Société
21 novembre 2022 Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Capture d’écran de la vidéo de l’OMM sur le rapport annuel provisoire sur l’état du climat, https://youtu.be/xkl1BI_MMVk

Le climat ne semble jamais avoir été aussi chaud qu’en 2022 dans les provinces atlantiques.  Ce réchauffement est planétaire.  Selon l’Organisation météorologique mondiale, qui vient de publier un rapport sur le sujet, les huit dernières années sont en voie de devenir les plus chaudes jamais enregistrées.

Dans les provinces des Maritimes, le mois d’octobre a été l’un des plus chauds jamais enregistrés.  Les températures du dernier mois, prises à l’Aéroport de Charlottetown, étaient de 11,9 degrés Celsius, soit de 3,6 degrés supérieurs à la moyenne des trente dernières années.  

Le Canada atlantique a déjà connu cette année l’été le plus chaud jamais enregistré, avec des températures 1,7 degré Celsius au-dessus de la moyenne de référence (1961–1990).  À l’échelle du pays, l’été 2022 s’est placé au rang du troisième été le plus chaud jamais mesuré depuis le début des relevés de températures en 1948.

Le réchauffement climatique ne se limite pas seulement à nos régions.  Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui vient de publier son rapport annuel provisoire sur l’état du climat, l’année 2022 devrait se classer comme la cinquième ou sixième année la plus chaude au niveau planétaire.  L’organisation révèle par ailleurs que les huit dernières années sont en voie de devenir les plus chaudes jamais enregistrées.

Vague de chaleur sur les océans 

En 2022, la température moyenne à la surface du globe a dépassé de 1,15 °C la moyenne de la période préindustrielle (1850-1900), sous l’effet des activités humaines.  Les émissions de gaz à effet de serre, essentiellement dues à la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) et à la déforestation, ont continué à progresser l’an dernier. 

Les concentrations de ces gaz dans l’atmosphère, en particulier le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane, ont ainsi franchi de nouveaux records.  Cet excès de gaz à effet de serre provoque un excédent d’énergie, qui réchauffe l’atmosphère et les océans.  Cette année, la moitié de la surface des océans a été touchée par une vague de chaleur. 

Les océans continuent par ailleurs de s’élever.  Le rythme de hausse du niveau de la mer a doublé depuis 1993 et battu un nouveau record cette année.  Cette accélération est due à l’augmentation de la fonte des glaces.  Pour la première fois de l’histoire, il a plutôt plu que neigé sur la calotte glaciaire du Groenland en septembre.

Événements extrêmes

Le réchauffement n’est qu’un volet du dérèglement climatique, qui se traduit aussi par la multiplication des événements extrêmes.  Cette année, les vagues de chaleur extrême, les sécheresses, les inondations et les incendies se sont multipliés sur la planète.  En septembre, les ouragans Fiona et Ian ont causé d’immenses dégâts et de lourdes pertes humaines des Caraïbes au Canada atlantique. 

L’Europe a également souffert d’épisodes successifs de chaleur extrême.  Le continent a connu son été le plus chaud de son histoire.  Au cours d’une sécheresse sans précédent, les cours d’eau européens, dont le Rhin, la Loire et le Danube, ont atteint un niveau dramatiquement bas.

Le rapport de l’OMM a été dévoilé lors de l’ouverture de la 27e conférence des Nations unies sur le climat (COP27), organisée jusqu’au 18 novembre à Charm El-Cheikh, en Égypte.  Les pays auront le difficile travail de faire avancer la lutte contre le dérèglement climatique.  Il y a urgence : selon l’Organisation des Nations unies, les engagements des États mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement de 2,5 °C d’ici à 2100.  

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