La Voie de l'emploi - oct/nov 2015
Diana Larivière est une spécialiste en dotation et recrutement. Elle trouve que les entreprises privées auraient avantage à mieux savoir rédiger leurs offres d’emplois.
Diana Larivière est une spécialiste en dotation et en recrutement de ressources humaines. Avant de s’établir à l’Île il y a environ quatre ans, elle a travaillé au gouvernement fédéral et elle a aussi monté sa propre petite entreprise de consultation en dotation.
Récemment, RDÉE Î.-P.-É. a invité Diana Larivière à donner un atelier sur la bonne façon de rédiger des offres d’emplois. «Lorsque je vois les offres d’emplois dans les journaux, parfois, ça me décourage. Au fédéral, nous avons réussi, au fil des années, à limiter la présence des obstacles systémiques au recrutement, mais dans l’entreprise privée, ils sont encore très présents.»
Les «obstacles systémiques», ce sont des phrases qui, par leur formulation, peuvent exclure certains candidats ou certains segments de la population. «Par exemple, si vous mettez dans une annonce que le candidat doit connaître une loi en particulier, c’est un problème si, ce dont vous avez besoin au fond, c’est d’une personne qui a la capacité d’interpréter et de comprendre ladite loi. En rédigeant des annonces un peu n’importe comment, soit on manque de précision et on reçoit des centaines de CV insatisfaisants, soit on exclut des candidats qui sont capables d’apprendre et qui seraient de bons éléments dans votre entreprise ou votre organisme», insiste Diana Larivière, qui habite à Argyle Shore.
La spécialiste en dotation reconnaît que certains postes requièrent des compétences précises dès l’entrée en fonction de la personne. Mais très souvent, le niveau de connaissances requis varie d’un poste à l’autre. «Ce serait avantageux pour les employeurs de dire dans leur annonce ce dont ils ont absolument besoin, et d’évaluer le reste en entrevue. Également, les employeurs confondent souvent les capacités, les habiletés et les connaissances, ce qui nuit au succès de leur recrutement.»
Diana Larivière recommande aux chercheurs d’emploi, ou d’avancement d’envoyer leur curriculum vitae lorsque des postes les intéressent, même s’ils n’ont pas tout à fait les «connaissances» ou les «expériences» demandées. Ces personnes devraient rédiger leur CV spécialement pour ce poste, avec une lettre expliquant l’intérêt pour le poste, et en montrant leur désir d’apprendre. Bien souvent, des formations sont offertes à l‘interne.
Diana Larivière se désole de voir que dans certains ateliers où on enseigne à rédiger des CV pour «aider» des personnes à se trouver un emploi, tous les CV sont faits sur le même modèle, peu importe l’emploi convoité. «Ça ne marche pas. Vous devez donner à un employeur potentiel le désir de vous rencontrer en entrevue. S’il reçoit des dizaines de CV sur le même modèle, c’est peine perdue pour vous.»
Également, elle rappelle aux employeurs d’être stratégiques dans leurs efforts de recrutement. «Si vous cherchez un tel profil de personne, des manœuvres ou des spécialistes, vous devez recruter là où ces personnes sont susceptibles de se trouver. Maximisez vos chances de trouver la bonne personne.»
Diana Larivière souhaite offrir de la formation sur le recrutement et la bonne façon de recruter, surtout en entreprise privée où il y a un retard à rattraper selon elle.