La vie est une chose étrange. Elle dure un temps, puis elle finit. On aimerait pouvoir faire des répétitions pour que chacune de nos représentations soit la plus parfaite possible, mais au contraire, on n’a qu’un essai. Vivre pleinement, avec bienveillance pour soi et pour autrui, est la recette qu’Hélène Lebon prépare chaque jour et qu’elle sert aux gens autour d’elle, dans sa vie personnelle comme dans sa vie professionnelle.
Les ingrédients de sa recette sont d’une grande qualité : des gens compétents, des histoires vraies, des rencontres authentiques, des moyens technologiques, trois langues de travail et du temps.
Hélène Lebon et son mari Mario Courchesne, sont installés à l’Île-du-Prince-Édouard depuis plus d’un an. Tout en maintenant le contact avec leurs clients montréalais, ils ont utilisé ces premiers mois à l’Île pour regarder vivre les Prince-Édouardiens. «On ne voulait pas être ceux qui arrivent de la grande ville et qui savent tout. On voulait voir vivre les gens, comprendre ce qui les motivait, ce qui est important pour eux, et graduellement, comprendre de quelle manière, notre entreprise Lebon Trait d’union, peut s’intégrer et contribuer à la vie ici».
En racontant cela, Hélène Lebon se rend compte que ce n’est pas la manière habituelle de faire des affaires, quand on arrive dans un nouveau marché. C’est leur manière, et elle fonctionne pour eux. De fait, l’équipe de production de contenu compte à présent quelques membres recrutés à l’Île, signe que l’intégration souhaitée s’opère.
Le parcours d’Hélène Lebon va en ligne droite, vu de l’espace, mais en zigzag, vu de plus près. De sa France natale, elle a eu l’occasion, à l’âge de 16 ans, de faire des stages en journalisme au Viêt Nam, en Roumanie et au Québec. À 19 ans, elle a entrepris un baccalauréat en journalisme à l’UQAM (L’Université du Québec à Montréal). Diplômée, sur le marché du travail, elle a décidé de faire une maîtrise à Madrid en Espagne sur la communication politique et institutionnelle. Retour au Québec, puis retour aux études, cette fois pour une maîtrise pour enseigner le français langue seconde.
De retour à Montréal, munie cette fois de sa résidence permanente, elle rencontre celui qui allait devenir son mari et associé dans Lebon Trait d’union, Mario Courchesne. La décision de venir vivre à l’Île-du-Prince-Édouard, en pleine pandémie, a été impulsive en apparence, mais tout compte fait, elle correspondait totalement au schéma en zigzag de la vie d’Hélène Lebon.
«J’étais à Montréal depuis quatre ans, et je voulais changer. Au cours d’un de nos contrats pour un client, avec Lebon Trait d’union, nous avions eu l’occasion de visiter le pays et nous avions eu un réel coup de cœur pour l’Île, pour les gens, pour le non-jugement dont ils font preuve. Et en plus, je voulais vivre près de la mer. Nous avons vendu ce que nous avions à Montréal et sommes venus ici. Nous pouvons faire notre travail de presque n’importe où. Notre équipe est déjà très éclatée, en Équateur, au Royaume-Uni et au Canada».
Lebon Trait d’union, mais qu’est-ce que c’est?
Dit simplement, Lebon Trait d’union est une société de production de contenu Web. Du contenu original, produit par et pour l’équipe, et du contenu tout aussi original, produit par l’équipe, pour des clients.
«Les clients avec lesquels nous travaillons deviennent souvent nos amis, car nous sommes les mêmes personnes dans nos vies professionnelles. Ils prennent contact avec nous parce qu’ils ont vu nos reportages, parce que quelqu’un leur a parlé de nous et qu’ils aiment notre manière de raconter leur histoire. C’est ce que fait Lebon Trait d’union : raconter l’histoire de gens à d’autres gens. Et ça n’a pas de fin. Derrière chaque personne, il y a un univers».
Hélène Lebon est une conteuse née. Tous les détours en zigzag de sa vie forment ce fil conducteur dont elle ne déroge pas. Et par chance, sa vie en zigzag lui donne de savoureuses anecdotes à raconter. «Juste avant la pandémie, j’écoutais une série sur Netflix et j’aimais beaucoup la musique. Au bout de quelques recherches, je découvre que le compositeur est japonais et j’adore le Japon. Je prends contact aveclui et il accepte que nous allions le rencontrer pour tourner un documentaire. Pendant notre séjour au Japon, nous avons aussi rencontré un maître de la teinture à l’indigo. J’ai fait de la teinture avec lui, j’ai rapporté une pièce de tissu avec moi à Montréal et je l’ai confiée à une maison de couture spécialisée dans les fibres naturelles. Prochainement, nous allons compléter le tournage de ce documentaire-reportage sur la création de ce vêtement et sur les personnes qui y ont contribué».
Le site Web et la page Facebook de Lebon Trait d’union, contiennent une foule de contenu sous la forme d’articles, de vidéos sur divers thèmes, et même un podcast, qui en est à sa seconde saison.
«Le podcast, je l’ai commencé pendant la pandémie sous le nom de Café noir et tableau blanc. La premièresaison était très centrée sur la pandémie. La seconde saison a pris plus de temps. Elle est inspirée d’une phrase d’Albert Camus : En plein milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été. C’est ce qui m’a décidée à parler à des gens qui n’attendent pas la fin de la pandémie pour se permettre d’être heureux parce qu’après, on ne sait pas comment ce sera ni quand ce sera. La pandémie nous a enlevé des choses et notamment des lieux de rencontres. Mais elle nous a laissé du temps, plus de temps que nous en avions auparavant. Le temps d’apprendre, de réfléchir, de parler, de se développer, de raconter et d’écouter des histoires».
Hélène Lebon, de Lebon Trait d’union, est contente d’être installée à l’Île. (Photo : J.L.)
Le site Web (https://lebontraitdunion.com/) contient une foule de contenu sous diverses formes.