Communauté
Par Jacinthe Laforest
Denise Caissie et deux de ses filles, Léona Gallant et Lucie Gallant, ainsi que la petite-fille de Lucie, Kallie, ont fait une tournée de l’édifice et se sont arrêtées sous l’affiche «Bienvenue» pour une photo. Denise est une des seules qui a changé de chambre. Elle a été rapprochée de la salle à manger.

Après presque huit mois d’attente, les résidents du foyer de soins communautaire Le Chez-Nous, à Wellington, ont pu entreprendre de réintégrer leurs quartiers.  Le déménagement a commencé le jeudi 26 août et se poursuivra sur quelques semaines.  La plupart des résidents ont retrouvé leur chambre avec un soulagement évident, le plus soulagé étant le président de la coopérative, Marcel Richard, qui pourra à présent se concentrer sur un autre projet : l’entrée en service de la nouvelle section.  Mais finissons d’abord le déménagement. 

Le jeudi 26 août, tous les résidents qui étaient hébergés au Andrew’s of Summerside depuis février dernier ont repris leur chambre du Chez-Nous.  Il ne restait aucune trace des dommages laissés par l’incendie de janvier dernier.  Tout a été refait à neuf, toutefois sans changer la configuration des lieux, si bien que les résidents n’ont eu au-cun mal à retrouver leurs repères et leurs habitudes.

Marianne Arsenault aime coudre.  C’est son passe-temps préféré, en plus de faire des bijoux. «Au Andrews, je pouvais coudre, mais je ne pouvais pas me servir de mon fer à repasser.  On ne peut pas coudre si on ne peut pas repasser.  Ici, j’ai une permission spéciale pour brancher mon fer à repasser», dit la dame. 

Ce sont ses deux filles, Élise et Cécile, qui ont pris soin de son déménagement.  Dans la chaleur de cette journée d’été, des gouttes de sueur perlant au bout du nez, elles plaçaient les vêtements dans les tirettes et sur les cintres, entourant leur mère d’attention. 

Après les quelque 30 résidents qui ont déménagé le 26 août, le Chez-Nous avait réservé la journée du 27 pour les déménagements des résidents qui étaient hébergés dans leurs familles depuis tous ces mois.  Au cours de la semaine du 1er septembre, les résidents qui ont été accueillis dans les foyers de soins communautaires à O’Leary et à Tignish (entre autres) vont à leur tour revenir dans leur Chez-Nous. 

Par la suite, plus tard en septembre, le Chez-Nous pourra accueillir neuf nouveaux résidents qui étaient sur des listes d’attente, parce que des chambres se sont libérées. 

«Malheureusement, nous avons eu des décès à déplorer et aussi, certains de nos résidents ont été transférés vers des résidences de soins de longue durée, parce que leur état le demandait», a précisé Marcel Richard. 

Et la nouvelle section dans tout cela?

Depuis des années, les administrateurs de la Coopérative Le Chez-Nous veulent ouvrir une section de soins de longue durée.  Lorsque le gouvernement provincial a ap-prouvé l’ajout de lits, le Chez-nous a fait application et s’est vu octroyer 10 lits.  La nouvelle section a été cons-truite, une collecte de fonds a aidé à acheter l’équipement spécialisé. 

Puis, le Chez-Nous s’est heurté à la difficulté de trouver les cinq infirmières nécessaires au service 24 h sur 24 sept jours par semaine que ces personnes requièrent.  En mars 2020, la COVID est arrivée et en janvier 2021, l’incendie survient. 

Par chance, la nouvelle section, protégée par des cloisons anti incendies, a été protégée et n’a subi aucun dommage.  Il n’en reste pas moins que les chambres sont inoccupées depuis tout ce temps. 

«Nous avons une liste d’attente, nous avons des chambres et nous avons besoin que cette section commence à rapporter de l’argent», dit Marcel Richard.  Par chance, la province a approuvé la requête d’accorder des licences de soins communautaires, de façon temporaire, jusqu’à ce que le recrutement donne des résultats. 

«Ce que nous espérons, c’est d’ouvrir cette section-ci, de continuer notre recrutement pour mettre en place le personnel, et de transférer nos résidents des soins communautaires à la nouvelle section de longue durée, un à la fois, à mesure que leurs besoins deviendront plus grands.  On ouvrira notre section de soins de longue durée une chambre à la fois.  La province est prête à nous accorder les licences une par une.  D’ailleurs, cha-que chambre a sa licence.  Pour revenir ici cette semaine, nous devions licencier chaque chambre comme si nous ouvrions pour la première fois.  Il y a des règles très strictes à respecter», dit-il. 

Des remerciements s’imposent

La Coopérative est très reconnaissante envers les services d’incendies de Wellington, Tyne Valley, Miscouche, et New London, la Croix Rouge, la Légion royale canadienne de Wellington ainsi que les nombreux bénévoles qui ont assuré l’évacuation des résidents en toute sécurité à la suite de l’incendie.

La Coopérative tient à remercier sincèrement le Mill River Resort qui a hébergé les résidents pendant plusieurs semaines; les nombreuses personnes, entreprises et organismes d’un bout à l’autre de la province qui ont aidé à assurer que nos résidents demeurent confortables et en sécurité; les nombreux partenaires et l’équipe d’Andrews of Summerside pour l’accueil chaleureux durant cette période de transition.

«Je me réjouis d’accueillir les résidents de nouveau chez eux. Je suis très reconnaissant aux résidents et leurs familles pour leur patience et compréhension, aux membres du conseil d’administration, au personnel et aux nombreux entrepreneurs et partenaires pour leurs efforts inestimables et grand dévouement pour assurer le retour des résidents», a ajouté le président de la Coopérative, Marcel Richard, dont les parents, René et Sylvina Richard, résidaient au Chez-Nous lorsque l’incendie s’est déclaré.  Depuis, Sylvina a été admise dans un foyer de soins de longue durée tandis que René a re-trouvé sa chambre au Chez-Nous. 

«Ah non, je n’ai pas peur qu’il y ait un autre feu… Une fois c’est assez», a dit René Richard, après avoir raconté qu’une évacuation avait eu lieu au Andrews plus tôt cet été.  «L’alarme s’est déclenchée.  On n’a pas su pourquoi.»

Elva Arsenault partage un moment avec sa voisine de chambre, Mae Arsenault.  Les enfants de cette dernière, Alan et Brenda, sont venus l’aider à s’installer.

La photo officielle avec la vedette de la journée : la valise qui symbolise le déménagement.  Marcel Richard, président de la Coopérative Le Chez-Nous, Marianne Arsenault et René Richard, ainsi que le nouveau direc-teur général de l’établissement, Joey Caissie. 

 

La conférence de presse officielle du déménagement a eu lieu dans la grande salle de la nouvelle partie du bâtiment.  Les distances ont été respectées en tout temps. 

Dans la cuisine, la routine a repris.  Il a cependant fallu tout racheter car toute la nourriture avait été spoliée par l’incendie.  Les cuisinières, Lucille Gallant et Yvette Collicutt ont même dû se résigner à jeter tous les pots de conserve maison.  À cause de la COVID, les cuisines du Chez-Nous ne peuvent pas accepter de dons cette année, cependant, les familles peuvent apporter des gâteries à l’intention de leur parent.

Cécile Arsenault et Élise Arsenault ont aidé leur mère Marianne, à s’installer dans sa chambre, au même endroit qu’auparavant.  (Photos : J.L.) 

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