Le mois d’avril est le mois de l’autisme qui est un mois de sensibilisation du public aux défis rencontrés par les personnes autistes. Selon les données de Statistiques Canada de 2017, seulement 33 pour cent des personnes autistes disaient avoir un emploi. À l’Île-du-Prince-Édouard, des organismes à but non lucratif et des agences gouvernementales apportent un soutien aux personnes autistes et neurodivergentes qui cherchent à faire des études postsecondaires et à se trouver du travail.
Le programme Prêts, DIsponibles et Capables (PDC) est une initiative nationale qui travaille avec les entreprises pour les sensibiliser à embaucher de manière inclusive et à créer des milieux de travail inclusifs. À l’Île-du-Prince-Édouard, ce programme est coordonné par la PEI Association For Community Living basée à Charlottetown.
Depuis cinq ans, Adam Spence est facilitateur du marché du travail pour PDC. Cette initiative ne soutient pas directement les travailleurs et n’envoie pas d’offres d’emploi directement aux chercheurs d’emplois. L’équipe partage plutôt les offres d’emploi avec les organismes d’employabilité qui desservent les personnes autistes ou neurodivergentes. Selon Adam Spence, les partenariats avec les organismes et services gouvernementaux sont primordiaux pour la réussite de cette initiative.
PDC sensibilise les employeurs et le public en général à la valeur d’affaires que représente l’embauche de personnes autistes ou neurodivergentes. Adam croit dans un recrutement inclusif et dans les bénéfices d’avoir une main-d’œuvre diversifiée.
Il explique son rôle: «Je travaille avec des employeurs d’un côté et des agences partenaires de l’autre, agissant comme facilitateur entre les deux. Quand je rencontre les employeurs, j’examine leurs initiatives de recrutement et les talents qu’ils recherchent. Beaucoup d’employeurs sont ouverts à diversifier leur main-d’œuvre et à être plus inclusifs. Ils veulent simplement s’assurer d’être en contact avec les bons chercheurs d’emplois.»
Adam ajoute que les personnes atteintes d’autisme sont souvent laissées pour compte. «Nous sensibilisons les employeurs au fait que ces personnes recherchent des opportunités. Elles manquent souvent de confiance pour chercher un emploi puisqu’elles ont l’expérience d’être exclues. Elles ont peut-être aussi manqué de soutien dans le processus d’embauche», décrit-il.
Des perspectives innovatrices
«De l’extérieur, on ne peut pas nécessairement voir qu’une personne est autiste, mais elle ne sera peut-être pas capable de bien s’exprimer pendant une entrevue parce que ce n’est pas naturel pour elle», de poursuivre Adam. «Pour beaucoup d’employeurs, la première impression est souvent celle qui compte. C’est pourquoi des initiatives telles que PDC sont importantes. Elles donnent une nouvelle perspective sur le recrutement et offrent une façon innovatrice de procéder.»
Une fois qu’un employeur est prêt à travailler avec PDC, Adam évaluera ses besoins en main-d’œuvre. Il reçoit aussi les offres d’emploi et suggère des simplifications à l’employeur. «Notre but est d’augmenter l’employabilité et de diversifier la main-d’œuvre pour la rendre plus inclusive. Quand un employeur est ouvert à l’idée de diversifier sa culture d’entreprise, nous évaluons où les talents peuvent être utilisés. Nous tenons à ce que ce soient de véritables emplois avec salaire et stabilité et non des emplois subventionnés ou à court terme», explique-t-il.
L’autre partie de son travail est de réseauter avec les agences de placement de l’Île-du-Prince-Édouard auxquelles les chercheurs d’emploi sont rattachés. «Lorsque les offres d’emploi sont transmises aux agences, leurs employés cherchent une personne qui remplisse les critères», d’ajouter Adam. «Ce sont eux qui connaissent les talents et les caractéristiques de leurs clients.»
Partenaires
L’agence RessourceAbilities, la fondation Stars for Life ou le Conseil canadien de la réadaptation et du travail sont tous des partenaires dans cet effort d’augmenter les opportunités d’emploi des personnes autistes ou neurodivergentes. Chacun fait un travail un peu différent ou soutient une clientèle avec des besoins différents. Le plus important, suggère Adam, c’est de contacter ces ressources pour recevoir l’appui adapté à ses besoins.
«N’importe qui peut contacter PDC. Il existe de nombreuses ressources, mais ce n’est pas évident à naviguer. Quand une personne nous contacte, si elle est rattachée à une agence, nous contactons l’agence. Sinon, nous évaluerons ses besoins et la mettrons en contact avec le service le plus approprié», propose Adam.
Le programme PDC offre un soutien à l’embauche et un soutien continu à l’employeur et l’employé. À titre d’exemple, si l’intégration peut s’avérer un défi, PDC pourrait défrayer les frais d’un coach d’emploi. Il serait aussi possible de fournir de l’équipement pour un accommodement ou même du transport.
Du côté de la formation postsecondaire, une fois qu’une personne est acceptée dans un programme, PDC offre le soutien nécessaire à la personne étudiante, que ce soit du tutorat, du transport ou autre.
«L’objectif final est de donner aux personnes la possibilité de réussir dans leur vie. Nous sommes là pour ouvrir les portes aux employeurs et aux chercheurs d’emploi», de conclure Adam.
Une autre initiative de Prêts, disponibles et capables est le site internet Le milieu de travail inclusif qui cherche à aider tant les chercheurs d’emploi que les employeurs.
Adam Spence, facilitateur du marché du travail pour le programme Prêts, Disponibles et Capables. (Photo : Gracieuseté)
Le programme Prêts, Disponibles et Capables est une initiative nationale qui travaille avec les entreprises pour les sensibiliser à embaucher de manière inclusive et à créer des milieux de travail inclusifs.