Société
Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Karine Gallant, Acadienne de 35 ans, originaire de l’Île, est coordinatrice du projet «Bienvenue Évangéline – Communauté francophone accueillante» pour la Coopérative d’intégration francophone de l’Î.-P.-É. (Photo : Laurent Rigaux)

Qu’est-ce qu’être Acadien à l’Île-du-Prince-Édouard?  La Voix acadienne a posé la question à des Acadiens de tout âge, originaires de l’Île ou venus d’autres provinces, qui parlent le français ou l’ont perdu, mais aussi à de nouveaux arrivants francophones.  Cette semaine, Karine Gallant, Acadienne de 35 ans née en région Évangéline, coordonnatrice du projet «Bienvenue Évangéline – Communauté francophone accueillante» pour la Coopérative d’intégration francophone, partage la vision de son identité. 

«Être Acadienne, c’est un héritage, une fierté familiale, mais c’est aussi faire partie d’une communauté plurielle», estime Karine Gallant, Acadienne de 35 ans, originaire de l’Île-du-Prince-Édouard. «Ce n’est pas une question de sang, n’importe quel nouvel arrivant, qui adhère à nos valeurs et contribue au développement de notre communauté, peut s’identifier comme Acadien de cœur», poursuit-elle.

La trentenaire coordonne actuellement le projet «Bienvenue Évangéline – Communauté francophone accueillante» pour la Coopérative d’intégration francophone de l’Î.-P.-É. Elle sensibilise les Acadiens à l’accueil et à l’intégration des nouveaux arrivants.  «Ils ne doivent pas avoir peur, on ne va pas se perdre en chemin.  Il s’agit juste de partager nos traditions et notre héritage avec d’autres, de créer de nouvelles connexions, d’avancer ensemble vers un but commun», souligne-t-elle.

«L’Acadie est une nation ouverte» 

Karine, qui a grandi en région Évangéline, baigne depuis son plus jeune âge dans la francophonie.  Sa mère (Monic), Acadienne native de la Gaspésie et son père (Gary), Acadien par son père et anglophone par sa mère native de Terre-Neuve, très impliqués dans la communauté, ont tout fait pour qu’elle vive en français, à l’école et à la maison, et ne soit pas assimilée. 

«La culture acadienne brillait chez nous, mes parents recevaient beaucoup de parties de cuisine, quand j’étais petite, avec des artistes francophones qui revenaient de tournées au Canada et dans le monde», se souvient Karine, un sourire dans la voix.

À 9 ans, elle va jusqu’en Louisiane pour jouer dans une pièce de théâtre sur la déportation des Acadiens. Quelques années plus tard, membre d’une troupe de danse, elle part en tournée au Québec et en région Atlantique.  «Ça m’a permis de découvrir et d’échanger avec d’autres communautés francophones, d’enrichir mon identité, de comprendre que l’Acadie est une nation ouverte», témoigne Karine. 

Après des études au Québec, la jeune femme vit de la musique «pour un bout», avant de s’investir dans l’événementiel et le communautaire au Nouveau-Brunswick.  En 2013, elle décide de revenir dans sa province natale où elle travaille successivement pour Actions Femmes, Jeunesse acadienne et francophone de l’Î.-P.-É., et Réseau Santé en français. 

Le français, «une façon d’être et de vivre» 

Profondément imprégnée de culture francophone, Karine a développé très tôt un amour du français : «C’est plus que ma langue maternelle, c’est une façon d’être et de vivre, c’est appartenir à un réseau de coopération internationale incroyable».  Aujourd’hui, la mère de famille tient à partager cette richesse avec ses quatre enfants qu’elle élève dans la langue d’Antonine Maillet. 

Karine se dit confiante dans l’avenir du français à l’île.  «Il y a un super beau mouvement en faveur des services en français», assure-t-elle.  À ses yeux, la francophonie est devenue «attrayante», «un automatisme» pour de nombreux preneurs de décision et de familles qui choisissent de mettre leurs enfants dans les écoles françaises.  «La communauté francophone se diversifie, s’ouvre de plus en plus sur le monde, c’est une belle explosion», salue l’Acadienne. 

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