Communauté
Par Jacinthe Laforest / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Gilles Painchaud rappelle que chaque funéraille demande plusieurs heures de préparation pour les trois directeurs funéraires certifiés du salon qui se partagent les tâches, lui-même, Leonard MacDonald et Éric Richard, certifié depuis mars 2021. 

Depuis presque deux ans, la coopérative funéraire Évangéline a dû s’ajuster à toute une variété de conditions sanitaires.  Cela complique la tâche des directeurs funéraires, comme Gilles Painchaud, et cela prive les familles de la possibilité de vivre leur deuil, comme elles ont besoin de le vivre.  

Il est courant, en hiver, lorsque le sol est gelé, que les cercueils soient conservés au froid, jusqu’au dégel printanier.  C’est alors qu’on peut procéder aux cérémonies de mise en terre.  Les services religieux et autres formes de cérémonie d’au revoir ont quant à eux eu lieu dans les jours suivant le décès.

«Les gens ont besoin de savoir, que la communauté, leurs parents et amis partagent leur peine.  Quand ils voient arriver les gens, ils se sentent soutenus, même s’ils ne se souviendront pas nécessairement qui était là et qui n’était pas là.  C’est le sentiment de soutien qui compte, et la COVID leur enlève ça», dit Gilles Painchaud.  

Directeur funéraire à la Coopérative funéraire Évangéline depuis déjà plusieurs années, il avoue que les deux dernières années ont été éprouvantes.  «On fait des arrangements le mardi pour un service le jeudi, et le mercredi, les règles changent.  On doit alors appeler les familles, les importuner avec des détails alors qu’elles sont en deuil.  On essaie de régler la plupart des problèmes, mais on a tout de même besoin de leur accord».

Quand il est possible d’accueillir 50 ou 100 ou 200 personnes, on peut tenir un service.  Ça demande tout de même de la planification.  Il faut que les gens confirment leur présence.  «C’est l’équivalent de faire des funérailles sur invitation.  On est obligés de demander aux familles de faire des listes et d’appeler les gens.  On n’aime pas être obligés de faire cela, mais on n’a pas le choix.  On doit respecter les règles», dit Gilles Painchaud.  

Selon lui, la pire période de ces deux années a été celle des premiers mois, où les rassemblements étaient limités à cinq personnes.  «Que peut-on faire pour une famille avec cinq personnes, incluant les travailleurs du salon funéraire?  On est aussi bien de ne rien faire».

Certaines familles choisissent en effet d’attendre que les rassemblements soient à nouveau permis pour faire une cérémonie religieuse (ou autre) et dire un dernier adieu à leur être cher, surtout si les membres des familles sont éparpillés au Canada et ailleurs dans le monde, et sont incapables de se déplacer.  

«Ici à la coopérative, nous avons des défunts qui attendent depuis plus d’un an.  Les familles ne sont pas prêtes.  Pour d’autres familles, nous avons opté pour une diffusion sur Facebook, soit en direct, soit en filmant et en envoyant le lien.  Ça dépend des fuseaux horaires.  On a fait cela à quelques reprises.  Ce sont des groupes privés, bien sûr, mais c’est tout de même une option», dit Gilles Painchaud.  

La crémation de plus en plus courante

En raison de toutes les contraintes liées à la COVID, de plus en plus de familles faisant face à un décès depuis le début de la pandémie ont opté pour la crémation.  «Sur les 28 funérailles qu’on a faites l’an dernier, on a fait seulement deux expositions traditionnelles.  Même si des préarrangements traditionnels avaient été faits, les familles ont opté pour la crémation», insiste Gilles Painchaud.  

Salon funéraire Évangéline, à Urbainville, est un lieu paisible et chaleureux, où tout est mis en œuvre pour accompagner les personnes en deuil.  «Nous faisons de notre mieux pour que l’épreuve ne soit pas plus dure, mais avec la COVID, parfois, nous avons le sentiment de ne pas pouvoir faire assez».  

GillesPainchaud2 web

GillesPainchaud3 web

Le Salon funéraire Évangéline offre un cadre paisible et digne aux familles endeuillées.

Abonnez-vous à La Voix acadienne pour recevoir votre copie électronique ou la version papier

Communauté