Société
Par Jacinthe Laforest / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne - ATL
Mathieu Gingras reste fidèle à son message sur la beauté de la langue française depuis plus de 20 ans.  Au-delà du message, sa sincérité touche profondément ses interlocuteurs.  (Photo : J.L.)

Mathieu Gingras sillonne le pays depuis 20 ans, répandant à tout vent son message d’amour du français.  Il diffusait ce message bien avant de devenir porte-parole et conférencier officiel du Français pour l’avenir, il y a environ 10 ans.  Depuis, il a élargi son auditoire.  

Conférencier invité en ouverture du forum local du Français pour l’avenir à Charlottetown, Mathieu Gingras avait l’impression de revenir chez lui.  «J’ai vécu tellement de choses à l’Île-du-Prince-Édouard, j’ai participé à des débats communautaires à propos des écoles, j’ai rencontré des jeunes et leurs familles dans des soirées communautaires, j’ai vu des élèves dans des classes de 6e année qui sont maintenant des enseignants.  J’ai l’impression d’avoir une relation suivie avec la communauté francophone de l’Île, de l’avoir vue grandir, et oui, je me souviens de très nombreux moments partagés ici», affirme Mathieu Gingras, quelques minutes après sa conférence de motivation aux jeunes.  

Aux jeunes, il parle directement de son cœur.  «J’ai été dans de nombreux pays où on parle français et nulle part, je n’ai entendu quelqu’un qui parlait “le bon français“. Ne soyez pas intimidés de parler français parce que vous avez un accent.  Nous avons tous un accent.  Est-ce que vous vous empêchez de parler anglais parce que vous pensez que vous n’avez pas “le bon anglais“?  Ça devrait être la même chose en français», lance-t-il. 

En entrevue, il explique : «Lorsque je parle aux jeunes et à tous les publics, je remarque des visages, des expressions, des attitudes non verbales qui me nourrissent et me guident dans ma présentation.  Ce matin, j’ai vu des jeunes qui avaient les larmes aux yeux.  D’autres avaient le sourire fendu jusqu’aux oreilles et d’autres semblaient tiraillés entre l’envie d’aimer le français et la peur de le faire savoir, une sorte de résistance.  Je vois tout cela et pour moi, c’est un échange», décrit le conférencier.  

Les jeunes, en particulier les élèves des programmes d’immersion, se sont fait dire par leurs parents que le fait de sa-voir deux langues leur garantira de meilleurs emplois.  Mathieu Gingras n’hésite pas à déboulonner cette affirmation.  «Il n’y a rien de garanti.  Ce n’est pas le fait de parler deux langues qui fait de vous un meilleur candidat à un emploi.  C’est la personne que vous êtes devenue en côtoyant deux cultures, qui fait de vous un meilleur candidat.  Ce n’est pas pareil», dit-il.  

Mathieu Gingras se décrit lui-même comme un passeur culturel.  «Le français ce n’est pas une matière à l’école, c’est une langue qui nous permet d’apprendre plein de connaissances et de vivre pleinement notre culture, ou d’en découvrir une autre», résume le conférencier.  

Le lien avec le postsecondaire

En tant qu’employé de l’Université de Moncton au département du recrutement, Mathieu Gingras rappelle aux jeunes que, s’ils veulent poursuivre en français au postsecondaire, les options sont de plus en plus nombreuses.  Sur place, il y avait des gens de l’Université de Moncton, oui, mais aussi du CCNB, du Collège de l’Île, de l’Université Sainte-Anne et d’autres.  

«À la fin de mon 15 minutes, lorsque je sors le drapeau de l’Acadie, avec l’étoile, c’est cette étoile que j’ai vue briller dans les yeux des jeunes», dit-il.

Francais-pour-lavenir-2.jpgMathieu Gingras était le conférencier invité en ouverture du forum local du Français pour l’avenir le 7 mai dernier à Charlottetown. (Photo : J.L.)

Francais-pour-lavenir-3.jpgMathieu Gingras est porte-parole et conférencier officiel du Français pour l’avenir.  (Photo : J.L.)

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