Patrimoine
Par Jacinthe Laforest / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne - ATL
Lors du dévoilement des deux plaques, de gauche à droite, Nicholas Faubert, directeur du Secrétariat aux affaires acadiennes et francophones de la province; Gabriel Elbaz, propriétaire de l’édifice sur la façade duquel la peinture murale est affichée; Norma McColeman, conseillère municipale de Summerside; David Le Gallant, président de la Société Veritas Acadie; René Audet, président de l’Association du Musée acadien de l’ÎPÉ; et Tyler DesRoches, député de Summerside-Wilmot.

Une reproduction de 14 X 17 pieds du tableau intitulé Ironie de l’histoire, de feu l’artiste peintre Claude Picard, a été dévoilée sur le front de mer de Summerside le vendredi 25 octobre en présence de nombreuses personnes.  Le tableau représente la toute première fois que le drapeau national acadien, adopté à peine quelques heures plus tôt, a été salué en mer.  L’«ironie» dans l’histoire est que c’est un vaisseau britannique qui a été le premier à saluer ce nouveau pavillon, au moyen d’une salve de canons, dans le port de Summerside.

 «C’est un dévoilement que j’attends depuis deux ans», a indiqué David Le Gallant lorsqu’il a pris la parole, avant de décrire quelques composantes du tableau magnifique reproduit à partir de l’original qui est exposé au Musée acadien de l’Île-du-Prince-Édouard à Miscouche.  

Le tableau intitulé Ironie de l’histoire fait partie de la série de six tableaux intitulée «Les grandes heures du peuple acadien», peinte par feu l’artiste peintre Claude Picard et commanditée par l’Association du Musée acadien de l’ÎPÉ, alors sous la présidence de David Le Gallant et dévoilée en 2005.  

«C’est le tableau # 5 de la série.  J’attire votre attention sur quelques détails : l’oiseau qui est perché sur la rambarde se nomme Aegolius Acadicus, et nous espérons qu’il devienne l’oiseau national de l’Acadie.  Vous voyez la fillette en rose avec un petit chien?  C’est le chien de l’artiste Claude Picard», a-t-il souligné.  

L’ironie de l’histoire dont il est question dans ce tableau est le fait que ce soit un vaisseau britannique, quelque 130 ans après la déportation qu’ils ont fait subir aux Acadiens, qui ait été le premier à saluer le tout nouveau drapeau acadien, adopté quelques heures auparavant par les délégués à la grande convention de Miscouche, en août 1884.  Le fait que ce geste protocolaire ait été accompli dans le port de Summerside, presque juste derrière l’édifice de l’entreprise Summerside Seafood Supreme, fait de cet édifice l’endroit idéal pour y exposer cette «ironie», et ce, sans aucune ironie.  

Discours d’occasion 

Les maîtres de cérémonie lors du dévoilement, René Audet et Noëlla Richard, respectivement président de l’Association du Musée acadien et directrice de l’établissement, ont invité les principaux partenaires financiers du projet à prendre la parole.  Au nom de la Ville de Summerside, la conseillère municipale, Norma McColeman,  s’est dite fière que la ville ait participé à ce projet, qui témoigne de la contribution des Acadiens et Acadiennes au développement de la ville et à sa vitalité, autant dans le passé que dans le présent.  

Le directeur du Secrétariat aux affaires acadiennes et francophones de l’ÎPÉ, Nicholas Faubert, a lui aussi soulignél’importance de ce projet.  

«Cette œuvre d’art illustre un moment important de l’histoire de notre province. Le fait de l’afficher ici permettra aux générations futures de reconnaître l’héritage acadien et la présence des francophones à l’ÎPÉ et dans la ville de Summerside», a-t-il dit au micro.  

Le président et fondateur de Sogelco International et propriétaire de la compagnie Summerside Seafood Supreme, Gabriel Elbaz, s’est dit ravi de voir cet hommage au peuple acadien sur la façade fraîchement repeinte, de l’édifice.  «Je ne suis pas Acadien moi-même, mais je m’identifie à la résilience de ce peuple», a-t-il évoqué.  

Le tableau hautement coloré remplace l’œuvre murale qui illustrait le Queens Hotel, une œuvre qui, elle aussi, soulignait la présence acadienne à Summerside, le Queens Hotel ayant appartenu à la famille Perry, parmi les premiers entrepreneurs acadiens de Summerside. 

Il y a 140 ans en 2024 

Le 16 août 1884, le traversier à vapeur St Lawrence se rendait de Summerside à Pointe-du-Chêne au Nouveau-Brunswick. C’était le moyen de transport principal entre l’Île et la terre ferme lorsqu’il n’y avait pas de glace. Le drapeau acadien, adopté la veille à la seconde Convention nationale acadienne à Miscouche, a été hissé pour la première fois en mer à bord de ce traversier et salué pour la première fois.

 2-ironie_de_lhistoire.jpgDavid Le Gallant, président de la Société internationale Veritas Acadie.

3-ironie_de_lhistoire.jpgGabriel Elbaz a rendu hommage à la résilience du peuple acadien. 

4-ironie_de_lhistoire.jpgNicholas Faubert a rappelé que cette oeuvre représente un événement important.

5-ironie_de_lhistoire.jpgNorma McColeman a rappelé qu’une proportion conséquente des citoyens de la ville est d’origine acadienne.

6-ironie_de_lhistoire.jpgLe public s’est massé en grand nombre pour assister au dévoilement officiel de l’installation murale.

7-ironie_de_lhistoire.jpgAu moment de lever le drapeau sur le St Lawrence, l’hymne national acadien Ave Maris Stella a été chanté en latin.  Trois élèves de l’École-sur-Mer, Daphnée Farrell, Ava Marie Jendrick-Shaw et Sophie Gallant ont interprété la version française en vigueur depuis 1994, accompagnées de leur enseignante Mylène Ouellette.  

Abonnez-vous à La Voix acadienne pour recevoir votre copie électronique ou la version papier