Richard Arsenault voit bien que ses choix de vie piquent légèrement la curiosité des gens. Certains comprennent, d’autres moins. Sa décision de vivre dans une yourte autosuffisante en énergie, quasiment sans empreinte sur l’environnement, n’a pas été prise du jour au lendemain, mais presque. Rencontre avec un propriétaire pas comme les autres.
L’histoire commence il y a cinq ans. «Tu peux résumer cela comme ça : il y a cinq ans, j’ai pris la décision de devenir végan. Ça s’est fait très rapidement. J’ai vidé mon frigidaire de tout ce qui n’était pas végan. Et je n’ai jamais même pensé à manger de la viande ou boire du lait depuis. Le véganisme m’a sensibilisé à l’environnement, à réduire graduellement mon empreinte sur l’environnement, à simplifier mon mode de vie. Puis, en 2019, j’ai eu l’occasion de voyager. J’ai passé plusieurs mois en Europe, en Afrique du Nord, et là encore, j’ai réalisé que je n’avais pas besoin de beaucoup pour vivre. Quand je suis revenu, ça me trottait dans la tête».
En vrai, l’histoire est sensiblement plus longue que cela, mais les grandes étapes sont là. À son retour sur l’Île, début 2020, Richard a commencé à envisager d’acheter une terre, mais où? mais quoi? Il a cherché et le déclic s’est produit lorsqu’il a visité le lot où il se trouve actuellement, non loin du centre de ski Mark Arendz.
«J’avais la terre, et je savais que je voulais quelque chose de simple, mais quoi? J’ai cherché et quand j’ai vu le concept de la yourte, j’ai tout de suite aimé cela. En plus, tout le nécessaire pour construire vient dans un kit. Tout est là sauf la base, et le plancher. Et moi j’ai fait ajouter des fenêtres et une porte-fenêtre. J’ai commencé à défricher l’an dernier, et ce prin-temps et cet été, j’ai commencé à installer la yourte. Elle n’est pas encore prête à y vivre, mais ça vient».
La yourte mesure 24 pieds de large et comme c’est un cercle, il n’y a pas d’angles. L’espace de vie inclura les commodités usuelles, une cuisine, une petite salle de toilette, et les autres essentiels. La question de l’alimentation en eau n’est pas entièrement réglée, mais les idées ne manquent pas.
Sa yourte sera munie de panneaux solaires pour être autonome en électricité. D’ailleurs, le «pouvoir» ne se rend pas sur son lot. «J’aurais pu payer pour amener l’électricité jusque chez moi, mais finalement, l’idée de vivre ici était justement d’être aussi autosuffisant que possible. Donc, une fois que j’ai été certain d’aller dans cette direction, tout est devenu clair».
La seule chose qu’il a fait installer est une tour pour l’internet, parce qu’il en a besoin pour le travail et pour les réseaux sociaux, où Richard est passablement actif. Il documente les étapes de construction de sa yourte sous la forme de vidéos divertissantes, et il n’hésite pas à publier des photos de ses repas végans et même des recettes. «Je ne fais pas cela pour convaincre le monde qu’être végan est la meilleure chose, mais j’aime que les gens sachent que ça existe et que c’est une option. Moi, il y a cinq ans, j’ai regardé un documentaire sur Netflix et tout de suite, ça a tout changé pour moi et pour ma santé», dit le jeune homme.
L’an prochain, il prévoit de planter un jardin dans un espace qu’il a défriché à cet effet. «Il me reste encore beaucoup de travail à faire. Le plan c’est que je pourrai vivre ici à temps plein. C’est original, mais je suis loin d’être le seul qui veut vivre comme cela. De chaque côté de mon terrain, il y a des gens qui vivent à temps plein, dans les bois. Certains sont branchés à l’électricité, d’autres non. C’est un mode de vie différent, convient-il, mais ça correspond à mes valeurs».
Les yourtes contemporaines, comme celle de Richard, sont inspirées de l’habitat des nomades des plaines d’Asie Centrale. Leur origine remonte à plusieurs milliers d’années, et aujourd’hui encore, nombreux sont les Mongols qui vivent dans ces habitations. Traditionnellement, elles sont faites de bois, de peau, de crin de cheval et de feutre.
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L’intérieur de la yourte est pittoresque. Le plafond en cathédrale de forme conique se termine par un puits de lumière et de ventilation.
Richard Arsenault estime que sa décision de devenir végan, il y a cinq ans, a été déterminante dans sa vie. Sur les réseaux sociaux, il publie des photos de sa nourriture et des descriptions détaillées. (Photos : J.L.)