Société
Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
«Il est important de fournir des ressources aux enseignants pour qu’ils se sentent bien préparés à faire face aux informations erronées qui sont diffusées sur la communauté 2SLGBTQIA+», souligne Hannah Barton de P.E.E.R.S Alliance. (Photo : Marine Ernoult)

Le mercredi 9 avril,  P.E.E.R.S Alliance a envoyé des fiches d’informations sur la prévention de la violence fondée sur le genre à toutes les écoles de l’Île-du-Prince-Édouard. L’organisme, qui aide la communauté 2SLGBTQIA+, veut lutter contre la désinformation qui s’intensifie et aider le personnel enseignant à y répondre.

«Ces dernières années, il y a une augmentation de la haine contre la communauté 2SLGBTQIA+ et de plus en plus de fausses informations sont diffusées sur les politiques d’éducation inclusive dans les écoles», alerte la coordinatrice des programmes jeunesse à P.E.E.R.S Alliance, Rachel Bartlett. 

Le mercredi 9 avril, elle s’active dans les locaux de l’organisme à Charlottetown aux côtés de deux autres personnes salariées. Elles mettent sous enveloppe de la documentation qui sera envoyée à tous les établissements scolaires de la province, y compris ceux de la Commission scolaire de langue française. 

Il s’agit de brochures d’informations et de conseils à destination du corps enseignant. Les renseignements sur la manière de réagir à la haine dans les écoles et de prévenir la violence fondée sur le genre à l’encontre des jeunes 2SLGBTQIA+ proviennent du site saferproject.ca et sont adaptés à tous les âges. 

Faciliter le dialogue avec les familles 

«Les enseignants nous disent qu’ils sont de plus en plus sollicités, qu’ils doivent de plus en plus souvent mener des conversations difficiles en classe, mais qu’ils manquent de données sur le sujet», rapporte Rachel Bartlett. 

Pour faciliter le dialogue, chaque école recevra six exemplaires de chaque fiche, qui pourront ensuite être distribués selon les besoins. Des codes QR permettront aussi au personnel scolaire de trouver et d’imprimer des informations en ligne. 

«Depuis trois ans, nous constatons que des brochures de désinformation sont envoyées aux écoles vers le mois de mai, avant le Mois de la fierté, explique l’autre coordinatrice des programmes jeunesse à P.E.E.R.S Alliance, Hannah Barton. Nous voulions donc préparer les enseignants, les aider à répondre et à dialoguer avec les parents et les élèves en classe.»

Les brochures de désinformation qu’évoque Hannah Barton visent directement les lignes directrices du ministère provincial de l’Éducation en matière d’identités de genre, d’expressions de genre et d’orientations sexuelles dans les écoles pour le respect, l’accommodation et le soutien. 

Hausse de la haine, y compris chez les jeunes 

Selon Rachel Bartlett, de plus en plus de jeunes qui participent aux activités de P.E.E.R.S Alliance sont «vraiment vulnérables». Ils se disent en contact avec «des gens qui s’opposent ouvertement à leur identité, car ils ne comprennent pas la réalité et cèdent à la peur.»

«Il y a beaucoup de mensonges répandus sur la communauté 2SLGBTQIA+, qui proviennent d’articles d’opinion de médias américains à sensation, regrette-t-elle. Ces mensonges sont utilisés comme des armes par les politiciens.»

«Nous sommes très inquiets, car nous voyons aussi de plus en plus de haine entre jeunes, de plus en plus de jeunes hostiles à la communauté 2SLGBTQIA+, ajoute Hannah Barton. Nous devons plus que jamais encourager l’éducation.»

P.E.E.R.S Alliance effectue également des présentations sur l’inclusion, la communauté 2SLGBTQIA+ et la santé sexuelle auprès des classes de la septième à la douzième année. 

Rachel Bartlett constate à cet égard une baisse notable de l’intérêt des élèves : «Les raisons sont multiples, mais certains s’inquiètent en particulier de la réaction de leurs parents.»

La coordinatrice espère que la documentation envoyée aux établissements scolaires permettra de changer les regards. 

2-Rachel_Bartlett.jpgChaque année, P.E.E.R.S Alliance échange avec la Fédération des enseignants de l’Île-du-Prince-Édouard afin de connaître les besoins dans les écoles, explique Rachel Bartlett. (Photo : Marine Ernoult)



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