Environ 185 élèves de 25 écoles de l’Île ont présenté quelque 150 projets sur le patrimoine canadien lors de la Fête provinciale du patrimoine, le jeudi 19 mai, au Centre des arts de la Confédération. Au terme d’une journée où les élèves ont présenté leurs projets à maints juges, 12 finalistes ont été sélectionnés, dont deux de l’école François-Buote.
Il s’agit de deux projets complètement différents. Jack Dwyer, le fils de Gordie Dwyer qui a joué dans la LNH, a fait son projet sur la Coupe Stanley, qu’il espère gagner un jour.
Caroline MacDonald a quant à elle fait son projet sur son ancêtre Sarah Allen, au destin à la fois tragique et fascinant. Pour sa présentation, Caroline s’est mise dans la peau de son ancêtre. «J’étais jeune, en 1704. J’habitais avec ma famille à l’extérieur du fort, mais ce soir-là, je suis allée coucher chez mon amie qui habitait dans le fort. Et cette nuit-là, des soldats français et iroquois ont attaqué le fort. Ils ont tué beaucoup de monde et ils ont fait des prisonniers».
Chanceuse dans sa malchance, parce qu’elle aurait très bien pu y perdre la vie, Sarah Allen a été emmenée de force à Montréal. «Je vivais à Deerfield au Massachusetts. Je ne parlais pas français. À Montréal, on m’a forcée à apprendre le français et la langue des Iroquois. On m’a forcée à devenir catholique et on a changé mon nom. Je suis devenue Marie-Madeleine Hélène. Ils ne pouvaient pas prononcer mon nom de famille, Allen, alors ils m’ont donné celui d’Hélène».
Encore traumatisée par cette aventure, Sarah, devenue Marie-Madeleine, raconte qu’elle est devenue esclave dans une maison, et que plus tard, elle s’est mariée avec un Canadien français, du nom de Guillaume Lalonde. Elle a eu 13 enfants.
Aujourd’hui, si on connaît l’histoire de ce massacre, c’est en grande partie grâce au ministre de Deerfield, John Williams, qui a été capturé et libéré sur paiement d’une rançon. Après être retourné à Deerfield, il a écrit un livre et c’est en grande partie grâce à ce livre que la mémoire de Sarah Allen a ainsi pu être préservée, et que Caroline MacDonald a pu remonter jusqu’à son ancêtre. Au fil des ans, différents auteurs ont raconté de façon plus ou moins romancée la vie de Sarah. Un tout récent livre vient de paraître. «Je ne l’ai pas lu encore. Je pense que ça sera très intéressant», dit la jeune fille qui, pour son projet intitulé «Une soirée pyjama dangereuse», a mérité le Prix d’histoire du Canada, en plus d’être une des douze finalistes.
Comme les 10 autres finalistes, Jack et Caroline seront invités à participer au concours national «Jeunes citoyens» en créant une vidéo sur le projet qu’ils ont présenté lors de la fête du Patrimoine. Ils partageront leur vidéo en ligne pour que les Canadiens puissent la visionner et voter. Deux élèves de l’Île seront choisis pour participer au Forum Jeunesse à Ottawa avec d’autres jeunes d’un peu partout au Canada.
Caroline MacDonald (ci-haut) a reçu le Prix d’histoire du Canada pour son projet «Une soirée pyjama dangereuse». Elle est également finaliste provinciale, tout comme Jack Dwyer (ci-bas). Tous deux sont de l’école François-Buote. ÉFB a présenté huit projets.
Outre l’école François-Buote, la seule autre école française qui était représentée à la fête du Patrimoine était l’école Saint-Augustin. Kate Lowe (ci-haut) a fait son projet sur le père Georges-Antoine Belcourt et Mary Soucy (ci-bas) s’est intéressée à plusieurs aspects importants de l‘histoire de Rustico.
Emma Paquet (au centre) et Olivia MacPhee de l’école François-Buote, en compagnie du premier ministre de la province Wade MacLauchlan.
- Par Jacinthe Laforest
Patrimoine
Fête du patrimoine 2016

Le 25 mai 2016