Culture
Par Jacinthe Laforest
Betty Jo Lecours est enseignante d’arts plastique, et de couture à l’École François-Buote.  Elle trouve que les jeunes manquent de contact avec différentes matières et textures.  (Photo : J.L.)

Les enseignants de l’Île-du-Prince-Édouard avaient leur congrès annuel la semaine dernière.  Une des traditions attachées à ce congrès est l’organisation d’une petite exposition qui regroupe des œuvres réalisées par des enseignants d’arts plastiques et d’autres membres du personnel.   

«On veut garder les arts dans la conscience des éducateurs et éducatrices.  C’est pourquoi on a appelé cet événement Inspire, et on le fait chaque année depuis même avant que je ne commence à enseigner dans les écoles de l’Île», dit Betty Jo Lecours qui, cette année, enseigne la couture à l’École François-Buote, d’où sa pièce d’art cousue et brodée.  

Dans la même section que sa toile, il y a une courge à moitié rongée qui est l’œuvre d’Éric Arseneault.  «Vous connaissez Éric.  Je ne sais pas trop comment il a fait, mais il s’est arrangé pour que ses poules picorent la courge seulement à certains endroits, de manière à creuser des yeux, un nez et une bouche.  Éric a ajouté la casquette et la perruque.  Vous voyez, l’art, ça inspire», dit Betty Jo Lecours. 

En tout, dans l’exposition qu’on peut voir jusqu’au 23 novembre à la Guilde des arts au centre-ville de Charlottetown, il y a des œuvres d’une trentaine d’artistes, pas nécessairement tous profs d’arts plastiques.  Par contre, l’exposition est organisée par l’Association des enseignants d’arts plastiques de l’ÎPÉ.  

«À l’Île, nous avons un merveilleux programme de musique, mais pour les arts plastiques, ce n’est pas du tout la même chose.  Dans les cours que j’enseigne, j’ai des élèves de 7e année qui ne savent pas se servir de ciseaux… en 7e année, c’est choquant.  C’est clair que les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas une motricité fine aussi développée qu’il y a 10 ans.  Je n’ai pas d’études sur le sujet, mais je suis certaine que c’est parce qu’ils ont toujours un téléphone à la main», dit l’enseignante. 

Elle dit avoir aussi remarqué que de plus en plus de jeunes répugnent à toucher de l’argile ou des matières jugées «sales».  Ils réclament desgants.  

Betty Jo Lecours déplore l’absence d’un programme pédagogique en arts.  «C’est laissé à la discrétion des enseignants».

2-inspire.jpgLes poules d’Éric Arseneault ont sculpté un visage dans cette courge pour un résultat inspirant.  (Photo : J.L.)

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