Droits des femmes et de la communauté 2SLGBTQIA+, aide aux plus démunis et aux usagers de drogues, deux organismes à but non lucratif partagent leurs priorités en période d’élection fédérale. Ils appellent les partis politiques à parler davantage du revenu minimum garanti.
«On travaillera avec n’importe quel parti, quelle que soit sa couleur politique, mais c’est important que le nouveau gouvernement voie la valeur du secteur communautaire», affirme la directrice générale du Réseau des femmes de l’ÎPÉ, Jillian Kilfoil.
La responsable insiste sur le besoin d’investir dans les organismes féministes tout en continuant la mise en œuvre du Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe.
Ce plan de dix ans en est à sa troisième année d’application. Chaque année, la province reçoit quelque deux millions de dollars d’Ottawa pour appuyer les personnes victimes et survivantes, mais aussi pour faire de la prévention et améliorer le système judiciaire.
«C’est essentiel de continuer à soutenir cette initiative. Ça nous permet d’avoir plus d’opportunités de financement pour réduire les violences, de faire de l’éducation dans les écoles sur le consentement etla santé sexuelle», explique Jillian Kilfoil.
Retrouver un ministère des femmes
Le Réseau des femmes de la province souhaite également le retour d’un ministère des femmes et de l’égalité des genres dans le prochain gouvernement. Le Premier ministre sortant, Mark Carney, a en effet supprimé ce portefeuille dans son cabinet.
La mise en place d’un revenu minimum garanti constitue une autre priorité de l’organisme féministe. «Ce n’est malheureusement pas sur le radar de tous les candidats», observe Jillian Kilfoil.
La semaine dernière, le Réseau des femmes s’est donc joint à d’autres organisations à but non lucratif pour adresser une lettre en faveur du revenu de base à tous les candidats à travers le pays.
Jillian Kilfoil et son équipe ont par ailleurs imprimé des dépliants de soutien que les électeurs peuvent laisser sur la poignée de leur porte d’entrée. Ces prospectus sont disponibles dans les bureaux du Réseau des femmes à Charlottetown et le seront bientôt à Montague et Summerside.
L’organisme P.E.E.R.S. Alliance, qui vient en aide aux personnes atteintes de maladies sexuellement transmissibles et aux membres de la communauté 2SLGBTQIA+, a également signé le courrier en faveur du revenu minimum.
«On a besoin de garantir la dignité des personnes pauvres, de respecter leurs droits et de les garder en bonne santé», souligne la directrice générale de P.E.E.R.S. Alliance, Josie Baker.
Protéger les droits des minorités
Durant cette campagne, Josie Baker suit avec attention le discours des différents partis politiques quant à la communauté transgenre.
«Il y a quelques mois, avant que la peur des États-Unis prenne le dessus, il y a eu un mouvement contre les droits des personnes transgenres, rappelle-t-elle. C’était épeurant, surtout pour les jeunes qui étaient ciblés, certains politiques voulaient leur enlever leurs droits.»
À ses yeux, la question «ne devrait pas être un enjeu électoral» : «Les politiques ne doivent pas jouer politiquement avec ça, c’est une distraction de tous les autres vrais enjeux sociaux.»
«J’encourage les électeurs à voter pour des candidats qui protègent les droits humains et ne jouent pas sur les peurs», ajoute-t-elle.
P.E.E.R.S. Alliance aimerait en outre que les partis parlent davantage de prévention des surdoses et de réduction des méfaits, afin de minimiser les conséquences négatives de la consommation de drogues.
«C’est de compétence provinciale, mais on a besoin d’un gouvernement fédéral qui se préoccupe activement de ce sujet, qui alloue des fonds, estime Josie Baker. Il y a urgence, trop de gens meurent de surdoses à l’île.»
En attendant les résultats des élections le 28 avril prochain, les organismes restent mobilisés. «Tant que le nouveau gouvernement n’est pas élu, on ne sait pas ce qui nous attend», conclut Josie Baker.
Jillian Kilfoil du Réseau des femmes de l’ÎPÉ espère que le revenu minimum garanti va devenir un sujet de débat de cette campagne électorale. (Photo : Gracieuseté)