Dans le cadre du programme Créer pour se rapprocher, les élèves de deux écoles de la ville de Summerside, une école française et une école anglaise, ont créé une œuvre murale sur plusieurs panneaux de 4X8 pieds. De bonne dimension, l’œuvre a été réalisée avec le concours de la Ville de Summerside, qui en est aussi la propriétaire.
Dans le cadre du programme Créer pour se rapprocher, l’équipe qui mène le projet se rendra dans 45 villes réparties dans les 13 provinces et territoires, à raison de 15 villes par année pendant trois ans. Cet automne, la ville de Summerside a embarqué dans le projet et au printemps, il est prévuque Charlottetown soit du nombre.
«Pour qu’une municipalité participe, il faut impérativement qu’il y ait une école française et une école anglaise qui acceptent de participer. Ici à Summerside, ce sont l’École-sur-Mer, du côté français, et Parkside du côté anglophone, explique Jean-Pierre Arcand, artiste engagé auprès des jeunes depuis plus de 25 ans.
À titre de fondateur et de principal porteur de Francoderole (banderole francophone), Jean-Pierre Arcand estime avoir visité plus de 550 écoles francophones au Canada et aux États-Unis, pour y travailler avec des jeunes. Cela lui a permis de constater un fait très grave, de son point de vue : les enfants ne savent plus dessiner. «Dans un groupe donné d’enfants de 6e année, il y en a toujours autour de 15 % qui dessinent comme des enfants de 6e année. Dans le passé, les autres enfants dessinaient comme des enfants de 4e année. À présent, les enfants de 6e année qui ne font pas partie du 15 % dessinent comme des enfants de 1re année. Ça fait peine à voir», dit l’artiste avec tristesse.
Pour dessiner, il faut premièrement une certaine dextérité ainsi qu’un sens de l’observation. «Les enfants ne savent plus comment regarder des images qui ne bougent pas. Ils ne savent plus observer», croit-il. Cela étant dit, il a été agréablement surpris du niveau des dessinateurs qu’il a rencontrés à Summerside. Il a pu donner ses consignes et faire évoluer les panneaux à un bon rythme les mardi, mercredi, jeudi et vendredi de la semaine dernière.
Mêmes personnes, autre projet
Profitant de leur passage à Summerside, Jean-Pierre Arcand et son épouse (et assistante) Rachelle Depré, ont offert aux écoles participantes de contribuer à un tout autre projet artistique, sous le nom de «Murale nationale des enfants du Canada». Lancé en 2017, année du 150e anniversaire du Canada, ce projet visait à raconter l’histoire du pays de 1497 à 2017, avec d’autres sections sur les Premières Nations, la préhistoire et les Vikings. «Depuis sept ans, je fais des contacts pour entrer dans des écoles à l’Île et ça n’aboutissait jamais. J’ai donc profité de notre présence pour compléter le projet. Il me manquait l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador. Ici, nous nous sommes concentrés sur la préhistoire en dessinant des dinosaures qui ont été découverts au Canada. À Terre-Neuve-et-Labrador, nous allons traiter de l’époque des Vikings», espère-t-il.
La Murale nationale des enfants du Canada comporte à ce jour entre 350 et 400 panneaux. «Pour les afficher tous au même endroit, on aurait besoin d’un aréna de la Ligue nationale de hockey. Je ne sais pas encore comment nous allons la partager, mais on a des idées», dit le responsable.