Une épidémie de mains-pieds-bouche sévit actuellement chez les jeunes enfants à l’Île-du-Prince-Édouard, et dans plusieurs autres provinces du pays. Ce syndrome doit son nom aux éruptions cutanées qu’il provoque sur ces zones ciblées. Le virus très fréquent et totalement bénin n’en est pas moins inconfortable et douloureux.
Cet été, l’Île-du-Prince-Édouard connaît une hausse des cas de la maladie mains-pieds-bouche chez les enfants, et parfois même chez les adultes. «C’est comme si la saison virale de l’hiver était en train de se produire en plein mois de juillet, la flore virale est complètement perturbée par la pandémie. Avec les confinements, personne n’a développé les anticorps nécessaires», analyse Anne-Claude Bernard-Bonnin, pédiatre à Montréal. Selon elle, la levée des mesures de santé publique utilisées pour prévenir le COVID-19 était «une invitation à tous les virus saisonniers à venir prendre le relais.»
Le syndrome mains-pieds-bouche est une infection virale bénigne due à plusieurs types de virus intestinaux. Cette maladie extrêmement contagieuse touche surtout les jeunes enfants, de six mois à quatre ans. Les boutons dans la bouche et aux extrémités des membres pendant une dizaine de jours en sont les marqueurs forts.
Mode de contamination
L’enfant peut également avoir de la fièvre, perdre l’appétit, avoir des maux de tête, se plaindre de maux de gorge, présenter une rhinite, ressentir des douleurs abdominales et avoir la diarrhée. «Le plus problématique ce sont les aphtes dans la bouche qui peuvent à terme empêcher les enfants de manger», détaille Anne-Claude Bernard-Bonnin.
Les voies de contamination sont multiples : les sécrétions du nez et de la gorge, les gouttelettes de salive projetées dans l’air, les lésions cutanées d’une personne infectée, les objets contaminés par les selles. Le virus peut survivre assez longtemps sur des surfaces et objets contaminés, ou sur les mains qui manipulent des objets souillés.
La personne atteinte par le mains-pieds-bouche est contagieuse deux jours avant l’éruption cutanée. Et ce jusqu’à plusieurs semaines. Il est donc difficile d’y échapper.
Que faire?
«Le mieux est encore de se laver les mains et de porter un masque pour se protéger de la contamination, surtout pour les femmes au premier trimestre de grossesse», explique Anne-Claude Bernard-Bonnin. On peut également être atteint de la maladie plusieurs fois, car il existe plus de 90 souches du virus.
Malheureusement, une fois qu’un enfant l’a, il n’y a pas grand-chose à faire. Pour les aphtes de la bouche, on peut privilégier les aliments froids et mous, moins douloureux, et proposer à boire le plussouvent possible. Et il ne faut pas lésiner sur l’hygiène : laver au savon doux les zones atteintes, et bien les sécher, appliquer à la rigueur un antiseptique local sur les lésions.
En cas de fièvre, on peut aussi donner du Tylenol et de l’Advil. «Il n’est pas nécessaire de consulter un médecin, à part si l’état de santé de l’enfant se dégrade, s’il se déshydrate, car il ne mange plus», souligne Anne-Claude Bernard-Bonnin.