Colette Arsenault d’Abram-Village a subi une crise cardiaque le 19 novembre 2021. Sonny Gallant de Miscouche a eu un malaise cardiaque le 9 janvier dernier. Tous deux ont bien récupéré et veulent transmettre un message important : signalez le 911 en cas de malaise «difficile à décrire».
Colette Arsenault a subi en 2008 une chirurgie pour corriger une valve défectueuse dans son cœur. Depuis, elle suit les recommandations des médecins, elle prend tous les médicaments qu’on lui prescrit et elle évite le sel.
«Je m’étais convaincue que jamais je n’aurais de crise cardiaque, mais c’est arrivé. Je suis revenue d’une visite chez le médecin à Summerside. Je ne me sentais pas bien, mais j’ai pris mon dîner. J’ai continué à me sentir mal. D’habitude, je serais allée m’étendre un peu pour que ça passe, mais là, j’ai appelé ma fille. Elle a tout de suite senti que quelque chose n’allait pas. Après cela, mes souvenirs sont très flous», raconte Colette Arsenault.
Elle se souvient qu’une voisine, Claudette MacNeill, est arrivée. Elle se souvient que le 911 lui a dit de prendre quatre aspirines, mais le reste lui échappe. Elle ne se souvient pas d’avoir été étendue sur une civière, d’avoir été transportée à Summerside ni de son arrivée à l’urgence. «Les médecins me disent que je n’ai pas perdu connaissance, mais que mon corps s’est comme fermé pour conserver son énergie. La première chose que je me rappelle, c’est que j’étais en chemise d’hôpital, avec fils branchés à des machines. C’est encore étrange pour moi de sentir qu’il me manque un bout de mémoire. Les médecins me disent que je ne me souviendrai probablement jamais de ces quelques heures».
Colette est restée à l’hôpital un peu plus d’une semaine, incluant un petit voyage à Halifax pour vérifier si la crise avait été causée par des artères bouchées. «Tous mes tuyaux étaient propres. Au moins, je n’ai pas eu besoin de chirurgie, parce que je mange bien, je surveille monsel et je fais attention au gras. Les médecins pensent que ma crise a été causée par un caillot de sang, mais ils ne savent pas ce qui l’a causé, avec exactitude».
10 sur 10 au personnel médical
Sonny Gallant de son côté a lui aussi eu très peur. «Je suis content d’être là pour en parler.». Dans son cas, il n’aurait pas subi de crise cardiaque, mais un virus aurait attaqué son cœur. «Je trouvais que je m’essoufflais facilement depuis quelques semaines. Cette journée-là, j’avais été dans les bois avec mes petits-enfants et à mon retour, je me suis senti encore plus essoufflé. Je me suis couché le soir, et vers 4 heures du matin, je me suis réveillé, là je n’arrivais plus à respirer».
Après quelques jours à l’hôpital, il a été transféré à Saint-Jean pour le test qui vérifie si les artères sont bouchées. «Mes artères étaient bouchées à 40 %. Je n’ai pas eu besoin de chirurgie, mais on m’a mis au régime strict. Au début, je pensais que j’allais mourir de faim. Mais finalement, ça va bien. Je mange mieux. J’ai perdu 20 livres. Je me sens beaucoup moins essoufflé. J’ai pris congé du travail quelques semaines et je suis retourné dès que j’ai pu», dit Sonny Gallant.
Tout comme Colette Arsenault, Sonny Gallant est reconnaissant au personnel médical et n’a que de bonnes choses à dire. «Je me suis senti en confiance, bien soigné, par du personnel compétent. Je sais que la COVID pousse tout le monde à la limite, mais je n’ai senti aucune impatience de la part du personnel ni ici, à l’Île ni à Saint-Jean», dit Sonny Gallant.
Colette Arsenault a elle aussi été bien soignée. «Je ne suis pas une personne qui se plaint beaucoup. Et comme ma condition était tout de même stable, je ne requérais pas des soins constants. Je voyais les infirmières courir à droite et à gauche, et même si elles étaient occupées, elles venaient vérifier que j’allais bien et me rappeler de sonner si j’avais besoin de quelque chose».
Un malaise difficile à décrire
Autant Sonny Gallant que Colette Arsenault ont du mal à décrire exactement comment ils se sentaient, et surtout, ils n’étaient certainement pas conscients que leur vie pouvait se terminer aussi rapidement. «Mon message est que si vous vous sentez mal, essoufflé, ou peu importe, n’allez pas vous coucher le soir comme moi j’ai fait. Je suis chanceux de m’être réveillé à temps. Appelez le 911 sans tarder», dit Sonny Gallant.
«C’est difficile de décrire comment je me sentais. Je n’avais pas mal au bras gauche, mais je me sentais comme si j’avais une indigestion. J’ai même eu des nausées. Je ne sais pas pourquoi j’ai décidé d’appeler ma fille plutôt que d’aller m’étendre pour une sieste. Le résultat aurait été bien différent», dit Colette Arsenault.
Colette Arsenault se tient occupée avec des projets de tricot et de couture. Ça l’empêche de s’inquiéter pour sa santé. (Photo : J.L.)