Dans le cadre des Rendez-vous de la Francophonie, le Musée acadien de l’Île-du-Prince-Édouard à Miscouche a inauguré une bibliothèque vivante le dimanche 9 mars. Pendant quelques heures, selon un horaire préétabli, les gens pouvaient rencontrer des «livres», c’est-à-dire des personnes qui parlaient de divers sujets. Une activité qui pourrait se répéter.
Dans la bibliothèque vivante, le dimanche 9 mars, il y avait des livres sur la dynamophilie, sur la généalogie, les photos anciennes, la peinture, l’art de la bouffonnerie, les Toastmasters, l’immigration, le Ramadan et le Slam. Des sujets forts variés choisis parmi tant de possibilités.
«J’ai encore de nombreuses idées de personnes à inviter si on refait une activité de ce genre», dit Noëlla Richard, directrice du Musée.
Les «livres vivants» étaient installés dans des salles et sections d’exposition et y recevaient les «lecteurs», par petit groupe.
Anne Doucette, la fille d’Oliver et Alphonsine Arsenault d’Abram-Village, a parlé des Toastmasters dont elle est membre depuis 2016. «Je travaille à Anciens Combattants Canada et c’est mon superviseur qui m’a recommandé de m’inscrire à ce club. Il trouvait que ça pourrait m’aider à prendre confiance en moi et dans mes idées. Et en vrai, ça m’aide beaucoup. Sans cela, je ne pourrais pas faire cela aujourd’hui», dit-elle, debout devant le groupe, sans aucune hésitation.
Julie Gagnon a parlé de dynamophilie, une discipline sportive qu’elle pratique depuis peu mais qu’elle avait envie d’essayer depuis longtemps. «Mon grand-père était l’homme le plus fort de Baie-Comeau d’où je viens», précise Julie Gagnon. Elle précise que son entraînement en dynamophilie l’aide à supporter la douleur que lui cause son ostéoarthrite.
Marthe Ngombi, qui travaille depuis quelques semaines au Centre d’action rural à Wellington, est originaire du Cameroun. Elle a raconté son arrivée au Canada, sa découverte du froid et de la neige, sa recherche d’un logement, d’un moyen de transport pour se rendre à son travail chaque matin, et ses craintes en raison de la couleur de sa peau. «Je n’ai pas ressenti de racisme cependant», dit-elle. Ayant passé environ un mois au Québec chez sa soeur avant d’arriver à l’Île, elle a vu une grande différence dans la façon de vivre. «Ici, on se dit bonjour. Au Québec, personne ne regarde personne», dit-elle.
Trilby Jeeves a ouvert pour le public un livre étonnant sur les bienfaits de la bouffonnerie. «Quand tu portes un costume aussi extravagant que celui de Madame Rouge, tu ne peux pas te prendre au sérieux. Ça libère de la peur du ridicule. J’ai enseigné et utilisé l’art de la bouffonnerie dans plusieurs pays ainsi qu’au Canada, entre autres pour améliorer le jeu de comédiens professionnels», explique la comédienne de formation et de carrière.
Nadira Jaidi est native du Maroc et elle est éducatrice à l’Académie d’exploration à Wellington. «La première fois que j’ai jeûné, dans le cadre du Ramadan, c’est l’année de mes 8 ans. Je me souviens que mes frères aînés me surveillaient et me demandaient de leur montrer ma langue pour vérifier que je n’avais pas mangé. Quand on ne mange pas, on a la langue blanche», dit-elle.
Maintenant adulte, elle affirme que le jeûne complet du lever au coucher du soleil ne la dérange pas. «J’admet que j’ai parfois faim. Le jeûne est surtout relié à la nourriture mais pendant le Ramadan, c’est autant l’esprit que le corps qui jeûne. On fait attention de ne pas solliciter nos sens, de ne pas regarder des choses inappropriées, de ne pas dire des choses inappropriées. C’est un état d’esprit global, un temps d’introspection», dit-elle à ses lecteurs et lectrices.
Parmi d’autres livres offerts au cours de cette bibliothèque vivante, il y avait Georges Arsenault qui a parlé de son intérêt pour les photos anciennes, Nicole Sinnasse qui a parlé de son intérêt pour la peinture, Honorine Ngountchoup, qui a parlé du Slam, Louis Arsenault et Urbain Arsenault qui ont parlé de généalogie, et Kayla Peralta qui a parlé de son expérience immigrante.
L’activité de la bibliothèque vivante était organisée en collaboration avec Bienvenue Évangéline.
Marthe Ngombi, native du Cameroun, vit à l’ÎPÉ depuis quelques semaines seulement. (Photo : Jacinthe Laforest, La Voix acadienne)
Georges Arsenault a parlé de son intérêt pour les photos anciennes. (Photo : Jacinthe Laforest, La Voix acadienne)
Nadira Jaidi a parlé du Ramadan. (Photo : Jacinthe Laforest, La Voix acadienne)
Anne Doucette est une adepte des Toastmasters. (Photo : Jacinthe Laforest, La Voix acadienne)
Trilby Jeeves a raconté l’art de la bouffonnerie. (Photo : Jacinthe Laforest, La Voix acadienne)
Nicole Sinnasse a parlé de l’art et de la peinture. (Photo : Jacinthe Laforest, La Voix acadienne)
Louis Arsenault et Urbain Arsenault ont parlé de généalogie. (Photo : Jacinthe Laforest, La Voix acadienne)
Julie Gagnon a parlé de dynamophilie. (Photo : Jacinthe Laforest, La Voix acadienne)