Patrimoine
Par Jacinthe Laforest / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
David Le Gallant, récipiendaire d’un prix pour avoir initié l’installation d’une nouvelle œuvre murale sur un édifice du front de mer de Summerside. (Photo : Jacinthe Lafroest)

Le Thé du patrimoine est une tradition bien établie à Summerside.  Chaque année, à l’occasion de la Semaine du patrimoine au Canada, la mairie, par l’entremise de l’agence Culture Summerside, organise une réception où le thé et le café coulent à flots et où un certain nombre de prix en lien avec le patrimoine sont présentés.  Les récipiendaires des prix 2024 ont été sélectionnés parmi un grand nombre de candidatures.  

Chaque année, à l’automne, la mairie de Summerside lance un appel à candidatures en prévision des prix du patrimoine qui seront présentés en février de l’année suivante.  «Cette année, nous avons reçu plus de candidatures que jamais auparavant.  C’est un signe que de plus en plus de gens ont le patrimoine à cœur», a exposé Marlene Campbell de Culture Summerside, dans son rôle de maîtresse de cérémonie.  

Environ 15 prix ont été présentés lors du thé du patrimoine qui a eu lieu le jeudi 20 février, dans la salle du conseil municipal de Summerside, qui était bondée pour l’occasion.  Parmi les récipiendaires, dans la catégorie des activités du patrimoine, figurent Paul D. Gallant, pour la production théâtrale Port-la-Joye en juillet dernier, et David Le Gallant, pour avoir initié le projet d’utiliser une reproduction d’un tableau tiré de la série Les Grandes Heures du peuple acadien, pour orner la façade d’un édifice situé sur le front de mer de Summerside.  

«J’ai beaucoup aimé travailler avec les gens de Culture Summerside.  Ils ont été des partenaires efficaces et respectueux», a commenté David Le Gallant, au moment de quitter la salle, fier que son initiative ait été jugée digne de ce prix. 

La reproduction grand format du tableau intitulé Ironie de l’histoire, tirée de la série Les Grandes Heures du peuple acadien, qu’on peut admirer au Musée acadien de l’ÎPÉ à Miscouche, a été dévoilée en novembre dernier, résultat de plusieurs mois de démarches et de négociations. 

Ironie de l’histoire raconte la première fois que le drapeauacadien a flotté en mer, ce qui a eu lieu dans le port de Summerside. Le drapeau acadien a été adopté par les délégués à la grande convention de Miscouche le 15 août 1884. Les délégués qui retournaient sur le continent le lendemain à bord du bateau à vapeur Saint-Laurent, qui naviguait entre Summerside et Port de Chêne (N.-B.), ont demandé au capitaine s’il était possible de faire flotter le drapeau. Le capitaine accepte de faire flotter le drapeau au-dessous de l’Union Jack. Un navire de la marine britannique se trouvant dans le port salua le drapeau, pensant qu’il s’agissait d’une nation étrangère. L’ironie du sort veut que la nation qui avait déporté les Acadiens salue maintenant le nouveau drapeau acadien.

Paul D. Gallant a, lui aussi, reçu un prix dans la catégorie Activité du patrimoine, pour avoir monté la production musicale Port-la-Joye, sur la scène du Scott MacAulay Performing Arts Centre, pour un total de trois représentations en juillet 2024, fruit d’une collaboration entre le Scott MacAulay Performing Arts Centre et l’Alliance du développement durable de l’ÎPÉ.  

Écrite et mise en scène par Paul D. Gallant lui-même, Port-la-Joye raconte la déportation meurtrière par les Britanniques, en 1758, du peuple acadien de ce qu’on appelle aujourd’hui l’Île-du-Prince-Édouard.

Cette tragédie de l’histoire a été dépeinte au public, en français, par le biais d’une intrigue poignante, pleine d’action, de musique, de danse. La langue n’a pas été un obstacle grâce à la performance professionnelle des acteurs et des musiciens et du savoir-faire de Paul D. Gallant. Quarante-cinq personnes sur scène et dans les coulisses ont permis à la vision de l’écrivain et directeur de se concrétiser.

Évidemment, Paul D. Gallant s’est dit honoré de recevoir ce prix, surtout dans le contexte où la deuxième partie de la trilogie sera présentée en juillet prochain.  «Je trouve aussi qu’il y a un lien intéressant entre le projet de David Le Gallant et le mien.  La seconde partie de la trilogie inclura des scènes reliées à la Convention de Miscouche et à l’ironie de l’histoire qui a suivi».

Plusieurs autres personnes ou groupes ont reçu un prix.  Parmi elles, Noella Moore, Jane Whitten, Carter Jeffery & Arnold Smith, Arnold Gallant, Kiele Poirier, George K. Jomon, la gendarme Mallory Metallic, l’école communautaire de St Eleanor’s et les comédiens de la troupe Harbourfront Players.  

Quatre prix spéciaux ont été présentés : Donna Arsenault a été nommée Bénévole de l’année; Carolyn McKillop a reçu le prix pour la publication de l’année; Mary Dennis a reçu le prix pour la culture et finalement, le grand prix d’honneur a été attribué à Paul H. Schurman.

2-prix_du_patrimoine_de_Summerside.jpgPaul D. Gallant (à droite), avec le maire de Summerside, Dan Kutcher.

3-prix_du_patrimoine_de_Summerside.jpgKiele Poirier, propriétaire de la boutique Art Buds, a mérité un prix pour son travail d’inclusion dans les arts.

4-prix_du_patrimoine_de_Summerside.jpgEnviron 15 prix du patrimoine ont été présentés lors du Thé du patrimoine qui a eu lieu le jeudi 20 février, dans la salle du conseil municipal de Summerside.



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