Depuis 17 ans, Unis TV et TV5 veulent permettre aux jeunes scénaristes et réalisateurs francophones de réaliser leurs projets de séries. À travers le programme Créateurs en série, ils offrent un soutien financier et un accompagnement personnalisé unique. Le programme reste encore méconnu dans les communautés francophones en situation minoritaire.
«On croit toujours qu’il faut attendre le bon moment, la bonne idée, mais on n’a pas besoin de se sentir prêt, il faut foncer si on une idée de série qui germe dans notre tête», affirme la scénariste Nathalie Javault, à Terre-Neuve.
Son projet de websérie Justine à St. John’S a été lauréat en 2021 du programme Créateurs en série d’Unis TV et de TV5. La toute première série de fiction en langue française tournée à Terre-Neuve s’inspire du choc culturel vécu par la Parisienne Nathalie Javault à son arrivée dans la province.
Depuis 17 ans, le programme Créateurs en série veut donner la chance à de jeunes scénaristes et réalisateurs francophones de concrétiser des projets de séries courtes en six épisodes, destinées aux jeunes de 16 à 25 ans.
«On se veut une porte d’entrée dans l’industrie pour des créateurs émergents, explique Véronique Légaré, qui chapeaute le programme. Dans une industrie où l’interlocuteur est le producteur, on veut redonner le pouvoir aux créateurs.»
«On veut participer à l’essor de la relève francophone dans toutes les communautés à travers le pays», ajoute-t-elle.
Jusqu’à 400 000 dollars de soutien
Chaque année, quatre candidats, dont un francophone en situation minoritaire, sont sélectionnés et peuvent lancer leur production. Deux autres candidats francophones originaires de provinces autres que le Québec sont, eux, retenus pour des projets encore en développement.
«Pour ceux qui démarreront leur production, on s’attend à des projets plus costauds avec déjà un scénario et un producteur associé», détaille Véronique Légaré.
Le soutien financier peut atteindre 400 000 dollars pour les fictions. Véronique Légaré accompagne également chaque gagnant personnellement. Elle relit leurs scripts, leur donne des conseils de rédaction, de production, de montage.
«C’est comme du tutorat. On se moule à chaque projet, on s’adapte aux besoins et aux manques de chacun», assure l’ancienne productrice.
«On est vraiment bien suivi et coaché, Véronique est là dès le lancement du projet et jusqu’à la fin. Elle nous a aidés à trouver des contacts et nous a même aidés à choisir notre héroïne», renchérit Nathalie Javault.
«Un tremplin professionnel»
En dépit de cet appui unique, Unis TV et TV5 ont encore du mal à trouver des candidats intéressés par l’appel à projets dans les communautés francophones en situation minoritaire. Véronique Légaré reconnaît volontiers «le défi de se faire connaître.»
À Terre-Neuve, Nathalie Javault incite les francophones à postuler : «C’est un tremplin professionnel, ça m’a apporté du crédit comme scénariste, c’est une vraie carte de visite.»
«Et j’ai tellement appris sur les métiers de réalisateur et de producteur, c’était hyper-instructif», poursuit-elle.
Aujourd’hui, la Parisienne installée à St. John’s s’est remise à écrire et participera prochainement au Festival international de films de femmes de St. John’s.
Plus d’informations : createursenserie.ca