Renée, personne à la fois organisée, calme et amusante, termine actuellement sa deuxième année en sciences infirmières à l’Université de Moncton. Elle est récipiendaire, entre autres, de la bourse d’excellence Roméo LeBlanc et de la bourse Monseigneur-Jean-Chiasson.
Renée est parfaitement bilingue, issue d’une mère francophone et d’un père anglophone : «À la maison, on pouvait toujours parler les deux langues. Mes parents nous ont mis à l’école française, car ils pensaient tous les deux que c’était la meilleure chose pour nous. Que ça nous donnerait plus de facilité à avoir de meilleurs emplois et de juste avoir une meilleure qualité de vie.»
Renée a fait toutes ses études primaires et secondaires, à l’École-sur-Mer, à Summerside, où elle était très impliquée dans la vie scolaire, que ce soit comme entraîneuse de volleyball ou à travers le club des déjeuners ; une initiative lancée par quelques élèves de l’école : «On s’est mis ensemble et on pensait que c’était une bonne idée, comme beaucoup d’écoles avaient des services comme ça. Notre école n’en avait pas et on sait que parfois il y a des élèves qui viennent à l’école sans avoir mangé. On voulait être certain que tout le monde avait accès à la nourriture dont ils avaient besoin.»
Depuis toute jeune, Renée a toujours su que c’est dans le domaine de la santé que se trouvait sa vocation. Ayant toujours aimé les sciences et plus particulièrement la biologie, c’est en travaillant comme gardienne d’enfants pour une infirmière qu’elle commença vraiment à s’intéresser à la profession d’infirmière. «J’ai fait du gardiennage pour une famille et la mère était infirmière. Elle me parlait toujours de ce qu’elle faisait pendant la journée, et je trouvais ça très intéressant.»
Ayant toujours fait l’école en français, Renée ne pouvait pas s’imaginer aller à l’université en anglais. Aimant étudier et apprendre, sa décision d’aller en soins infirmiers s’est confirmée au cours de ces deux dernières années à l’Université de Moncton : «Et je pense que ce qui est vraiment bien, en nursing, c’est que tu apprends toujours et qu’il y a vraiment beaucoup d’expériences pratiques. Tu t’impliques dans ce que tu fais.»
Ce qui motive Renée, qui espère travailler dans le département de maternité ou en pédiatrie, c’est de pouvoir aider les gens, d’être là pour eux. Aussi, pour elle : «être infirmière c’est un emploi vraiment important puisque tu interagis avec tout le monde : le patient, les docteurs, même les physios et les ergos. C’est vraiment toi qui maintiens l’équipe ensemble et tu maintiens le contact avec tout le monde. Souvent, les médecins ne voient les patients que quelques minutes, et après c’est fini. Mais l’infirmière, elle, est toujours là pour eux et les aides à tout moment de la journée. Et je pense que tu as vraiment une meilleure relation avec les patients de cette façon.»
Pour Renée, c’est un atout important, pour une infirmière, de communiquer dans les deux langues ; d’être capable d’aider les patients dans leur langue de préférence, que ce soit le français ou l’anglais : «On est une province bilingue! J’ai travaillé à l’hôpital cet été et beaucoup d’infirmières ou de docteurs parlent juste anglais. Parfois, tu entends les patients et tu sais qu’ils sont français. Tu vois qu’ils essaient vraiment de parler en anglais. Tu entends leur accent et tu sais qu’ils ont un peu de problèmes à s’exprimer. Quand tu vas les voir et quand tu parles français, ils sont tellement contents. Ça les fait sourire et tu peux voir qu’ils sont beaucoup plus calmes. Ils vivent déjà des situations pas idéales quand ils sont à l’hôpital, et tu veux t’assurer qu’ils soient les plus calmes possibles. En parlant leur langue, ils sont plus confortables. Ils ne le réalisent pas, mais ça fait un gros changement pour eux et je pense que c’est vraiment important ça.»
Après ses études, Renée compte bien revenir poursuivre sa carrière à l’île. Pour elle, on y retrouve beaucoup d’opportunités pour le personnel médical bilingue. Aussi, l’atmosphère, la collaboration et l’esprit d’équipe qui règnent dans les institutions de santé sont très motivants : «J’ai travaillé à Summerside cet été. Tu pouvais vraiment voir que le travail d’équipe était vraiment important. Tout le monde aidait tout le monde et puis ils aimaient avoir les étudiants. Ils nous montraient tout ce qu’ils pouvaient. Ils nous appréciaient. Je pense que vraiment, à l’île, les relations entre les travailleurs sont beaucoup plus fortes qu’ailleurs. Et ils incluent tout le monde, ils veulent que tout le monde travaille ensemble. J’ai vraiment aimé l’atmosphère de travailler à l’île. Et puis toute ma famille est à l’île, donc je ne peux pas me voir rester, au Nouveau-Brunswick.»