Société
30 août 2023 Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Gordon McNeilly est député libéral de Charlottetown - West Royalty à l’Assemblée législative de l’Île-du-Prince-Édouard. (Photo : Archives de La Voix acadienne)

Début août, le Caucus canadien des parlementaires noirs, organisé à Ottawa, a rassemblé des élus noirs de tout le pays et de tous les échelons de gouvernement. Gordon McNeilly, premier élu noir de l’Île-du-Prince-Édouard, y a participé. Jamais autant de personnes noires n’ont accédé à des fonctions politiques, mais de nombreux obstacles persistent. 

«Le visage des assemblées législatives provinciales commence à changer, avec plus de personnes de couleur, mais ça ne reflète pas encore la réalité de la population canadienne», estime Gordon McNeilly, député libéral de la circonscription de Charlottetown - West Royalty. 

Le député de l’Île-du-Prince-Édouard, premier élu noir de la province, a participé début août à la quatrième édition du Caucus canadien des parlementaires noirs, organisé à Ottawa. 

Le colloque transpartisan a réuni 45 politiciens noirs de tous les paliers de gouvernement. Autour de la table, des ministres fédéraux ont pu discuter avec des représentants des provinces et des municipalités. 

«C’est historique, c’est la première fois que des élus noirs de tous les partis de l’ensemble du pays se sont réunis pour discuter de questions qui concernent tous les Afro-Canadiens», se félicite Tony Ince, cofondateur de l’évènement, également député libéral à l’Assemblée législative de Nouvelle-Écosse. 

Tony Ince

Tony Ince est cofondateur du Caucus canadien des parlementaires noirs, organisé à Ottawa début août. Il est également député libéral à l’Assemblée législative de Nouvelle-Écosse.  (Photo : Gracieuseté)

Lutter contre le racisme systémique 

Les hommes et les femmes politiques présents ont parlé de soins de santé, de logement, de développement économique, ou encore d’éducation. 

«Et de la manière dont ces crises affectent de façon disproportionnée les Canadiens noirs à cause du racisme systémique, complète Gordon McNeilly. Nous avons eu de très bonnes discussions sur le besoin d’équité, d’inclusion et de lutte contre le racisme.»

Le congrès reflète le virage amorcé dans le paysage politique canadien. Le pays n’a jamais compté autant d’élus noirs. «Il reste encore beaucoup de travail à faire, mais un changement est en train de s’opérer, de plus en plus de Canadiens et de Canadiennes noirs accèdent à des fonctions politiques», confirme Velma Morgan, présidente d’Operation Black Vote Canada. 

L’organisme encourage les membres de la communauté noire à voter, à s’impliquer davantage dans la vie civique et à se présenter aux élections. 

Manque de réseau et d’argent

Confrontés à de multiples blocages, de nombreux Canadiens noirs restent néanmoins aux portes du pouvoir. Ils ne disposent pas du réseau et des ressources financières nécessaires. 

Ils ne maîtrisent pas non plus les codes politiques et n’ont pas les connaissances pour manœuvrer dans le système institutionnel, explique Velma Morgan. 

«Les partis doivent faire preuve d’une plus grande transparence dans leurs processus de nomination qui demeurent incompris d’une grande partie de la population, souligne-t-elle. Ils doivent aussi aider les Canadiens noirs à collecter des fonds et à entrer en contact avec les communautés.»

«Si l’on veut susciter l’envie de s’engager en politique, on doit mieux communiquer sur notre rôle et notre travail au quotidien, la plupart des gens ne savent pas ce que fait un député provincial», poursuit Tony Ince en Nouvelle-Écosse.

À l’Île-du-Prince-Édouard, Gor-don McNeilly insiste, lui, sur l’importance du mentorat et de l’éducation : «On doit faire passer le message à la jeune génération qu’on a besoin de chaque voix.»  

Velma Morgan

Velma Morgan est présidente de l’organisme Operation Black Vote Canada.  (Photo : Gracieuseté)

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