Éducation
24 avril 2024 Par Jacinthe Laforest 
Noëlla Richard (photo de gauche) a raconté le conte traditionnel acadien de La Marlêche alors que Julie Pellissier-Lush (photo de droite) a plutôt raconté l’histoire de sa famille s’étendant sur plusieurs générations. (Photos : J.L.)

La transmission orale des traditions et des connaissances a existé de tout temps, sous diverses formes.  On apprend des choses lorsqu’on les voit à la télé ou qu’elles deviennent virales sur les réseaux sociaux, mais rien ne remplace la méthode traditionnelle du bouche-à-oreille.  C’est sur ce duo puissant que repose le projet Contes et Légendes lancé par l’École Saint-Augustin (ÉSA) et le Conseil acadien de Rustico.  

«Contes et légendes : Quand les Acadiens et les Mi’kmaq se racontent», met en présence deux conteuses avérées, l’Acadienne Noëlla Richard et la Mi’kmaq, Julie Pellissier-Lush.  

Du 9 au 11 avril, les deux conteuses ont animé des ateliers avec les élèves de l’école, afin de les préparer à raconter eux-mêmes une histoire, lors de l’activité de clôture du jeudi 11 avril.  

Lors de ces ateliers captivants, les élèves ont découvert les contes et légendes, où les récits des Acadiens et des Mi’kmaq se croisent, pour créer une expérience unique de communication orale. 

Tout au long de leurs ateliers, les animatrices ont créé un environnement favorable et inclusif dans lequel les élèves étaient encouragés à participer, à poser des questions et à partager leurs propres points de vue. 

En mêlant narration, exploration culturelle et développement des compétences en communication orale, «Contes et légendes : Quand les Acadiens et les Mi’kmaq se racontent» a offert une expérience holistique et enrichissante aux élèves de la maternelle à la 6e année.

Le mardi 9 avril, tous les élèves de l’école se sont réunis à la bibliothèque pour écouter les deux conteuses.  Noëlla Richard a captivé les élèves avec le conte de La Marlêche, un conte traditionnel acadien où une maman merle (une Marlêche) tente de défendre ses œufs contre des méchants.  

De son côté, Julie Pellissier-Lush a raconté l’histoire de sa famille sur plusieurs générations, en se servant d’images grand format.  

Il y a plusieurs façons de raconter des histoires et aussi, de les inventer.  «Quand vous arriverez à la maison ce soir, posez des questions à vos parents.  Demandez-leur de vous raconter une histoire qui s’est passée dans leur famille.  Ou posez-leur des questions sur un objet.  Les objets sont de très bons points de départ pour des histoires», ont suggéré les deux conteuses aux élèves.   

Les mercredi et jeudi 10 et 11 avril, les ateliers ont été livrés par les deux conteuses invitées et un troisième atelier a été animé par Julie Gagnon de l’ÉSA et Alison Gagnon du Conseil acadien de Rustico.  Ces ateliers servaient de préparation au rassemblement du jeudi 11 avril en après-midi où les élèves étaient invités à raconter leur histoire devant l’école.  

«On ne recherche pas la perfection.  Ce n’est pas le but.  Un de nos objectifs, cette année dans les écoles de la Commission scolaire de langue française, c’est de valoriser l’expression orale.  Notre projet fait justement cela», dit Julie Gagnon, directrice de l’École Saint-Augustin et conceptrice du projet en collaboration avec le personnel du Conseil acadien de Rustico, grâce à un micro financement du programme vice versa.  

Pour Julie Gagnon, ce projet frappe plusieurs notes qui forment un accord parfait : l’oralité, la pédagogie sociale, l’art, la connaissance de soi et de son histoire, etc.  «Ça peut aller plus loin.  En se filmant sur Flip Grid*, ils peuvent se voir et s’améliorer en faisant des petits changements.  Ils peuvent décider d’illustrer leur histoire.  Ils pourraient faire un montage en ligne.  Les histoires ne sont pas toutes dans les livres», rappelle Julie Gagnon.  

Julie Pellissier-Lush rappelle qu’à une époque, les connaissances et les histoires se transmettaient oralement.  «Nous racontions qui nous étions et les plus jeunes apprenaient qui ils étaient de cette façon.  Si nous décidions de partir explorer le monde, nous avions avec nous cette connaissance de nous-même.  Maintenant, nous passons nos soirées sur nos tablettes. Ce n’est pas de la communication.  De contribuer à un projet qui fait revivre la tradition orale et la communication entre humains me ravit», a indiqué Julie Pellissier-Lush.  

Noëlla Richard, de son côté, est heureuse de travailler avec une autre conteuse.  Depuis des années, je voulais faire quelque chose dans cette ligne et maintenant, j’en ai l’occasion.  C’est parfait», dit-elle.   

2-contes_et_legendes.jpgLes élèves ont été très attentifs et inspirés pour présenter leur propre histoire.  (Photo : J.L.)

3-contes_et_legendes.jpgNell Fredrickson utilise sa tablette pour filmer sa présentation sur Flip*.  (Photo : Julie Gagnon)

4-contes_et_legendes.jpgSawyer Gillespie montre l’histoire qu’il a écrite dans le cadre du projet «Contes et Légendes».  (Photo : Julie Gagnon)

5-contes_et_legendes.jpgLes conteuses Noëlla Richard et Julie Pellissier-Lush et Julie Gagnon, directrice de l’École Saint-Augustin à Rustico, ont fait vivre des moments créatifs aux élèves de l’école, avec le projet scolaire et communautaire Contes et Légendes.  (Photo : ÉSA)

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