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22 juin 2021 Par Jacinthe Laforest  
Emilie Rogers, Alexandra Fisk, Jill Adams, Breeanna Richard et Ciarán McGuire montrent les belles cartes postales qu’ils ont créées. Ciarán McGuire a créé un livre et a laissé des pages blanches pour que son correspondant y fasse se

L’enseignante de 5e année à l’École Évangéline, Maude Bertrand, voulait simplement donner à ses élèves le goût de découvrir une francophonie plus large et plus diversifiée.  Il en a résulté un projet qui a largement dépassé ses attentes.   

Dans la chaleur intense de ce matin de canicule du 8 juin, les élèves de 5e année de l’École Évangéline ont fait la queue pour déposer leurs cartes postales dans le sac grand ouvert de la postière Christine Farquharson de Summerside.  Ces cartes, dessinées et coloriées à la main, devaient alors entreprendre la traversée de l’océan pour rejoindre, dans une école en Normandie, France, les correspondants auxquels elles étaient destinées. 

«Je cherchais des façons de motiver mes élèves à s’ouvrir à la francophonie.  Une de mes collègues qui vient de France m’a alors dit que son beau-frère travaillait en 5e année dans une école en France et qu’il cherchait une classe pour correspondre.  Je l’ai joint et c’est lui qui m’a informée qu’il y avait un lien puissant avec la Normandie, à cause de la Semaine acadienne, et l’Acadie, et en particulier avec l’Île-du-Prince-Édouard.  Je n’en revenais pas que les astres s’alignent ainsi».

Maude Bertrand.  a alors incité ses élèves à écrire une première lettre à un élève de cette classe en France, pour se présenter, pour parler de l’Île et pour poser des questions.  Et ils ont reçu une réponse.  

«Au début, on a écrit nos lettres sans savoir à qui elles allaient aller pour parler de l’Île, de ce que nous allions faire cet été et pour poser des questions sur la France.  Et puis, on a reçu une réponse», a indiqué Jill Adams, une des élèves de la classe.  «J’ai mis mon adresse de courriel de la maison sur ma carte postale.  Ça se pourrait que l’on continue à s’écrire», ajoute Jill.  

L’intérêt de ces élèves pour la France et en particulier pour la Normandie a fait un bond lorsque Théo Thériault, répondant à l’invitation de l’enseignante, est allé parler aux élèves.  «Il était passionné, il leur a fait des biscuits français, il avait de nombreuses images.  C’est ce genre de connexion que nous cherchons pour nos élèves.  À la fin de la présentation, tous les élèves voulaient aller en Normandie», résume Maude Bertrand.  

Théo Thériault a en effet vécu en France quelques années, mais c’est bien avant cela qu’il a découvert, en 2006, le Festival de la Semaine acadienne, qui en était à sa première édition.  Il a aidé à mettre sur pied la délégation de l’Île-du-Prince-Édouard qui a pour la première fois, de façon officielle, participé en 2009, à la Semaine acadienne.  «Cette année-là, l’une de nos activités de préparation consistait à demander à des élèves de dessiner et d’envoyer des cartes postales.  Postes Canada était venue en chercher en main propre à l’École Saint-Augustin.  Et cette année, j’ai suggéré à Maude de refaire l’expérience.  Elle a accepté tout de suite et Postes Canada aussi», a indiqué Théo Thériault.  

L’enseignante quant à elle se réjouit de l’ampleur que le projet a pris.  «Je voulais juste que mes élèves découvrent la francophonie, au-delà de l’Île et du Québec.  Et c’est devenu une expérience culturelle complète.  Et je sens que ce n’est pas fini.  D’ici la fin de l’année, on va probablement faire une rencontre virtuelle avec la classe de France.  J’ai des élèves qui ont échangé leurs adresses de courriel et je suis convaincue que certains vont continuer à s’écrire».   

La postière Christine Farquharson reçoit les cartes postales des enfants dans son grand sac. (Photo : J.L.)

L’enseignante Maude Bertrand avec la carte postale qu’elle a dessinée.

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