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Par Claire Lanteigne / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Photo : Marcia enman

«La saison d’automne de la pêche au homard qui se terminait à la mi-octobre a été assez bonne en général», de dire Luc LeBlanc, conseiller aux pêches à l’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM). «Il y a eu de grands débarquements en particulier à l’Île-du-Prince-Édouard, de Summerside en allant vers le pont. C’était un peu moins bon dans le nord de la zone, mais c’était meilleur que l’année passée.»

Luc LeBlanc ajoute qu’il n’y a jamais de saison parfaite, mais la météo a permis à tout le monde de rentrer au port en toute sécurité et la ressource était au rendez-vous.   

«Cependant, le niveau des prix était comme ci, comme ça», poursuit-il. «À 7,00 $ la livre, c’était correct, une amélioration sur l’année dernière et ça permet de payer les factures. Mais entendons-nous que ça ne permet pas de rentabiliser une entreprise de pêche de façon historique. Les prix des produits nécessaires à la pêche comme la main-d’œuvre, l’essence et la bouette continuent d’augmenter et ça coince les pêcheurs. On espère qu’il y aura des possibilités de rajustement des prix.»

«Les marchés commencent à s’assombrir en général au niveau mondial, notamment au niveau américain où on exporte une grande partie de nos prises», d’ajouter Luc. «Avec l’inflation et l’augmentation des taux d’intérêt en général, les clients américains ont moins d’argent à dépenser sur la nourriture de luxe et le secteur de la restauration, où aboutissent 80 % de nos produits, en souffre.»

Il ajoute que même s’il se passe quelque chose au niveau des marchés, c’est bien une chose que le pêcheur ne contrôle pas. «Mais c’est comme dans d’autres industries, il y a des hauts et des bas. L’avenir s’annonce bon avec une ressource en bonne santé et bien gérée et nous espérons que ça devrait bien aller au niveau des marchés et des prix.» Les Chinois prennent de plus en plus de place dans le marché du homard du printemps que l’on expédie vivant.

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Luc LeBlanc, conseiller aux pêches à l’Union des pêcheurs des Maritimes.  (Photo : Gracieuseté UPM)

La ressource se porte bien

Après avoir accepté d’augmenter la taille minimale du homard de 77 mm à 79 mm, il y a deux ans, c’était la première année où il fallait rejeter à l’eau les homards en dessous de 79 mm.  «Ce homard juvénile sera 40 % plus volumineux l’année suivante», de dire Luc, «de plus, 100% des femelles vont pondre des œufs au moins une fois.» On espère éventuellement faire monter la taille minimale à 81 mm.

M. LeBlanc ajoute que les pêcheurs disent avoir eu beaucoup de homards juvéniles (sous la mesure) dans leurs casiers et ils doivent les rejeter à la mer.  Ça signifie que la ressource se porte bien, mais on a besoin d’au moins une paire de mains de plus sur le bateau pour faire le triage.

«Le problème de la main-d’œuvre se pointe à l’horizon», poursuit-il, «car on commence à avoir de plus en plus de difficulté à recruter des hommes et des femmes de pont; moins de personnes veulent faire ce métier. Le besoin de main-d’œuvre augmente chaque saison dans cette industrie et, même si nous ne sommes pas encore au niveau d’une crise, il va falloir une discussion afin de voir comment on va essayer de combler les besoins à long terme.» M. LeBlanc dit qu’on retrouve plus de couples qui font maintenant la pêche ensemble.

Mais c’est une autre réalité au niveau des usines de transformation où ça fait une dizaine d’années qu’on manque de main-d’œuvre. «Ce n’est pas facile», de dire Patrick Dodier, un des propriétaires de Seafood 2000 de Georgetown, depuis 1992. «Et on doit, comme dans toutes les usines ailleurs au pays, faire appel à des travailleurs étrangers.»  De nombreuses offres d’emploi sont en ligne autant sur les sites des usines que celui d’Indeed PEI.

Le homard pêché à l’automne, alors que l’eau est plus chaude et la coquille moins dure, est moins apte à faire des voyages en avion. «Ce homard est principalement transformé dans les usines d’ici et livré aux clients en tant que produit transformé», de conclure M. LeBlanc. «Les États-Unis sont le principal marché pour notre homard que l’on retrouve dans les restaurants.»

Même si la saison est terminée dans la zone, des usines ont encore du homard dans les viviers et d’autres s’approvisionnent au Maine et en Nouvelle-Écosse. Cela peut donner quelques semaines de plus aux travailleurs d’usine. «Nous opérons l’usine de mai à décembre», de conclure M. Dodier.

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