La Société canadienne du Sang lance un appel aux donneurs pour renflouer ses réserves au plus bas au Canada Atlantique. Les tempêtes hivernales ont conduit à l’annulation de nombreux rendez-vous. Tous les groupes sanguins sont les bienvenus.
«Je sais que donner son sang sauve des vies, et honnêtement, les aiguilles ne me dérangent pas tant que ça», partage Erika MacLean qui habite dans la région de Rustico.
L’insulaire donne son sang depuis quatre ans maintenant : «J’aime m’asseoir avec d’autres donneurs et discuter. Cela fait partie de ma routine.»
Les dons de la mère de famille sont d’autant plus précieux à un moment où la Société canadienne du sang est confrontée à une pénurie de produits sanguins.
«La demande augmente et il n’y a tout simplement pas assez de donneurs pour répondre aux besoins croissants», alerte le responsable du développement communautaire de l’organisation pour le Canada atlantique, Gordon Skiffington.
«Le sang et le plasma sont des produits périssables dont la durée de conservation est courte. Nous disposons seulement d’une réserve de trois à cinq jours», poursuit-il.
Processus «très facile»
Les importantes chutes de neige et le froid extrême du mois de février ont conduit à l’annulation de 375 rendez-vous dans la province, selon Gordon Skiffington. En mars, quelque 430 créneaux restent encore disponibles.
Cet hiver, la Société canadienne du sang est à la recherche d’environ 450 nouveaux donneurs par jour à travers le pays pour faire face à la demande. Actuellement, seulement la moitié se présente quotidiennement.
«Pour l’instant, l’approvisionnement est correct à l’île, mais cela pourrait changer si les gens ne se manifestent pas rapidement pour prendre des rendez-vous, insiste Gordon Skiffington. Nous avons besoin de tous les groupes sanguins.»
Erika MacLean assure de son côté que l’application mobile de la Société canadienne du sang, DonDeSang, rend l’intégralité du processus «très facile» : «Ça me dit quand je suis éligible pour le prochain don, ça me permet de trouver un centre, de confirmer mes rendez-vous.»
Les femmes peuvent faire un don tous les 84 jours, les hommes tous les 56 jours. Le plasma peut être, lui, prélevé toutes les deux semaines.
Le groupe sanguin d’Erika MacLean est également enregistré dans son dossier. «Si quelqu’un a besoin d’une transfusion en urgence, ils peuvent tout de suite m’appeler», explique-t-elle.
Bassin de donneurs élargi
Le bassin de donneurs a par ailleurs été élargi ces dernières années. L’interdiction pour les hommes homosexuels et bisexuels sexuellement actifs a été levée.
De même, les personnes atteintes de certains types de cancer qui n’avaient pas le droit de donner auparavant peuvent désormais le faire si la maladie est en rémission depuis 12 mois.
Dans les hôpitaux, de nombreuses interventions médicales ne sont pas possibles sans recourir à des transfusions sanguines, rappelle Gordon Skiffington. Outre les victimes d’accidents de la route, les enfants atteints de leucémie peuvent avoir besoin de huit dons par semaine pendant leur traitement, et ce, parfois jusqu’à 36 mois.
«Souvent, les gens disent qu’ils n’ont pas le temps et je leur réponds toujours : “si c’était l’un de vos proches ou même vous qui en aviez besoin, est-ce que vous ne trouveriez pas un moment?”», souligne Gordon Skiffington.
Erika MacLean donne son sang depuis quatre ans : «Cela fait partie de ma routine.»