Le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard a récemment annoncé l’ajout de 21 nouveaux services désignés en vertu de la Loi sur les services en français, soulignant fièrement le doublement du nombre total de services. Toutefois, la Société acadienne et francophone de l’Île-du-Prince-Édouard (SAF’Île) réagit avec prudence, mettant en lumière des préoccupations quant à la nature réelle de ces ajouts.
Bien que le gouvernement ait choisi de mettre en avant l’effet grandiose de cette annonce, un examen plus attentif révèle des aspects préoccupants. Une grande partie des nouveaux services annoncés pourraient être considérés comme des correspondances au gouvernement, ce qui était déjà un service désigné et intégré à la Loi lors de sa promulgation en 2013. De plus, les services nouvellement désignés sont exclusivement en ligne, laissant de côté toute amélioration du service en personne ou des services désignés existants dont l’accès demeure problématique.
«La SAF’Île accueille cette initiative avec des réserves, puisque ces changements ne feront rien pour promouvoir l’usage du français parlé au sein de la fonction publique provinciale ou dans la livraison de services aux Prince-Édouardiens qui voudront les recevoir en français en personne. Nous insistons sur la nécessité d’investir de manière plus judicieuse, notamment dans la promotion du personnel bilingue, et donc sur l’amélioration des services en personne», déclare Charles Duguay, président par intérim de la SAF’Île, par communiqué de presse.
La Société souligne également la nécessité de réviser et moderniser la Loi sur les services en français pour en mesurer l’impact et renforcer la protection du français à l’Île.
Cette réaction de la SAF’Île souligne l’importance d’une réflexion approfondie sur la véritable portée de ces ajouts. La Société appelle le gouvernement à s’engager dans des investissements plus ciblés afin d’assurer un progrès significatif dans l’amélioration des services en français et offrir des prestations de services plus inclusives et adaptées aux besoins de la communauté acadienne et francophone de la province. Nous encourageons néanmoins le gouvernement dans ses démarches de mise en œuvre de la Loi sur les services en français.
Les 21 nouveaux services désignés sont répartis dans trois ministères et une agence. Par exemple, en Éducation et Petite enfance, «soumettre un compliment ou une plainte concernant une équipe de bien-être scolaire», est maintenant un service désigné, de même que «s’inscrire au Programme d’emploi d’été pour étudiantes et étudiants en soins infirmiers», au ministère de la Santé et du Mieux-être.
Au ministère des Transports et de l’Infrastructure, «Signaler un problème routier ou un problème de circulation par courriel ou message texte» est à présent un service désigné. Et finalement, à Santé ÎPÉ, «demander le renouvellement d’une carte-santé», tout comme «demander un examen de dépistage cervical». Pour ce dernier cas, comme pour d’autres, si le client peut désormais remplir un formulaire en français, rien n’est mentionné quant au service proprement dit.
Pour voir tous les services offerts, visitez le site Web suivant : www.princeedwardisland.ca/fr/services.