En prévision de la Semaine nationale de l’immigration francophone, le Collège de l’Île a donné à ses nombreux étudiants internationaux l’occasion d’être la vedette d’une courte vidéo afin de faire connaître leur parcours et donner quelques conseils aux futurs étudiants. L’enregistrement s’est fait le jeudi 9 novembre dans les locaux du campus de Charlottetown du Collège de l’Île.
Victor Cal Y Mayor, Pepi Ekiaka et Muriel Kembou ont des parcours très différents tout en étant similaires. Victor Cal Y Mayor, natif du Mexique, est maintenant un employé du Collège de l’Île, au campus de Charlottetown. Muriel Kembou, du Cameroun, est arrivée à l’Île en août dernier, pour sa formation d’adjointe administrative bilingue.
Pepi Ekiaka est originaire de la République démocratique du Congo, mais c’est après avoir vécu de nombreuses années au Mexique qu’il a décidé de venir au Canada avec sa femme et leur fils. Il étudie pour devenir travailleur jeunesse.
En 2016, lorsque Victor Cal Y Mayor est arrivé à l’Île pour étudier à la SOPA (School of Performing Arts) du Holland College, il a eu des défis à relever. «C’était la première fois que je quittais le Mexique. Je venais pour étudier en anglais. Ça a été une belle surprise de découvrir la musique acadienne, par l’entremise des cours de Philippe LeBlanc. C’est comme ça que j’ai appris l’existence de la communauté francophone, par la musique», dit le jeune homme qui a entrepris les démarches vers l’obtention de sa résidence permanente, une étape cruciale avant d’obtenir la citoyenneté.
Pepi Ekiaka est arrivé à l’Île en 2022, à temps pour commencer le programme de travailleurs jeunesse au Collège de l’Île. «Quand nous avons conçu le projet de quitter le Mexique pour une autre destination, nous avons regardé vers l’Australie et vers les États-Unis et vers le Canada et c’est ici que nous avons vu le plus d’opportunités. Je pouvais étudier et ma femme pouvait avoir son permis de travail. Ce n’est pas comme ça partout. Nous avions mis des économies de côté pour notre projet, mais c’était important d’avoir un revenu sur place», dit Pepi Akiaka.
Pour ce futur travailleur jeunesse, la possibilité d’étudier en français, mais de s’immerger dans un milieu anglophone était attrayante, un de ses objectifs étant d’ajouter l’anglais aux langues qu’il parle couramment.
Victor Cal Y Mayor vit à l’Île-du-Prince-Édouard depuis 2016. Il travaille maintenant au Collège de l’Île. Il répond aux questions d’Adil Khallate. (Photo : J.L.)
Muriel Kembou, du Cameroun, est arrivée à l’Île-du-Prince-Édouard en août dernier. «C’est une de mes tantes qui vit au Canada, et qui connaissait le Collège de l’Île, qui m’a fait connaître cette institution. D’abord, les frais de scolarité étaient plus bas que ceux que j’ai vus ailleurs. Ensuite, la possibilité d’intégrer le marché du travail assez rapidement, ou même de poursuivre à l’université me plaisait beaucoup», dit la jeune femme, qui a commencé sa formation d’adjointe administrative bilingue en septembre dernier.
Comme elle vient d’arriver et que ses énergies sont mobilisées par ses études et l’adaptation à la météo et à la nourriture, Muriel Kembou avoue qu’elle n’a pas encore considéré ses options de citoyenneté à plus long terme. Pepi Akiaka est, par contre, déjà beaucoup avancé dans sa réflexion. «Vous voulez savoir un fait curieux? Mon pays d’origine, la République démocratique du Congo, ne permet pas à ses ressortissants d’avoir deux nationalités. Lorsque j’ai été naturalisé mexicain, j’ai perdu mon passeport d’origine. J’aimerais bien, maintenant, ajouter le passeport canadien», dit-il.
D’ici quelques jours, si ce n’est déjà fait, les vidéos des trois étudiants seront partagées sur les réseaux sociaux du Collège de l’Île et de la Coopérative d’intégration francophone de l’Île-du-Prince-Édouard.
Pepi Akiaka, futur travailleur jeunesse, est heureux de découvrir une belle diversité à l’Île. «Je ne me sens pas fixé à cause de la couleur de ma peau», dit-il. (Photo : J.L.)