Éducation
Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
«Les enfants veulent être actifs, s’impliquer, ils ont besoin de bouger, il faut intégrer ces choses-là dans nos façons de faire», observe Ghislain Bernard de la CSLF. (Photos : ArchivesLa Voix acadienne)

Accueil des maternelles, inscriptions de dernière minute, septembre s’annonce chargé. Face à des élèves de plus en plus actifs et devant les écrans, les responsables de la Commission scolaire de langue française veulent aussi faire évoluer les méthodes d’enseignement. 

Les quelque mille élèves de la Commission scolaire de langue française (CSLF) reprendront le chemin de l’école, le jeudi 5 septembre. 

«Le premier jour, il y a toujours des élèves auxquels on ne s’attend pas, car les parents n’ont pas su comment les inscrire avant. C’est rendu un peu problématique», observe le directeur général de la CSLF, Ghislain Bernard.

«Ces enfants ont parfois besoin d’appui supplémentaire, c’est un défi d’y répondre à la dernière minute», poursuit le responsable. 

Pour éviter ces inscriptions in extremis, le ministère provincial de l’Éducation lance, en partenariat avec la CSLF et la Public School Branch (PSB), une campagne de sensibilisation, à destination notamment des nouveaux arrivants qui ne connaissent pas bien le système scolaire. 

Entre l’accueil des enfants avec des besoins spéciaux et l’arrivée des premières années en maternelle, le mois de septembre n’est pas non plus de tout repos pour l’équipe de services aux élèves. 

Parler plus, dans toutes les matières 

«Nous sommes prêts à les recevoir, mais l’arrivée en maternelle est un gros changement pour les tout-petits, il faut leur laisser du temps pour s’acclimater», souligne Anne-Marie Rioux. 

Tout au long de l’année, la directrice des programmes et de la formation à la CSLF veut mettre l’accent sur la communication orale dans les salles de classe. Elle souhaite que les élèves acquièrent le plus de vocabulaire possible dans toutes les matières, de la musique aux mathématiques en passant par l’éducation physique. 

«C’est la base de la réussite en milieu minoritaire, il faut laisser davantage parler les élèves pour qu’ils se sentent à l’aise, explique-t-elle. Les enseignants doivent créer un environnement positif et encourageant.»

À cet égard, Anne-Marie Rioux insiste sur le bien-être des élèves et l’importance des liens qu’ils nouent avec leurs enseignants : «C’est la base pour qu’un enfant se sente à sa place dans son école et ça facilite ses apprentissages.»

Elle veut aussi que la programmation pédagogique, sportive et culturelle contribue à «développer le sentiment d’appartenance des élèves à leur milieu francophone». 

2 Anne Marie Rioux

De son côté, Anne-Marie Rioux de la CSLF rappelle qu’il est très difficile de recruter des assistants d’éducation certifiés qui parlent français.  (Photos : ArchivesLa Voix acadienne)

Lutter contre l’absentéisme 

De son côté, Ghislain Bernard met l’accent sur la nécessité de faire évoluer les méthodes d’enseignement. 

«Les enfants passifs assis dans une classe qui écoutent pendant une heure, ce n’est plus la réalité, ils veulent être actifs, s’impliquer, ils ont besoin de bouger, il faut intégrer ces choses-là dans nos façons de faire», analyse-t-il. 

Le directeur général de la CSLF appelle également à prendre en compte la réalité d’«un monde post-covid où parents et enfants ont réévalué leurs priorités.» 

Explosion du temps d’écran, augmentation de l’absentéisme, de nouvelles problématiques ont émergé depuis la fin de la crise sanitaire. 

«On doit travailler fort pour à nouveau valoriser le temps en présentiel en salle de classe et pour limiter l’usage des cellulaires», dit Ghislain Bernard. 

Cette année, la CSLF participe ainsi à une campagne, initiée par le ministère de l’Éducation, qui rappelle l’importance de l’assiduité scolaire.

«Plus un élève est présent à l’école, plus il a de chance de réussir. On doit travailler avec les parents pour ramener les jeunes dans nos classes», affirme Anne-Marie Rioux. 

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