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Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Plusieurs centaines de partisans étaient là pour soutenir le chef conservateur Pierre Poilievre.  (Photo : Marine Ernoult)

Le mardi 1er avril, le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, a tenu un rassemblement de campagne à Borden-Carleton. Plusieurs centaines de personnes étaient présentes. Hausse du coût de la vie, baisse des taxes et des dépenses publiques, attaques contre les libéraux, le chef conservateur a parlé pendant près d’une heure. Son discours a convaincu des électeurs et des électrices qui ont peur pour leur avenir et celui de leurs enfants.  

«C’est une nouvelle vision pour notre pays en ruine. Nous avons besoin d’un changement majeur pour inverser la tendance et garantir un avenir prospère à nos enfants», estime Charles. Le mardi 1er avril, Charles est venu assister avec sa femme, Michèle, au rassemblement «Canada d’abord» du Parti conservateur du Canada (PCC). Aux côtés de plusieurs centaines de personnes, le couple a accueilli Pierre Poilievre dans les locaux de l’usine MacDougall Steel Erectors, à Borden-Carleton. 

Il s’agit de la première visite officielle d’un chef de parti pendant la campagne électorale fédérale. Le PCC estime qu’environ 1 700 personnes étaient présentes, y compris les quatre candidats conservateurs de l’île. 

Pendant cinquante minutes, Pierre Poilievre a électrisé une foule survoltée, armée de nombreuses pancartes «Canada first», «Stop the crime», «Axe the taxe», ou encore «Common sense». Certains passages de son discours étaient en français. 

«Qui est prêt pour le changement au Canada ? Qui est prêt à se débarrasser du terrible péage sur le pont [de la Confédération] ? Qui est prêt à couper certains impôts ?», a-t-il déclaré sur scène, salué par une salve d’applaudissements. 

Le politicien a parlé d’économie, de pêche, d’agriculture, de défense, d’immigration et d’énergie. Il a également détaillé son plan de réduction des dépenses fédérales et de baisse de l’impôt sur le revenu de 15 %. 

Il souhaite par ailleurs augmenter le budget de la défense et introduire des programmes d’aide pour encourager la formation et l’emploi des travailleurs dans les métiers spécialisés.

Sentiment de dépossession 

Tout au long de son discours, Pierre Poilievre a dénoncé le mandat de dix ans du gouvernement de Justin Trudeau - le qualifiant de «décennie libérale perdue». Il a fustigé la hausse des prix des denrées alimentaires et du coût du logement, qui «a privé une génération entière du rêve de l’accession à la propriété.»

«Nous voyons le désespoir sur les visages de nos jeunes qui ne savent pas comment ils vont aller de l’avant avec leurs projets de fonder une famille, a-t-il affirmé. Nous avons des gens qui abandonnent l’avenir de ce pays.»

Ces propos ont sonné juste aux oreilles de Charles et Michèle, inquiets pour l’avenir de leurs trois enfants actuellement à l’université.

«Leurs perspectives sont assez sombres. Ils n’ont pas les moyens d’acheter une maison ou même de louer un logement. Le coût de la vie est tellement élevé qu’ils vont être dépouillés», s’alarme Michèle. 

La mère de famille veut rompre avec un sentiment de dépossession : «Nous devons rendre aux Canadiens ce qu’ils avaient il y a 20 ans et n’ont plus.»

«Il est presque impossible d’élever une famille dans cet environnement. Les prix ont explosé, le système de santé est terrible», poursuit Charles. 

Les deux militants, proches de la retraite, se disent aussi préoccupés pour leurs vieux jours.

«Nous ne sommes pas sûrs de pouvoir prendre notre retraite comme nous l’avions prévu. Il se peut que nous devions la repousser de plusieurs années pour nous assurer d’avoir assez d’argent», explique Charles. 

Questions en suspens sur le climat 

Pas très loin, le jeune Keegan Zela soutient Pierre Poilievre «depuis longtemps» et se dit «d’accord avec beaucoup de choses dans son programme.» 

Grâce aux politiques du chef conservateur, le Prince-Édouardien de 17 ans est persuadé qu’il pourra «faire un apprentissage et s’offrir une maison pour fonder une famille.»

À ses côtés, sa mère, Devon Zela, se dit également «impressionnée» par la prestation de l’homme politique.

«Nous sommes un groupe d’ouvriers, d’agriculteurs et de pêcheurs et il a fait en sorte que l’on comprenne en se mettant à notre niveau, salue la mère célibataire. Il a évoqué ses débuts normaux, comme nous tous.»

L’agricultrice aimerait néanmoins en savoir plus sur les intentions des conservateurs en matière d’environnement : «Nous n’avons pas entendu beaucoup de choses sur le climat ce soir, c’est dommage.» 

Pierre Poilievre a préféré parler de la guerre commerciale qui oppose le Canada à l’administration de Donald Trump. À cet égard, il a assuré être le mieux placé pour régler la crise. 

Il a notamment proposé de réduire les obstacles au commerce interprovincial et de construire davantage de pipelines et de mines afin de réduire la dépendance de l’économie nationale aux États-Unis.

«Nous devrions pouvoir être plus indépendants et utiliser nos propres ressources, nos propres pipelines, notre propre acier», approuve Devon Zela. 

Pierre Poilievre a terminé la soirée en promettant que «l’espoir et des jours meilleurs étaient en route» si un gouvernement conservateur était élu le 28 avril prochain. 

2-Anaida_Poilievre.jpgLa femme du chef conservateur, Anaida Poilievre, était présente. Elle a également fait un discours.  (Photo : Marine Ernoult)

3-Discours_Pierre_Poilievre.jpgPendant 50 minutes, le chef conservateur Pierre Poilievre a harangué ses supporters dans les locaux de l’usine MacDougall Steel Erectors, à Borden-Carleton.  (Photo : Marine Ernoult)



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