maintenir les chemins de randonnée de la province.  (Photo : Marine Ernoult)

4-Lart_pour_jeter_des_ponts_entre_les_communautés.jpg10 toiles pour 10 organisations à but non lucratif qui œuvrent dans la province dans tous les secteurs.  (Photo : Marine Ernoult)

5-Lart_pour_jeter_des_ponts_entre_les_communautés.jpgAlexia Riche, la co-organisatrice de l’exposition, a voulu faire connaître le travail méconnu des organismes communautaires.  (Photo : Marine Ernoult)

6-Lart_pour_jeter_des_ponts_entre_les_communautés.jpgPour Isabelle Dasylva-Gill et Charles Duguay, l’exposition va permettre de rendre la francophonie plus visible à l’île.  (Photo : Marine Ernoult)

7-Lart_pour_jeter_des_ponts_entre_les_communautés_1.jpgLe tableau qui représente la SAF’Île est aux couleurs de l’Acadie.  (Photo : Marine Ernoult)

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