Santé
Par Marine Ernoult
Une étudiante donne une présentation sur le métier de travailleur social. (Photo : Marine Ernoult)

Le vendredi 15 novembre, le Consortium national de formation en santé a organisé une journée des carrières en santé à l’École François-Buote à Charlottetown. Quelque 65 élèves du secondaire en ont appris plus sur des métiers de la santé grâce à des ateliers pratiques donnés par des étudiants.

«On veut encourager les jeunes de l’île à poursuivre des études en santé et en français pour avoir plus de professionnels et répondre à la pénurie», affirme l’agent de recrutement étudiant de l’Université de Moncton, André DeGrâce.

Le vendredi 15 novembre, il a participé à la journée des carrières en santé, organisée par le Consortium national de formation en santé (CNFS), à l’École François-Buote à Charlottetown.

Le CNFS est un regroupement pancanadien de 16 établissements d’enseignement universitaire et collégial «qui travaillent dans un esprit de collaboration pour se faire connaître auprès des jeunes et améliorer le recrutement», explique le responsable du recrutement étudiant à l’Université d’Ottawa, Thomas McMarty.

Le directeur général du Collège de l’Île, Sylvain Gagné, assure également qu’il n’y a pas de «compétition» entre les établissements postsecondaires : «On ne peut pas offrir tous les programmes au Collège, mon but est avant tout que les jeunes continuent leurs études en français et qu’ils reviennent ensuite exercer à l’île.»

«Planter une petite graine»

À Charlottetown, le Collège de l’Île, les Universités de Moncton et d’Ottawa présentent ainsi les programmes de sciences infirmières et de médecine, mais aussi les métiers de préposé aux soins, de nutritionniste, d’audiologiste, d’ergothérapeute, de travailleur social et de physiothérapeute.

Environ 65 élèves du secondaire ont assisté à l’événement. Ils venaient aussi bien des écoles de la Commission scolaire de langue française que de classes d’immersion dans des établissements anglophones.

«On les sensibilise et on élargit leurs perspectives d’emploi, car souvent, à part médecin et infirmier, ils ne connaissent pas bien toutes les possibilités», observe André DeGrâce.

Un avis que partage l’infirmière et co-présidente du Réseau Santé en français Î.-P.-É., Shelaine Gallant : «On veut planter une petite graine, donner aux jeunes le goût de ces métiers pour qu’ils aient le réflexe d’y penser quand viendra le temps de faire un choix.»

«C’est important d’augmenter l’intérêt pour des professions souvent dévalorisées et stigmatisées comme préposé aux soins», ajoute-t-elle.

«Ils ont un aperçu concret»

Tout au long de la journée, des étudiants et des étudiantes ont parlé de leur futur métier et ont animé des ateliers pratiques.

Pendant la session consacrée aux sciences infirmières, les adolescents ont pu manipuler des perfusions intraveineuses, des sondes nasogastriques et des bandages, ou encore retirer des points de suture et des agrafes.

«Ça leur permet de mieux visualiser le métier, comme ça ils savent à quoi s’attendre, ils ont un aperçu concret», estime l’animatrice et étudiante en troisième année de sciences infirmières à l’Université de Moncton, Sarah-Ève Roy.

«Quand j’étais au secondaire, je n’ai pas eu ce type de journée, ça m’aurait été utile», poursuit la jeune femme, originaire de l’Île-du-Prince-Édouard.

Dans une autre salle, Jane Lanteigne, en cinquième année de nutrition à l’Université de Moncton, «vend le rêve d’être diététicienne» : «Je montre la valeur de mon métier, j’explique à quoi ça ressemble concrètement, c’est vraiment utile, car les jeunes ne pensent pas forcément à ce choix de carrière.»

À l’avenir, Sylvain Gagné, du Collège de l’Île, estime qu’il faut «miser sur des campagnes de recrutement beaucoup plus agressives et faire le tour de toutes les écoles francophones» des Maritimes. Il espère qu’une autre journée de ce type sera organisée l’hiver prochain à Summerside.

2-Atelier_sciences_infirmières_2.jpgL’étudiante en troisième année de sciences infirmières à l’Université de Moncton, Sarah-Ève Roy, explique comment fonctionnent les perfusions et les bandages. (Photo : Marine Ernoult)

3-Jane_Lanteigne.jpgJane Lanteigne étudie la nutrition à l’Université de Moncton. Elle espère convaincre plusieurs élèves de faire le même choix de carrière. (Photo : Marine Ernoult)

4-responsables.jpgDe gauche à droite, André DeGrâce de l’Université de Moncton, Sylvain Gagné du Collège de l’Île et Thomas McMarty de l’Université d’Ottawa. (Photo : Marine Ernoult)

5-Sarah-Eve_Roy.jpgSarah-Ève Roy, en sciences infirmières à l’Université de Moncton, aurait aimé bénéficier de ce type de journée lorsqu’elle était au secondaire. (Photo : Marine Ernoult)

6-Shelaine_Gallant.jpgL’infirmière Shelaine Gallant veut «briser les tabous» entourant le métier de préposé aux soins : «Ce sont des intervenants de première ligne essentiels dans le système de santé.»  (Photo : Marine Ernoult)

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