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Par Claire Lanteigne / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Victoria est située sur la côte sud de l’Île-du-Prince-Édouard, à mi-chemin entre ses deux villes - Charlottetown et Summerside.  (Photos : www.victoriabythesea.com)

Depuis que la municipalité rurale de Victoria a approuvé son plan stratégique quinquennal l’an dernier, des promoteurs immobiliers la sollicitent pour construire de nouveaux projets de logements. 

«Le développement de Victoria est l’un des axes clés de notre plan stratégique, et attirer de nouveaux résidents à Victoria et sur la rive sud est essentiel à la pérennité de notre municipalité», de dire le maire Martin Ruben. «Je suis convaincu que Victoria est au bon endroit au bon moment.»

La municipalité étudie actuellement les modalités de collaboration avec trois promoteurs immobiliers qui veulent développer des projets résidentiels.  

«Nous avons assez de terrains attrayants déjà rezonés pour le résidentiel», de dire Yves Dallaire, directeur général de la municipalité, «ils avaient été ciblés dans notre nouveau plan de zonage. Nous en avons assez à l’écart du cœur de Victoria, car nous voulons gérer ces nouveaux projets dans le respect du caractère du village.»   

La construction de la plus grosse usine de production de poisson terrestre et la plus grosse en Atlantique débutera prochainement à Victoria, un peu à l’écart du cœur du village. Approuvée en 2024, ça représente un investissement de 35 millions de dollars par Amar Seafood, de la Norvège, et elle emploiera une trentaine de personnes. 

Besoin de garderies

«Dans notre cas», de poursuivre M. Dallaire, «on a le vent dans les voiles et si on veut du développement résidentiel, il faut donner des services. Et il faut jumeler le développement résidentiel avec des garderies.» 

L’intérêt pour les projets de développement immobilier survient alors que la municipalité a été sollicitée pour fournir des services de garde d’enfants aux familles résidant sur la Rive-Sud. À la fin de 2024, la garderie Merry Pop-Ins, qui accueille 52 enfants de l’Église unie de la Rive-Sud à Tryon, a été informée qu’elle devait déménager prochainement. Les efforts pour trouver un autre emplacement sont restés vains jus-qu’à présent.

«Il n’y a pas de garderie à Victoria depuis que l’école a cessé de fonctionner en 1990 », de poursuivre M. Dallaire. «Il n’y avait pas assez d’enfants, mais deux autres groupes intéressés se sont ajoutés au groupe de Tryon.» Dans un cas, c’est un opérateur qui veut agrandir sa garderie actuelle.

«Nous collaborons avec des promoteurs qui pourraient également être intéressés à résoudre la pénurie imminente de places en garderie», d’ajouter M. Dallaire. «Nous tentons de mettre sur pied un projet de logement qui offrira aux familles des logements, des services et des espaces verts adaptés à leurs besoins».

La prestation des programmes pour la petite enfance relève du gouvernement provincial, mais le conseil municipal a exprimé son intérêt à aider les familles de Victoria et de la Rive-Sud à vivre, travailler et réussir dans cette région de l’Île-du-Prince-Édouard. «L’accès à des programmes pour la petite enfance est essentiel à l’épanouissement et à la croissance de nos communautés de la Rive-Sud», d’ajouter le maire Ruben.

La municipalité a effectué des premières démarches auprès des représentants du gouvernement provincial concernant les financements et les prêts disponibles pour soutenir les projets de développement immobilier et, en particulier, la construction d’un établissement qui pourrait accueillir les services de garde d’enfants de la communauté.

«C’est un nouvel esprit qui se développe dans la communauté», de poursuivre M. Dallaire, «car les gens de Victoria veulent plutôt vivre en paix. Un jeune couple dans la trentaine, originaire de Toronto, partageait récemment son projet de garderie avec le conseil. C’est une mentalité complètement différente et il est évident que les gens se demandaient si c’était ça l’avenir. Ils ne sont pas habitués à ça, car ils n’ont pas le même esprit. Des jeunes en affaires, c’est bien, ça attise la curiosité ça ouvre les esprits aux gens d’ailleurs et ça permet de vivre une nouvelle expérience.»

Rencontre avec le ministre Croucher

«J’ai sollicité une rencontre avec l’honorable Robin Croucher, ministre de l’Éducation et de la Petite enfance, afin de faire avancer ces initiatives», d’ajouter le maire Ruben. «Nous avons très peu de temps à perdre et nous devons agir rapidement.»

Comme on le sait, le ministre Croucher a été assermenté à ce poste le 27 février 2025 et il devait se familiariser avec ses dossiers. «Il ne pouvait nous rencontrer avant le discours du trône», de dire Yves Dallaire, «mais il a dit qu’il serait disponible après.» 

Une carrière municipale 

Originaire du Québec, Yves a accepté la position de directeur général de Victoria deux ans passés. «Ce n’était pas gagné d’avance dans une municipalité anglophone», dit-il. «Mais les gens sont très ouverts et maintenant qu’on me connaît tout va très bien.»

Il a travaillé 30 ans pour la Ville de Québec et en 2020 il a déménagé à l’Île-du-Prince-Édouard avec sa conjointe pour la retraite. Le couple a acheté une ferme. «Je n’avais jamais pensé retourner au monde municipal», conclut-il, «mais ce n’est pas une aussi grande ville que Québec et j’aime bien mon travail.»  

2-Martin_Ruben.jpgMartin Ruben, maire de Victoria. (Photo : Gracieuseté)

3-Yves_Dallaire.jpgYves Dallaire, directeur général de Victoria, (Photo : Gracieuseté)

4-victoria.jpgLe plan stratégique 2025-30 de la municipalité rurale de Victoria est disponible au www.rmvictoria.com.

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