Chaque année, les côtes de sable rouge de l’Île-du-Prince-Édouard attirent des touristes de tout le pays. Les plages du parc national sont particulièrement prisées. Mais profiter des plages implique également des responsabilités à l’égard des dunes et de l’écosystème marin.
Plus d’un million de vacanciers profiteront des plages du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.) cet été. Face à cet afflux de vacanciers, les équipes du parc se mobilisent pour assurer leur sécurité.
Les plages de Stanhope, Brakley, Cavendish et Greenwich sont notamment surveillées par plusieurs sauveteurs, formés aux premiers secours. Le parc dispose également d’une patrouille mobile de surveillance des plages.
«Nous avons des sauvetages pratiquement tous les ans, observe Robyn Caissie, coordonnatrice de la sécurité des visiteurs pour le parc national. Il s’agit souvent de nageurs qui se fatiguent trop ou sont pris dans des courants d’arrachement, pouvant les éloigner très loin au large.»
Le meilleur comportement à adopter reste alors de se laisser porter par le courant sans lui opposer de résistance et d’attirer l’attention des sauveteurs.
Robyn Caissie est coordonnatrice de la sécurité des visiteurs pour le parc national de l’Î.-P.-É. (Photo : Parcs Canada)
Méduses et requins
Ces courants de retour ne sont pas la seule menace. Les baigneurs devront aussi partager les plages avec les méduses rouges de l’Atlantique.
«Entre juin et juillet, lorsque les eaux commencent à se réchauffer, c’est leur période de prédilection, il y en a vraiment beaucoup», explique Robyn Caissie.
Néanmoins, si cette espèce inflige de douloureuses piqûres, son venin n’est pas toxique. L’employée du parc conseille d’appliquer un emplâtre de sable mouillé sur la zone touchée, puis de le racler avec un support rigide pour enlever les fragments de tentacules sur la peau.
Le vinaigre, mélangé à de l’eau, est l’autre élément magique pour faire disparaître la piqûre. En revanche, il ne faut pas frotter les lésions, car cela libère le venin.
Une colonie de requins a par ailleurs élu domicile depuis des années entre la Nouvelle-Écosse et l’Î.-P.-É.
«La probabilité d’une rencontre avec un requin est cependant très faible, les préoccupations en matière de sécurité publique sont minimes», rassure Robyn Caissie.
Les requins, amateurs d’eau fraîche, restent en effet au large dans les eaux profondes et ne viennent pas au bord des côtes.
«De temps en temps, un requin remonte, mais il est déjà mort lorsqu’il arrive sur nos plages», précise Robyn Caissie.
À ce jour, aucun squale n’a jamais été repéré vivant à proximité des zones de baignade surveillées. Pour la première fois en août dernier, un jeune requin blanc a été retrouvé mort, échoué sur le rivage à Greenwich.
Protéger les pluviers siffleurs
Les pluviers siffleurs sont une espèce d’oiseaux en voie de disparition présente sur les plages du parc national de l’Î.-P.-É. (Photo : Parcs Canada)
Sur la terre ferme, les visiteurs sont invités à ne pas promener leurs chiens sur la plage et à ne pas marcher sur les dunes. L’objectif est double.
Il s’agit de protéger le pluvier siffleur, une espèce d’oiseau migrateur en voie de disparition qui niche dans le sable, et de préserver la végétation des dunes, qui servent de rempart contre les tempêtes.
«Nous fermons régulièrement des zones pour laisser les pluviers couver leurs œufs, il y a des nids sur la plupart de nos sites, relève Robyn Caissie. On veut donner une chance à l’espèce de se rétablir.»
Sur le front des dunes, les équipes du parc national constatent déjà des améliorations depuis la tempête Fiona, notamment sur la plage de Ross Lane, entre Stanhope and Brackley.
«C’est pour cela que c’est important que les gens ne s’y aventurent pas, pour que le sable puisse continuer à s’accumuler», insiste Robyn Caissie.
Tout l’été, du personnel de parcs Canada arpentera les plages pour aller à la rencontre des estivants et leur expliquer le fonctionnement de l’écosystème côtier et l’importance des dunes.
Quatre plages du parc national de l’Î.-P.-É. sont surveillées par des secouristes. (Photo : Parcs Canada)