Société
Par Jacinthe Laforest / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne - ATL
Martin Théberge, président de la Société nationale de l’Acadie.  (Photo : Marine Ernoult)

La Société nationale de l’Acadie s’inscrit dans la campagne électorale, en mettant de l’avant une série de cinq dossiers prioritaires sur lesquels elle aimerait obtenir des engagements fermes.  Cela inclut la reconnaissance du peuple acadien. 

Immigration francophone, financement de Radio-Canada-CBC, et Loi sur les langues officielles sont parmi les dossiers sur lesquels la SNA et ses organismes membres en Atlantique aimeraient obtenir des engagements clairs de la part des partis politiques en lice.  

«On peut aborder les choses par différents angles, mais selon moi, tout repose sur la reconnaissance explicite du peuple acadien dans les communications, les programmes et les politiques fédéraux», dit Martin Théberge, président de  la Société nationale de l’Acadie.

Sentant le besoin de préciser, Martin Théberge ajoute : «J’utilise le terme «peuple acadien» dans le sens le plus inclusif possible.  Quels que soient ton parcours de vie, tes origines, si tu t’associes à l’Acadie, tu fais partie du peuple acadien.  Et nous voulons que le peuple acadien soit reconnu légalement au même titre, par exemple, que la nation québécoise.»

Renchérissant, Martin Théberge explique qu’il existe bel et bien une «Loi instituant la journée de la fête nationale des Acadiens et des Acadiennes», mais que la définition qu’on fait du qualificatif «national» concerne le Canada et non l’Acadie.  Il explique : «La définition du mot national est comme suit : qui intéresse tous les citoyens du pays et l’ensemble du territoire canadien.  Ce n’est pas la fête de la nation acadienne.  C’est la fête canadienne de l’Acadie.  Ce n’est pas la même chose et ça n’a pas la même portée, sur le plan de la reconnaissance explicite d’une spécificité», insiste le président Théberge.  

Financement adéquat pour la Fête nationale de l’Acadie

La Société nationale de l’Acadie est soulagée qu’un financement pour les activités de Fête nationale de l’Acadie soit garanti pour 2025 et à nouveau pour 2026, mais après cela, aucun engagement.  «Nous sommes déjà en train de nous battre pour 2027, pour être capables de planifier à l’avance.  Ça ne coûterait pas plus cher de nous garantir un financement à long terme et ça faciliterait les efforts de planification, les contrats avec les artistes, etc.  En plus, nous voulons que la Fête nationale de l’Acadie soit incluse dans le programme de financement du Canada en fête, qui commence le 21 juin, avec la Journée des Autochtones, et qui inclut le 24 juin (Fête nationale du Québec), le 27 juin (Journée nationale du multiculturalisme) et le 1er juillet (Fête du Canada).  Encore une fois, ça ne coûterait pas plus cher d’inclure le 15 août dans ce programme et ça serait une façon de mettre la Fête nationale de l’Acadie au même niveau que la Fête de la nation québécoise.»

Immigration, Radio-Canada et Langues officielles

La SNA a été quelque peu soulagée que les réductions de quotas en matière d’immigration au pays aient en partie épargné l’immigration francophone, au cours de la dernière année.  Cependant, un changement de gouvernement pourrait tout changer.  «Nous voulons un engagement que les cibles et les quotas francophones seront maintenus, peu importe le gouvernement élu.  Et nous voulons aussi garantir un financement adéquat de tous les acteurs en immigration francophones pour leur permettre de faire leur travail d’intégration.»

Pour Martin Théberge, Radio-Canada inclut CBC et CBC inclut Radio-Canada.  «Si une antenne possède quatre pattes et que tu en enlèves deux, ça tient moins bien.  Protéger le financement de CBC, c’est protéger le financement de Radio-Canada.  À Halifax où j’habite, CBC occupe un espace de 1,5 grand gymnase alors qu’en comparaison, Radio-Canada occupe l’équivalent d’un garde-robe.  On ne peut pas couper le financement de CBC et espérer que Radio-Canada va pouvoir continuer de nous représenter dans tout le pays et nous faire connaître le reste du pays», maintient-il. 

Et finalement, la SNA rappelle l’importance de la mise en œuvre rigoureuse de la Loi sur les langues officielles, notamment l’application de la Partie VII.  «La loi a été modernisée, mais nous n’avons toujours pas les règlements qui dictent comment la loi est appliquée.  Dans l’attente de ces règlements, ce sont les anciens règlements qui prévalent et ces règlements portent sur l’ancienne loi», déplore-t-il.  

La SNA rencontrera les candidats dans les quatre provinces de l’Atlantique afin de discuter de ces priorités et de les sensibiliser aux réalités acadiennes.

«L’Acadie est un partenaire fiable, enraciné et pleinement engagé dans le projet canadien. Le prochain gouvernement devra reconnaître cette réalité et poser des gestes concrets pour la soutenir», conclut Martin Théberge.  

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