Patrimoine
Par Jacinthe Laforest / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne - ATL
La reproduction de la Salle de la Confédération installée au Centre des arts de la Confédération en 2015 fermera ses portes à la fin du mois d’octobre.  Pour le guide Bill Wiltshire, ce sont six belles années qui prennent fin. (Photo : J.L.)

La reproduction de la Salle de la Confédération située au Centre des arts de la Confédération fermera ses portes à la fin d’octobre en prévision de la réouverture du lieu historique national Province House en 2025.  Guide depuis six ans pour les groupes et individus qui la visitent, Bill Wiltshire affirme que le projet a permis de raconter l’histoire d’une façon plus concrète. 

Au moment de la fermeture de Province House en 2015 aux fins de travaux de conservation essentiels, Parcs Canada et le Centre des arts de la Confédération ont travaillé en collaboration pour présenter l’exposition Les histoires de la Confédération, transformant le foyer à l’étage en une superbe réplique de la salle où ont eu lieu les réunions des délégués lors de la Conférence de Charlottetown de 1864.

L’exposition Les histoires de la Confédération comporte une réplique de la Salle de la Confédération, des artefacts originaux de Province House, des panneaux informatifs, ainsi que des panneaux d’interprétation en anglais et en français. 

La pièce maîtresse de la Salle de la Confédération est la reproduction de la table et des 26 chaises qui ont permis aux 23 délégués et à trois secrétaires de se réunir au début du mois de septembre 1864 à Charlottetown.  

«Les gens n’en reviennent pas de pouvoir s’asseoir à la table comme s’ils étaient des pères de la Confédération.  Récemment, une descendante de John A. MacDonald était ici et elle en a été grandement étonnée.  C’est certain que quand cette salle va fermer, elle va me manquer, mais je pense aussi qu’elle va manquer à beaucoup de monde», dit Bill Wiltshire, bien connu pour avoir été président du Carrefour de l’Isle-Saint-Jean pendant plusieurs années.  

Depuis six ans, il reçoit des groupes et des individus.  Les groupes scolaires le touchent particulièrement.  «Nous recevons des groupes de quatrième année et des groupes de 8e année.  Ils s’assoient à la grande table.  En 4e année, on demande aux élèves d’imaginer le drapeau ou les armoiries de leur propre pays et de les dessiner.  En 8e année, ils font un travail plus en profondeur sur les articles de la constitution de leur pays.  Ils commencent ici au cours de la visite et le processus se poursuit en classe.  Ce sont des activités très engageantes qui ont pu être mises en place grâce à cette grande reproduction», dit le guide.  

Il souhaite que, d’une manière ou d’une autre, le programme scolaire pourra se poursuivre, même après la fermeture de la Salle de la Confédération le 31 octobre prochain.  

Il serait question qu’une partie de la grande table soit installée à Province House pour permettre aux gens de vivre l’expérience de s’y attabler.  «Voir une table derrière des cordons de sécurité et pouvoir s’y asseoir, ce n’est pas la même expérience», peut-il témoigner.  

«Depuis son ouverture au Centre en 2015, plus de 160 000 personnes de partout au monde ont visité la reproduction de la Salle de la Confédération, incluant notamment des descendants et descendantes de délégués qui ont assisté à la Conférence de Charlottetown en 1864 », a déclaré Francesca Perez, directrice de l’éducation artistique et du patrimoine du Centre, dans le communiqué de presse daté du 2 octobre et annonçant la fermeture de la salle. 

«George-Étienne Cartier est mon héros»

La saison des bateaux de croisière bat son plein.  «Il y a des gens qui viennent de partout dans le monde et ils posent beaucoup de questions.  Si je ne sais pas la réponse, je la cherche», dit Bill Wiltshire, qui a toujours eu un faible pour l’histoire en plus d’être un excellent raconteur.  

L’histoire de George-Étienne Cartier le rejoint tout particulièrement, ayant été aumônier dans des prisons.  «George-Étienne Cartier, c’est mon héros.  En 1837, il a pris les armes, il a été arrêté et déporté aux États-Unis.  Pendant son exil au Vermont, il a écrit à la couronne britannique pour demander son pardon, disant qu’il n’a jamais pris les armes contre la couronne britannique, mais contre la façon dont les soldats britanniques traitaient ses compatriotes francophones.  Il a obtenu son pardon, est revenu et est devenu premier ministre.  En 1864, il était délégué du Québec, qui ne s’appelait plus “Bas Canada“ mais “Canada-Est“, raconte Bill Wiltshire avec un enthousiasme contagieux.  

Après la fermeture définitive, le 31 octobre prochain, il faudra environ un an, jusqu’à l’automne 2025, pour que les artefacts soient à nouveau disponibles, lorsque Province House rouvrira ses portes.  

À l’heure actuelle, la reproduction de la Salle de la Confédération est ouverte du lundi au samedi de 10 h à 16 h. La dernière journée d’ouverture au Centre des arts de la Confédération sera le jeudi 31 octobre. 

2-Bill_Wiltshire-2.jpgGeorge-Étienne Cartier est le père de la Confédération préféré de Bill Wiltshire.  «Il a toute une histoire.  C’est mon héros», dit-il. (Photo : J.L.)

3-Bill_Wiltshire-2.jpg(Photo : J.L.)

Abonnez-vous à La Voix acadienne pour recevoir votre copie électronique ou la version papier