Éducation
Par Jacinthe Laforest / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne - ATL
Le comité provincial sur l’assiduité à l’école a élaboré un tableau des facteurs qui peuvent entraîner des absences.  Pour le président de la CSLF, Gilles Benoit, le manque d’engagement est le plus préoccupant. 

Au cours de la dernière année, un comité provincial formé de représentants des deux commissions scolaires, du ministère de l’Éducation et de la Petite enfance, et des services sociaux, s’est concentré sur l’assiduité des élèves à l’école, en d’autres termes, les taux d’absentéisme qui tardent à revenir à leurs bas niveaux d’avant la COVID-19.  Des initiatives sont à prévoir.

Lorsque la COVID-19 a frappé, la santé est devenue une grande priorité.  «Notre propre premier ministre disait aux gens de ne pas se stresser pour l’école. C’est la santé qui passe en premier.  C’était le bon message au bon moment, mais depuis, on n’a pas été capable de revenir à l’assiduité qu’on avait avant la COVID», a confirmé Ghislain Bernard, directeur général de la Commission scolaire de langue française (CSLF).  

Le 10 décembre, les commissaires, réunis pour leur réunion publique mensuelle, ont pris connaissance des efforts déployés par la CSLF mais aussi par la PSB et la province, pour ramener l’assiduité à l’école.  

Des données très récentes, compilées pour le mois de novembre 2024, indiquent que sur les 1 254 élèves de la CSLF, 710 (56 %) se situaient dans la catégorie de l’assiduité satisfaisante à l’école 327 élèves étaient dans la catégorie «à risque»; 183 affichaient un absentéisme «chronique» et finalement, 34 élèves se situaient dans les absents jugés «chronique grave».

«Ça nous a pris du temps, au comité, à déterminer à partir de quel nombre de jours manqués l’absence devenait un problème», a expliqué la directrice de la formation et de la programmation, Anne-Marie Rioux, aux commissaires. 

Les catégories sont décrites ainsi :

  • Satisfaisante : Absence inférieure à 5% du nombre total de jours d’école
  • À risque : Absence de 5 à 9,99% du nombre total de jours d’école
  • Chronique : Absence de 10 à 19,99% du nombre total de jours d’école
  • Chronique grave : Absence de 20% ou plus du nombre total de jours d’école

«Les données de juin 2024 étaient préoccupantes.  C’est la fin de l’année, la motivation est moins là.  Les données de novembre sont bien meilleures, mais ce n’est que lorsque nous aurons les données de juin 2025 que nous pourrons savoir si nous avons fait des progrès», insiste la pédagogue.  

Elle a aussi indiqué qu’en septembre, elle avait pu s’entretenir avec chacune des directions scolaires pour discuter des résultats de juin.  «Les directions sont bien conscientes des taux d’absentéisme et connaissent les élèves», dit Anne-Marie Rioux. 

Le comité provincial dont elle fait partie a aussi élaboré un tableau des principaux facteurs qui entraînent les absences.  Ils sont regroupés dans quatre grandes catégories :Barrières; Expériences négatives à l’école; Manque d’engagement; et Conceptions erronées.  

«La colonne du tableau des facteurs qui me préoccupe le plus, c’est celle où on parle du manque d’engagement», a réagi le président de la Commission scolaire, Gilles Benoit, en prenant connaissance du tableau.  

«L’absence affecte les résultats scolaires, mais également, les aspects sociaux, le développement de l’appartenance à l’école et à son groupe. Les retards font aussi du dommage, en particulier pour les élèves qui pourraient profiter des interventions qui ont très souvent lieu le matin.  Parfois, on se demande si nos interventions sont appropriées et en fait, le problème est que l’élève n’est pas exposé à un nombre suffisant d’interventions, parce qu’il est absent ou en retard», précise la responsable.  

Changer le message

D’ici quelque temps, les parents et le grand public, mais également les élèves eux-mêmes, vont constater une «abondance» de messages positifs rappelant que l’assiduité à l’école fait une différence dans l’apprentissage et le sentiment de compétence de l’élève.  

«Nous avons aussi constaté que lorsque l’enseignant est absent, l’élève est moins motivé à aller à l’école.  Il faut que l’élève sache que même lorsque son enseignant n’est pas là, l’apprentissage se poursuit.» 

Il faut que l’élève sente qu’il a manqué quelque chose parce qu’il n’était pas là.   

2-tableau.jpgLes statistiques d’assiduité pour novembre 2024 sont meilleures que celles de juin dernier.  Malgré cela, moins de 60 % des élèves ont eu une assiduité satisfaisante. (Photo : J.L.)

3-Anne-Marie_Rioux.jpgAnne-Marie Rioux, directrice de la programmation et de la formation à la CSLF.  (Photo : J.L.)

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