Luc Gallant, natif de Mont-Carmel et enseignant de mathématiques à l’École-sur-Mer à Summerside, a battu par une marge d’environ deux minutes le record du demi-marathon établi en 2007. «Mes élèves à l’École-sur-Mer me surnomment “Monsieur Luc Le Grand“», dit-il, tout de même un peu surpris de l’intérêt suscité.
Luc Gallant court depuis qu’il est en 5e année à l’École Évangéline. «En 5e année, je voulais faire partie de l’équipe de course de fond de l’école. Madame Vel-ma (Durant), qui était l’enseignante, nous demandait de pouvoir courir 20 minutes sans arrêter. J’avais essayé en 4e année et je n’avais pas réussi. En 5e année, j’ai fait l’équipe. Et après ça, je n’ai jamais arrêté de courir.»
Luc Gallant a établi son premier record au marathon de l’Île sur la distance de 5 kilomètres quand il était encore au secondaire. Le sort a voulu que le samedi 19 octobre, il a vu son propre record (datant d’environ 10 ans) être battu par un coureur local : «Je pense que ça m’a motivé pour la course de dimanche», reconnaît-il.
Une course de 21,1 kilomètres requiert une stratégie, en plus d’une bonne préparation. «Pour la première moitié du parcours, je courais avec un ami. Vers la demie, j’ai senti qu’il ralentissait alors que moi j’accélérais. J’ai fini le reste de la course tout seul devant les autres. J’ai commencé à rattraper les coureurs du marathon de 42,2 km qui étaient partis une heure plus tôt. Les derniers trois kilomètres, ça me motivait. J’en ai dépassé 24 avant d’arrêter de compter pour me concentrer sur ma course», explique le coureur.
Coureur stratégique
Luc Gallant est son propre entraîneur et, en plus, il est entraîneur adjoint de l’équipe de course de fond de UPEI. Il a d’ailleurs accompagné l’équipe à Terre-Neuve-et-Labrador pour les championnats atlantiques la fin de semaine du 26 octobre. «J’ai aussi entraîné l’équipe de course de fond de l’École-sur-Mer cet automne et, au printemps, je vais entraîner l’athlétisme», dit-il, heureux de contribuer à développer les prochains jeunes talents sportifs.
Luc Gallant vient tout juste de commencer sa carrière d’enseignant. «J’ai fait un baccalauréat en kinésiologie à St FX [Saint-François-Xavier en Nouvelle-Écosse], suivi d’unbac en éducation, avec une majeure en éducation physique et une mineure en mathématique. Durant toutes mes études, j’ai fait partie de l’équipe de course de fond. Mon frère étudie présentement dans la même université et jusqu’à présent, il a de meilleurs résultats que moi à la course», dit le grand frère avec fierté.
Monsieur Luc le héros
La course a eu lieu un dimanche. «Le lundi matin, la nouvelle n’était pas encore très répandue. Mais mardi matin, les élèves ont commencé à m’appeler “Monsieur Luc The Great“ ou “Monsieur Luc le héros“. Ça m’a pris par surprise de voir leur réaction de fierté pour mon record. Je suis comme sur une petite vague en ce moment», dit celui qui est en train de devenir un modèle pour les plus jeunes.
Luc Gallant ne sait pas combien de temps son record va tenir. «Chez les coureurs, on aime se donner des objectifs compétitifs et chaque fois qu’un nouveau record est établi, ça devient le temps à battre ou du moins, à viser. Éventuellement, j’aimerais courir un marathon de 42,2 kilomètres, peut-être l’année prochaine, ou tenter d’améliorer mon temps au 21,1 km et battre mon propre record. On ne sait jamais.»
En plus de la médaille de 1re place, Luc Gallant a reçu une inscription gratuite à l’événement de 2025 et des cartes cadeaux dans divers restos. Malheureusement, aucune ne provenait de la crèmerie Holman’s à Summerside. L’histoire va comme suit : «Chaque mercredi après les classes, avec les collègues de l’ÉSM, on se fait une partie au gymnase et ensuite, on va manger une crème glacée au Holman’s. Une fois, j’ai pris leur spécial “Bucket List“ qui comprend les 16 saveurs disponibles cette journée-là. J’ai tout mangé et depuis ce temps, mes collègues me taquinent», dit l’enseignant.
Pour lui, rien ne se compare à l’adrénaline qu’il ressent à l’approche d’une compétition. «Des fois, à l’entraînement, tu te sens les jambes lourdes, tu manques d’énergie, mais quand tu te lances dans une compétition, tu oublies tout ça et tu donnes tout ce que tu as», dit-il.
Luc Gallant est arrivé plus de deux minutes avant le coureur de 2e place et neuf minutes avant le coureur de troisième place.
Odette Gallant, la mère de Luc, a pris plusieurs photos de son fils le long du parcours. Elle en a partagé quelques-unes avec La Voix acadienne. (Photos : Gracieuseté)