L’Expo-sciences provinciale 2025 a eu lieu le mardi 8 avril au Centre Eastlink à Charlottetown. Des milliers de dollars ont été attribués sous la forme de prix de spécialité ou autres. Mais pour William Whelan, qui participe à l’organisation de cet événement depuis très longtemps, la véritable récompense, c’est la découverte elle-même.
Scientifique et chercheur à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, William Whelan se réjouit de voir des jeunes mettre en pratique des méthodologies scientifiques de façon rigoureuse, pour tester une hypothèse.
«Ça n’a pas d’importance que l’hypothèse de départ soit démentie. C’est le but de la recherche de tester et de prouver», dit William Whelan, très impressionné par la qualité des projets présentés.
S’adressant aux élèves à la fin de la remise des prix, le scientifique a encouragé les élèves à penser déjà à l’an prochain. «Conservez votre projet et améliorez-le. C’est comme ça qu’on avance en sciences. Moi-même je travaille dans le même domaine de recherche depuis 30 ans et je n’ai pas fini de découvrir des choses», a-t-il confié.
Alors qu’autrefois, il concentrait ses travaux sur le traitement de certains cancers, il travaille maintenant dans le domaine du diagnostic par l’imagerie photoacoustique, dans le but de réduire le besoin des biopsies, après une mammographie suspecte. «Au Canada, 80 % des biopsies sont négatives. Si on pouvait séparer les tumeurs malignes des tumeurs bénignes par imagerie, on réduirait de beaucoup le nombre de biopsies qu’on fait», espère le chercheur.
À leurs niveaux, les élèves peuvent approfondir, élargir ou préciser leur sujet de recherche sur plusieurs années, encourage le chercheur.
Cette année, seule l’ÉcoleLa-Belle-Cloche était représentée parmi les six écoles de la Commission scolaire. Le projet de Channing Guo de la 7e année à l’ÉLBC portait sur la différence entre la fission et la fusion nucléaire. Son projet lui a valu cinq prix de spécialités.
Par contre, il y avait plusieurs projets présentés en français ou dans les deux langues officielles, par des élèves en immersion. Peyton MacDonald, en 6e année à l’école Montague Consolidated, s’est intéressée à l’émail des dents et aux types de nourriture qui le détruisent ou l’amincissent. «J’ai utilisé des œufs pour tester diverses boissons comme les jus, le café et le cola.» Après avoir trempé dans les liquides un certain temps, les œufs n’avaient pas fière allure.
Mary Rogers de l’école de Bloomfield a testé les réflexes des personnes de différents âges de son entourage. Son hypothèse de départ était que les enfants seraient moins rapides que les personnes plus âgées et que les plus rapides seraient les personnes âgées entre 20 et 40 ans. «J’avais raison sur les enfants, mais j’avais tort pour le reste, car les personnes les plus rapides avaient entre 40 et 60 ans», explique la fillette.
Sa méthode de mesure consistait à faire tomber à la verticale une règle de bois entre les doigts des participants et à noter à quelle mesure les doigts avaient stoppé la règle. Simple mais efficace. «Ce n’est pas moi qui étais la plus rapide parmi mes amis», précise la jeune scientifique.
Plusieurs projets concernaient les sols et l’agriculture. Megumi Wells et Mae Chisholm, en 7e année à l’école East Wiltshire, ont été obligées de réorienter leur recherche. Au départ, elles voulaient faire pousser des laitues sous diver-ses conditions. «Nous sommes membres d’un club de science à notre école et grâce au club, nous avons obtenu du compost pour démarrer notre projet. Mais ça n’a pas marché. Nous avons voulu savoir pourquoi le compost n’a pas marché. Nous pensons que c’est parce qu’il y a de la cendre dedans», dit la jeune chercheuse, Mae Chisholm.
Kingsley Guindon, en 5e année à Montague Consolidated, s’est lui aussi intéressé aux sols, en comparant les sols de l’ÎPÉ et de l’Ontario, où il a de la famille. En testant le PH et d’autres composantes, il a découvert que le sol de l’Île-du-Prince-Édouard est plus propice à l’agriculture.
Plus de 180 jeunes scientifiques de la 4e à la 12e année provenant de 23 écoles de l’Île ont présenté des projets scientifiques à l’Expo-sciences.
Plus de 80 juges bénévoles se sont entretenus avec les élèves pour choisir des gagnants. Plus de 11 000 $ en prix et distinctions ont été remis par 48 organismes communautaires partenaires qui soutiennent chaque année l’Expo-sciences de l’Île-du-Prince-Édouard.
Le programme de foire scientifique à l’Île-du-Prince-Édouard, au niveau des écoles locales et à l’échelle provinciale, est un solide partenariat d’éducation communautaire avec des centaines de bénévo-les qui donnent de leur temps et de leur énergie pour soutenir l’apprentissage et les apprenants.
William Whelan se réjouit de voir que depuis quelques années seulement, on enseigne la méthode scientifique dans les écoles à partir de la 4e année.
Megumi Wells et Mae Chisholm, en 7e année à l’école East Wiltshire, ont mérité six prix de spécialités pour leur projet avec du compost. (Photo : Jacinthe Laforest)