Patrimoine
05 novembre 2019

Le 5 novembre 2019

- Par Jacinthe Laforest

Georges Arsenault promeut le tricentenaire de la présence française à l’Île depuis plusieurs années.  (Photo : J.L.)

 

L’année 2020 marquera le tricentenaire de la fondation de la colonie de l’Île-Saint-Jean par la France.  Il s’agira donc du 300e anniversaire de l’arrivée des premiers Français et Acadiens à l’Île-du-Prince-Édouard, donc du début de la colonisation de l’Île.  Un très grand nombre de Prince-Édouardiens descendent de ces premiers habitants.  C’est pourquoi Georges Arsenault aimerait que le tricentenaire soit célébré par tous et partout dans l’Île.

 

Depuis environ deux ans, alors même que la communauté acadienne et francophone de l’Île préparait le Congrès mondial acadien, Georges Arsenault s’assurait qu’on garde à l’esprit que l’année suivante, 2020, sera l’année où l’on marquera le 300e anniversaire de l’arrivée des premiers colons français et acadiens pour fonder la colonie qui allait devenir l’Île-du-Prince-Édouard. 

 

Même s’il s’agissait seulement le 300e anniversaire de la présence française à l’Île-du-Prince-Édouard, ce serait une raison suffisante pour le crier sur tous les toits, mais en plus, c’est véritablement le 300e anniversaire de l’introduction de l’agriculture et de la pêche commerciale.  «On peut donc dire que 2020 marque le tricentenaire de ces deux occupations dans la province», a indiqué Georges Arsenault le 23 octobre dernier, alors qu’il participait à l’assemblée générale annuelle de l’Association du Musée acadien. 

 

Ses arguments en faveur d’une célébration digne de ce nom sont nombreux : en 2008, nous avons célébré le 250e anniversaire de la Déportation des Acadiens de l’Île et en 2017 nous avons souligné le 250e anniversaire de l’arpentage de l’Île sous la direction de Samuel Holland et la production de la première carte géographique moderne de l’Île. 

 

«Célébrer le 300e de la colonisation de l’Île, nous donne l’occasion de fêter la contribution des Français et des Acadiens à ce qu’est devenu la province de l’Île-du-Prince-Édouard.  Depuis 1720, on parle le français sur l’Île.  Bien que cela n’a pas toujours été le cas, aujourd’hui on reconnaît l’importance de la contribution des Acadiens et de la langue française à la culture insulaire», a insisté Georges Arsenault. 

 

Epikwit avant île Saint-Jean

 

La terre que nous appelons Île-du-Prince-Édouard n’a pas surgi de terre à l’arrivée des premiers Acadiens.  Les Mi’kmaqs habitaient ici des milliers d’années avant 1720 et les relations entre le premier peuple et le second peuple ont été amicales dès le départ.   «En célébrant le 300e, ce serait une belle occasion de rappeler les liens historiques qui unissaient les Mi’kmaqs avec les Français et les Acadiens», a insisté Georges Arsenault. 

 

L’historien par excellence de l’Acadie de l’Île-du-Prince-Édouard a fait plusieurs démarches auprès du gouvernement provincial et de divers organismes et agences pour mobiliser des ressources conséquentes dans le but de célébrer de façon adéquate.  C’est dans ce but que plusieurs représentants gouvernementaux et communautaires se rencontreront le 7 novembre pour une première rencontre officielle, afin d’explorer les volontés de chacun, les options de financement et les activités possibles. 

 

Georges Arsenault pour sa part, donne quelques suggestions :

• Faire découvrir les établissements français/acadiens d’avant la déportation;

• Mettre en évidence le lieu historique Skmaqn – Port-la-Joye – Fort Amherst;

• Rappeler la contribution des Acadiens et Français à la province dans une variété de domaines;

• Célébrer la survivance de la langue française (on parle français depuis 300 ans dans l’Île!);

• Célébrer les nouveaux arrivants francophones qui viennent enrichir la vie française à l’Île.

 

Il suggère aussi des réunions de famille, des concours, des chroniques dans les journaux, des conférences, des colloques et des ateliers de généalogie pour que les gens explorent leurs racines, vu qu’environ le quart des Prince-Édouardiens auraient des ancêtres acadiens quelque part dans leur généalogie même s’ils ne portent pas des patronymes français en raison des mariages exogames.  «Ainsi, combien de MacDonald, McNeil, Shea, Maddix, O’Brian, Fenessey, McKinnon, McPhee, Stewart, Cameron, et combien d’autres ont des racines acadiennes? Il suffit d’examiner les patronymes des élèves qui fréquentent les écoles françaises pour constater le phénomène», insiste Georges Arsenault. 

 

Le 300e anniversaire de la présence française à l’Île-du-Prince-Édouard et de ce fait, de l’arrivée des premiers agriculteurs et des premiers pêcheurs commerciaux mérite certainement d’être souligné et offrira de nombreuses occasions d’apprentissage et de mettre en valeur le passé valeureux de ceux qui ont aménagé le paysage dont nous admirons les beautés selon les saisons.  D’ailleurs, rappelons que les lettres de mandats de plusieurs ministres, publiées plus tôt en octobre, se recoupent sur des questions touchant le patrimoine et la mise en valeur de l’histoire de la province. 

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