Éducation
Par Jacinthe Laforest 

Depuis plusieurs années, la Commission scolaire de langue française sait qu’elle a besoin d’évaluer ses zones de fréquentation d’écoles, afin d’optimiser les temps de transport et les infrastructures.  C’est une tâche bien plus complexe qu’il n’y paraît.  

«Personnellement, j’aimerais que les trajets d’autobus puissent durer un maximum d’une heure le matin et une heure l’après-midi.  Cependant, nous avons des élèves qui habitent proche de la frontière de leur zone de fréquentation, parfois à une heure de route en ligne droite en auto de leur école», admet Brad Samson, directeur des services administratifs et financiers à la Commission scolaire de langue française (CSLF).  

L’automne dernier, après quelques tentatives dans le passé, la CSLF a pu embaucher un consultant, Dale Sabian, pour voir ce qu’impliquerait une refonte des zones de fréquentation scolaire.  «C’est un dossier très compliqué parce qu’il y a de nombreux enjeux à considérer.  Le temps de transport est l’un de ces enjeux, un enjeu qui informe tous les autres, mais on ne peut pas prendre des décisions basées seulement sur cela.  D’autres enjeux concernent la capacité des écoles, le besoin éventuel de réduire la pression sur une infrastructure en particulier en déménageant les frontières des zones, par exemple entre La-Belle-Cloche et François-Buote (ÉFB).  Un élève qui habite à Morrell est dans la zone de l’ÉFB, alors qu’il est plus proche, géographiquement, de La-Belle-Cloche.  Suffit-il de déménager les frontières?», s’interroge Brad Samson.  

La zone de l’École Saint-Augustin (ÉSA) est très petite.  Celle de l’École François-Buote est très grande.  Si, par exemple, la zone de l’ÉSA était agrandie, cela pourrait vouloir dire qu’un élève actuellement en 5e année à l’ÉFB serait obligé de faire sa 6e année à l’ÉSA, mais il serait de retour à l’ÉFB l’année suivante.  «Vous voyez que les enjeux ne sont pas simples», insiste le gestionnaire.  

Zones électorales différentes des zones de fréquentation 

Chaque école a sa propre zone de fréquentation.  Et en général, on considère que les zones d’élection scolaires correspondent aux écoles.  C’est vrai, et c’est aussi faux.  Lorsqu’on superpose les cartes des frontières de fréquentation et les frontières des zones électorales, on obtient de drôles de résultats.  Brad Samson donne un exemple.  «Une famille qui vit à Belmont, près de Miscouche, envoie ses enfants à l’École-sur-Mer, qui correspond à sa zone de fréquentation, mais vote pour un commissaire qui représente l’École Pierre-Chiasson.  Ce n’est pas très logique.  Nous en avons parlé dans le passé avec Élection ÎPÉ et selon eux, une fois élus, les commissaires représentent les six zones.  Et ce n’est pas faux, mais dans les faits, on se sent plus proche de notre représentant local.  Toute la question des zones électorales ne fait pas partie du mandat du consultant.  Ce serait un changement législatif», précise Brad Samson.  

Consultations publiques prévues pour ce printemps

Le mandat du consultant prévoit qu’après le dépôt de son rapport d’étape, plus tard cet hiver, une période de consultations publiques aurait lieu.  «On comprend que si on déménage des frontières, des élèves pourraient devoir changer d’école.  On veut donner aux parents la chance de réagir et de se préparer, le cas échéant, à ces changements.  Idéalement, si on devait faire des changements, on aimerait donner aux parents un temps d’avis suffisant.  Si on n’est pas en mesure de diriger une mise en œuvre en douceur pour septembre 2023, ce sera reporté à l’année suivante.  Ce ne sont pas des changements qu’on peut introduire au milieu d’une année scolaire.  On attend le rapport d’étape du consultant avant de passer aux étapes suivantes», précise le responsable.

Brad Samson assure que l’introduction progressive d’autobus électriques dans la flotte de la Commission scolaire de langue française n’est pas un facteur dans l’étude de s zones de fréquentation scolaire.  

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