Société
Par Jacinthe Laforest / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne - ATL 
Anastasia DesRoches, directrice de la Fédération des parents et Janine Gallant ont co-animé la session sur la diversité à Summerside le 20 novembre, avec Céline Beuvens-Nicaise, par visio-conférence, depuis la Colombie-Britannique.  Tsiori Razafindrakoto assistait à la présentation. (Photo : J.L.)

D’ici le mois de mars 2025, chaque région acadienne et francophone de l’Île desservie par une école de la Commission scolaire de langue française et par un centre scolaire et communautaire accueillera une présentation sur la diversité, en particulier l’identité de genre et la diversité sexuelle, deux notions qui demandent à être apprivoisées davantage.

Des trousses de discussions sur différents sujets sont disponibles dans toutes les régions de l’Île-du-Prince-Édouard, soit par l’entremise des bibliothèques françaises, soit auprès des centres scolaires et communautaires ou de Cap enfants.  Les parents ont accès à ces trousses pour les aider à aborder des sujets précis en famille, ou pour s’éduquer sur diverses questions pour se sentir plus compétents comme parent.  

Une de ces trousses porte sur la diversité et tout ce qu’elle peut englober : diversité de couleur, de religion, de corps, ainsi que la diversité sexuelle.  C’est cette dernière diversité qui fait l’objet d’une série de six rencontres dont la première a eu lieu à Summerside et la seconde à Charlottetown la semaine dernière.  D’ici la fin de l’année financière, les quatre autres régions acadiennes et francophones tiendront des rencontres sur ce sujet.  

«Même si on en parle de plus en plus, on ne se sent pas nécessairement à l’aise avec le sujet.  On a peur de ne pas dire la bonne chose alors on aime mieux éviter le sujet», croit Céline Beuvens-Nicaise, qui travaille pour la Fédération des parents à partir de la Colombie-Britannique où elle vit maintenant.  

Pour Anastasia DesRoches, éviter le sujet, ou encore, ignorer les interrogations de ses enfants en espérant que ça va passer, «c’est la dernière chose à faire», dit-elle.  «Comme parents, nous voulons que nos enfants aient la vie la plus facile possible, à l’abri des problèmes et des épreuves.  Et ça peut être déstabilisant [sinon inquiétant pour sa sécurité] de savoir que notre enfant s’interroge sur son identité et son orientation.  On a peur de dire quelque chose qui va l’encourager alors que c’est encore juste une idée.  C’est compréhensible.  La seule chose qui importe c’est que votre enfant s’interroge et qu’il s’est senti assez en sécurité pour vous en parler.  C’est une occasion pour ouvrir le dialogue et cheminer, en maintenant le lien de confiance», dit Anastasia DesRoches, directrice de la Fédération des parents de l’Île-du-Prince-Édouard.  

À l’Île-du-Prince-Édouard, le système scolaire est un défenseur de la santé mentale des enfants.  «Le ministère de l’Éducation et les deux commissions scolaires font tout ce que les études professionnelles recommandent pour que les enfants se sentent en sécurité à l’école et accueillis comme qui ils sont», poursuit Anastasia DesRoches, en appui aux informations données par Janine Gallant, animatrice de la session de Summerside, le 20 novembre dernier.  

Tous les parents de l’Île-du-Prince-Édouard ne sont pas en faveur de la politique d’ouverture du ministère de l’Éducation en matière de diversité de genre dans les écoles.  À cela, Anastasia DesRoches rétorque : «Les gens disent n’importe quoi.  Personne ne va faire opérer ton enfant sans que tu le saches.  Personne ne va convaincre ton enfant d’être ce qu’il n’est pas.  Il n’y a pas de conspiration pour convertir tout le monde.  Tout ce que cette politique fait c’est garantir aux enfants qu’ils sont en sécurité et qu’on favorise leur équilibre mental.» 

À partir d’un jeune âge, les enfants ont conscience de leur corps et de ce qu’ils aiment ou n’aiment pas,en matière de nourriture, de jouets et de choix vestimentaires.  «Si vous magasinez pour la rentrée scolaire avec votre jeune fils et qu’il est attiré par les vêtements féminins, vous avez un choix à faire : Vous dites, “non, tu es un garçon tu ne portes pas de robes“ ou vous maintenez le dialogue pour parler des diverses façons de s’habiller, selon comment on se sent», insiste-t-elle.  

Les animatrices de la session comprenaient fort bien la position des parents qui, même dans les meilleures conditions possibles, s’inquiètent toujours un peu de voir leurs enfants devenir de plus en plus autonomes.  «La diversité sexuelle ajoute une couche à l’inquiétude que tous les parents ressentent, à savoir si leur enfant sera en sécurité, s’il sera accueilli et soutenu, peu importe qui il est, et où il est», décrit Céline Beuvens-Nicaise, présente par visioconférence.  

La maison familiale doit être protégée comme un sanctuaire de sécurité pour tous les enfants.  «Les personnes qui ont des idées homophobes ne sont pas les bienvenues chez moi», dit Janine Gallant.  

[Est-il utile de rappeler, d’ailleurs, que chaque enfant devrait se sentir en sécurité chez lui, peu importe qui il est et qui sont ses parents?]

Le contenu rédactionnel de la trousse sur la diversité peut être consulté sur le site Web de la Fédération des parents de l’Île-du-Prince-Édouard au https://fpipe.org/.  

2-divercite.jpgLe soutien des parents fait toute la différence dans l’acceptation et le mieux être émotionnel et mental de l’enfant.  (Photo : J.L.)

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