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La Voie de l'emploi - sept/oct 2016



Après avoir établi et dirigé un studio de photographie à Summerside et à Charlottetown, Alain Boily a décidé, vers l’âge de 60, 61 ans, qu’il était mûr pour la retraite.  Il a cédé son entreprise à sa fille Buffie, qui travaillait à ses côtés depuis plusieurs années, et il est passé à autre chose.  

«Sauf que la retraite, ce n’était pas pour moi.  Je tournais en rond, je n’avais rien à faire et je m’ennuyais.  J’ai commencé à me chercher une occupation et un jour, j’en ai parlé à un ami qui était dans la vente d’automobile.  Il m’a parlé de ce nouveau concessionnaire qui ouvrait ses portes à Summerside, et qui recherchait des vendeurs.  J’ai appelé, j’ai passé une entrevue, et je travaille ici depuis que c’est ouvert.  Ça fait cinq ans.  Et j’aime encore ça.»

Le lien entre la photographie et vendeur d’automobiles n’est pas évident, de premier abord, mais pour Alain Boily, le lien c’est la vente.  «Que tu vendes des photos 8X10 ou 40X60 ou des autos, ou des maisons, c’est la même chose.  La seule différence, c’est l’ordre de prix.  Ce qui compte c’est la relation du vendeur avec le client, et lorsque j’étais à la retraite, ce contact-là m’a manqué», avoue le vendeur d’automobiles.  

Alain Boily a commencé sa carrière de photographe dans les Forces armées canadiennes.  «J’étais photographe aérien.  J’aimais cela, mais je changeais constamment de base.  En 12 ans, j’ai déménagé neuf fois.  Lorsque je suis arrivé à Summerside, avec ma jeune famille, je n’avais plus envie de bouger.  Alors, j’ai quitté les Forces en 1975 et en 1976, j’ai ouvert mon studio à Summerside.  En 1977, j’en ai aussi ouvert un à Charlottetown».

Alain Boily a toujours été attiré par les technologies et les nouvelles tendances.  «J’ai eu le premier studio de photographie entièrement numérique au Canada.  Cet aspect technologique que je trouvais en photographie, je le retrouve aussi dans l’industrie automobile et ça me plait.  Je me tiens au courant, et je peux discuter en profondeur des avantages avec les clients».

Parfaitement bilingue, Alain Boily confirme que chaque jour, il a l’occasion de parler en français.  «Je suis le seul qui parle français ici, alors tous les appels en français me viennent automatiquement.  Et puis, dans mon entreprise de photos, j’ai fait des affaires avec beaucoup de monde, et les gens me reconnaissent et je les reconnais, et j’aime ça».

À 70 ans, Alain Boily travaille 50 heures par semaine, et son salaire est entièrement payé par les ventes qu’il fait.  «J’aime ça parce que ça me tient occupé.  J’ai eu un cancer et les docteurs me donnaient deux années à vivre.  Je suis encore là et j’ai une nouvelle perspective sur la vie, une appréciation que je n’avais peut-être pas avant.  C’est certain que si je n’aimais pas cela, je ne serais pas ici».

Alain Boily fait encore de la photographie, mais seulement pour des amis et des connaissances.  Par contre, il vend des automobiles.  «Changer de carrière, ce n’est pas difficile, il faut juste se décider…»

- Par Jacinthe Laforest

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