Société
Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Des représentants d’îles du monde entier viendront à l’Île-du-Prince-Édouard pour le Sommet mondial des îles durables pour parler des défis environnementaux auxquels ils sont confrontés et faire part des solutions qu’ils mettent en œuvre.  (Photo : Toursime ÎPÉ)

Le Sommet mondial des îles durables se tient dans une semaine à l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.). Des représentants d’îles du monde entier viendront pour parler des défis environnementaux auxquels ils sont confrontés et faire part des solutions qu’ils mettent en œuvre. Laurie Brinklow, professeure en études insulaires à l’Université de l’Î.-P.-É., y participera. Elle partage avec La Voix acadienne sa vision des îles. 

Le Sommet mondial des îles durables aura lieu les 22 et 23 mai prochains à l’Île-du-Prince-Édouard. Une vingtaine de chercheurs, professionnels et décideurs politiques, venus du monde entier, discuteront résilience et développement durable. 

Laurie Brinklow, professeure à l’Université de l’Î.-P.-É. et coordonnatrice de la Chaire UNESCO en études insulaires et en durabilité, fait partie des conférenciers. Elle revient pour La Voix acadienne sur la définition même d’une île, la fascination qu’exercent ces morceaux de terre émergeant de l’eau et les défis climatiques auxquels ils sont confrontés. 

Vous travaillez sur la thématique des îles depuis plus de trente ans. Après toutes ces années d’études, qu’est-ce qu’une île selon vous? 

La réponse la plus simple serait que les îles ne sont qu’un morceau de terre entouré d’eau. Mais elles ont quelque chose de spécial. Pour moi, elles sont synonymes de communauté. 

Tout le monde est ton voisin, tout le monde se connaît, surtout sur les petites îles comme l’Î.-P.-É. Il y a un véritable sentiment d’être connecté les uns aux autres et les gens se soutiennent mutuellement.

Grâce à ce  sentiment d’appartenance commune, les insulaires sont plus résilients face aux catastrophes. Nous l’avons constaté après la tempête Fiona. Les gens se sont tout de suite entraidés pendant les semaines où il n’y avait plus d’électricité. 

À l’Institut d’étude insulaire de l’Université, nous essayons d’encourager ce sentiment d’appartenance, car nous avons de plus en plus de nouveaux arrivants sur l’Î.-P.-É. Si nous voulons qu’ils restent, il est essentiel qu’ils se sentent bien à leur place, qu’ils sentent cet esprit de camaraderie et de bon voisinage. 

Pourquoi ces bouts de terre entourés d’eau fascinent tellement?

Si je prends l’exemple de l’Î.-P.-É., beaucoup de personnes viennent ici pour s’éloigner du courant dominant et des foules, adopter un mode de vie plus simple et vivre la vie à un rythme différent. Il y a quelque chose de très attrayant dans le fait de revenir à l’essentiel. 

Le fait d’être lié au reste du monde par l’eau attire également. Il se passe quelque chose dans notre cerveau et notre corps lorsqu’on est près de l’eau, c’est très relaxant. 

Justement, quels liens entretient l’Î.-P.-É. avec les autres îles à travers le globe? 

Des liens très forts, car toutes les îles, quelle que soit leur localisation sur la carte, sont en première ligne face au changement climatique. Elles contribuent le moins au problème, mais sont le plus touchées. Élévation du niveau de la mer, érosion, multiplication des tempêtes et des ouragans, elles sont confrontées à des menaces similaires. 

Elles font preuve de beaucoup de créativité et d’ingéniosité pour trouver des solutions innovantes et se protéger. Elles n’ont pas le choix. Ce sont des sources d’inspiration pour le reste du monde. À cet égard, l’Î.-P.-É. est l’un des chefs de file en matière d’initiatives durables. 

L’engagement de la province de développer le solaire et l’éolien pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à zéro d’ici 2040 est très ambitieux. Nous avons également le Centre canadien pour le changement climatique et l’adaptation qui mène des recherches d’envergure internationale.

À l’Institut d’étude insulaire, nous regardons aussi les projets menés ailleurs sur la planète pour aider nos dirigeants à élaborer des politiques efficaces en matière de changement climatique, de résilience et d’adaptation.

Le Sommet mondial des îles durables est un moyen de maintenir des liens solides. C’est essentiel pour parler d’une voix forte et unie sur la scène internationale et faire valoir les points de vue des 11% d’êtres humains qui vivent sur des îles.

2-Changements_climatiques.jpgLaurie Brinklow est professeure à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard et coordonnatrice de la Chaire UNESCO en études insulaires et en durabilité.

3-Changements_climatiques.jpgL’archipel des Bermudes sera représenté au Sommet mondial des îles durables 2024.  (Photo : Wikipedia Creative Commons)  

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