Le Jour du traité est souligné le 1er octobre pour célébrer la relation continue entre les Mi’kmaq de l’Île-du-Prince-Édouard et les Prince-Édouardiens, ainsi que l’engagement de la province à faire progresser la réconciliation. La célébration du Jour du traité a été réinstaurée par le premier ministre Dennis King en 2019.
Pour la cheffe de la Première Nation de Lennox Island, Darlene Bernard, le Jour du traité est une occasion importante pour les citoyens de l’Île de se rappeler et de réaffirmer les promesses unissant ses propres ancêtres et la Couronne.
«Pourquoi le 1er octobre? Parce que c’est la date de la signature du traité de 1752, et la date choisie à ce moment-là pour renouveler les engagements pris non seulement lors du traité de 1752, mais également ceux de 1749, de 1760 et de 1761. Ces traités constituent une chaîne d’alliance entre deux états indépendants», a-t-elle spécifié.
La célébration du Jour du traité est bien plus qu’un symbole pour la cheffe Bernard. «C’est un appel à l’action, pour faire face aux défis de logement, de santé, de culture, pour les générations à venir.»
La Cheffe Darlene Bernard était particulièrement satisfaite de l’entente sur l’éducation et l’enseignement signée l’automne dernier et de l’entente sur le logement signée plus tôt cet été avec le gouvernement de Dennis King.
À gauche, le maire de Charlottetown, Philip Brown, reçoit les encouragements du chef Junior Gould, à jouer plus fort. (Photo : J.L.)
Le brouillard se lève enfin
Durant les allocutions, autant du chef Junior Gould de la Première Nation d’Abegweit que de la cheffe Bernard, le premier ministre King a reçu des félicitations pour son leadership. Lorsqu’il a pris la parole, il a rappelé que pour lui, ce qui compte, c’est de mettre en place un ensemble de principes qui continueront à guider les décideurs vers la réconciliation, même si les décideurs en question ne sont pas des amis.
«Ce matin, en venant ici, il y avait du brouillard. Et je n’ai pu m’empêcher d’y voir un symbole, comme si le brouillard qui nous empêchait de voir nos réalités respectives était en train de se lever. Récemment, nous avons annoncé un nouveau programme pour permettre aux gens de nommer ou de renommer des lieux de l’Île. Ça paraît anodin, mais pour nous, c’est une façon de permettre aux gens de se reconnaître dans les lieux qu’ils habitent et de nous affranchir d’une époque où le racisme et d’autres formes de discriminations n’étaient pas considérés», a indiqué le premier ministre.
Le chef Junior Gould a lui aussi ajouté son grain de sel aux discussions. «Mon père est un survivant des pensionnats autochtones et s’il était ici, j’aurais du mal à garder le micro. C’est important que nous soyons ici et dans un geste de réconciliation, je vais inviter le premier ministre King et le maire de Charlottetown, Philip Brown, à se joindre à nous autour du tambour. Nous allons chanter la chanson d’honneur et je prends la responsabilité de permettre à tous de prendre des photos et des vidéos pour que ce moment soit partagé le plus largement possible», a-t-il lancé.
Plus tard dans la journée, une célébration de type Mawi’omi a eu lieu au Centre Eastlink à Charlottetown pour continuer la célébration et permettre aux gens de la ville de participer à un événement typique des Premières Nations mi’kmaq.
Les chefs Darlene Bernard (à gauche) et Junior Gould (à droite) et le premier ministre Dennis King ont échangé des cadeaux en signe d’amitié. (Photo : J.L.)
Mentionnons en terminant que le mois d’octobre est le Mois de l’histoire des Mi’kmaq, un mois au cours duquel les histoires, les traditions et le patrimoine Mi’kmaq seront mis en valeur.
Dans le cadre de son engagement à travailler avec les Mi’kmaq de l’Île-du-Prince-Édouard, le gouvernement provincial a récemment signé un accord historique avec les Premières Nations de l’Île-du-Prince-Édouard concernant un projet de logement dans le parc Hillsborough, à Charlottetown. Par ailleurs, le gouvernement mettra bientôt en place une formation en ligne obligatoire sur la réconciliation pour toutes les personnes nouvellement employées par le secteur public. Le Secrétariat aux relations avec les Autochtones proposera aussi une série de dîners-conférences à la fonction publique afin de sensibiliser les fonctionnaires à l’histoire et à la culture des Mi’kmaq.
Lors de la cérémonie du Jour du traité, la jeune Nova-Marie Bakani, perchée sur les épaules de sa mère, Colleen Curran, avait vraiment l’air de se demander ce qui se passait. Pour d’autres, une meilleure compréhension s’installe graduellement. (Photo : J.L.)
C’est à l’abri des édifices du gouvernement provincial que le Jour du traité a été souligné le 1er octobre. Le rappel des traités de paix et d’amitié datant des années 1750 et 1760 va bien au-delà du symbole. (Photo : J.L.)
Au centre-ville de Charlottetown, un passage piétonnier aux couleurs et motifs symboliques de la réconciliation s’est ajouté au paysage. (Photo : J.L.)