Communauté
07 juin 2023 Par Marine Ernoult 
Simon Wilmot est coordinateur du programme environnement et développement durable de la ville de Charlottetown.  PHOTO : GRACIEUSETÉ

La municipalité de Charlottetown, en partenariat avec Arbres Canada, lance Releaf. Ce programme aide les propriétaires privés de la capitale à replanter près d’une centaine d’arbres déracinés par Fiona, et ce pour un prix dérisoire.  

Replanter des arbres, après Fiona, l’enjeu est crucial à l’Île-du-Prince-Édouard. Pour rappel, la province a perdu 40 % de ses arbres à la suite du passage de la tempête post-tropicale. Il s’agit de reboiser les territoires ruraux, mais aussi les villes.

La ville de Charlottetown, en partenariat avec Arbres Canada, lance ainsi le programme Releaf. L’objectif est d’aider les propriétaires privés de la capitale provinciale à replanter des arbres abattus par Fiona.

Les services municipaux ont choisi six espèces résistantes aux changements climatiques : des érables à sucre, des ormes (résistants à la maladie de la graphiose), des amélanchiers, des pins, des chênes rouges et des pommiers. 

«Ces arbres sauront s’adapter au climat que l’on aura en 2050 et après, explique Simon Wilmot, coordinateur du programme environnement et développement durable de la ville de Charlottetown. Ils survivront à des températures plus chaudes, à des régimes de vents et de précipitations différents.»

Pénurie 

Le véritable défi pour la ville a été de trouver des arbres. «Depuis Fiona, il y a une forte demande dans les provinces de l’Atlantique, on a dû en faire venir d’autres provinces», relève Simon Wilmot.

Les habitants intéressés par le programme peuvent postuler sur le site internet de la ville. 95 propriétaires vont être sélectionnés et recevront un arbre pour seulement 20 dollars.

La priorité va être donnée aux résidents qui ont de faibles ressources financières et ceux situés dans les zones les plus déboisées. Les propriétaires doivent également avoir un jardin suffisamment grand d’au minimum 100 pieds carrés.

«On va mettre en terre des arbres vigoureux d’au moins deux mètres de haut qui coûtent des centaines de dollars en temps normal», précise Robert Henri, directeur des communications d’Arbres Canada. L’organisme a financé le programme à hauteur de 50 000 dollars.

Il est possible d’indiquer une préférence quant à l’espèce souhaitée. Mais les services municipaux feront une visite de terrain pour confirmer qu’il s’agit bien de la variété la plus adaptée en fonction de l’ensoleillement et de la nature du sol. 

Climatiseur naturel 

«On veut maximiser les chances de survie. Les forêts urbaines fournissent tellement d’avantages écologiques et économiques à nos communautés», insiste Simon Wilmot. 

Au-delà du côté esthétique qui donne de la valeur à une maison, les arbres font baisser la température des villes et réduisent les frais de climatisation. Ils absorbent également les eaux de ruissellement et préviennent ainsi les inondations. 

Ils fournissent enfin un habitat pour la faune sauvage et les oiseaux dans un environnement urbain souvent hostile. 

À Charlottetown, les arbres seront livrés et plantés d’ici la fin juin. Les propriétaires n’auront qu’à creuser un trou pour les accueillir. Ils doivent également s’engager à les arroser pendant deux ans : plusieurs fois par semaine les cinq premières semaines, et une fois par semaine par la suite s’il ne pleut pas. 

Le programme pourrait être reconduit l’automne prochain. Selon Simon Wilmot, tout va dépendre du succès de cette première édition et de la disponibilité des arbres.  

reboiser charlottetown

Abonnez-vous à La Voix acadienne pour recevoir votre copie électronique ou la version papier

Communauté