Éducation
Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
«On veut mettre l’accent sur les solutions et la responsabilisation des jeunes pour leur donner de l’espoir. On ne veut pas les bombarder de mauvaises nouvelles qui font peur», explique Rosalyn Ridlington-Abbott du ministère de l’Éducation. (Photo : Capture d’écran d’un vidéo de CPFNational)

Une équipe de chercheurs de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard veut créer des ressources pédagogiques sur le changement climatique pour les élèves de la maternelle à la 12e année, en anglais et en français. Une initiative vue d’un bon œil par le ministère de l’Éducation, qui assure néanmoins que ces enjeux sont déjà intégrés tout au long du parcours scolaire. 

«L’éducation au changement climatique n’est pas très importante sur l’île. La plupart du temps, les enseignants n’ont pas les moyens pour en parler», estime la professeure au Centre de recherche sur les changements climatiques de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, Pelin Kinay. 

Pour changer la donne, la chercheuse a décidé, avec d’autres scientifiques de l’Université, de créer du matériel pédagogique à destination des élèves de la maternelle à la douzième année. 

Plans de cours interactifs, diapositives PowerPoint, vidéos, infographies, quizz, données en ligne, les enseignants auront une multitude de ressources pour aborder les changements climatiques en salle de classe. 

Ces ressources, adaptées à chaque âge, disponibles en anglais et en français, parleront du phénomène en général, mais aussi de ses conséquences au niveau local, dans la province.

Trouver des solutions pratiques

Les climatologues veulentaussi imaginer des formations pour le personnel enseignant. «Nous donnerons des ateliers, des séminaires pour expliquer comment utiliser le matériel et comment mieux communiquer avec les élèves», explique Pelin Kinay.

La responsable de l’intégration des sciences et du changement climatique dans les programmes d’études en français de la 7e à la 12e année, au ministère de l’Éducation, Rosalyn Ridlington-Abbott, accueille favorablement un tel projet et se dit «ouverte à des partenariats».

«C’est beau de voir le laboratoire sur le climat développer ce type de ressources éducatives, mais il faut s’assurer qu’elles répondent bien à nos objectifs d’apprentissage», précise-t-elle. 

Rosalyn Ridlington-Abbott considère également que l’enseignement des changements climatiques «est déjà intégré tout au long du parcours scolaire à un niveau adapté à chaque âge.»

Selon la pédagogue, à l’élémentaire, les enfants découvrent leur place dans le monde naturel et l’impact des activités humaines sur la planète. À l’intermédiaire, ils commencent à mettre en œuvre leurs connaissances en physique, en chimie et en biologie pour tenter de trouver des solutions pratiques aux défis climatiques. 

«Ne pas bombarder de mauvaises nouvelles»

«On veut mettre l’accent sur les solutions et la responsabilisation des jeunes pour leur donner de l’espoir. On ne veut pas les bombarder de mauvaises nouvelles qui font peur», explique Rosalyn Ridlington-Abbott. 

«On veut donner aux plus jeunes l’amour du monde naturel, leur donner envie de le protéger», ajoute-t-elle. 

Pour les plus grands au secondaire, place est faite aux sciences de l’environnement, au cours de foresterie, d’agriculture et de pêche. Seul problème, ces cours sont la plupart du temps optionnels. 

Rosalyn Ridlington-Abbott assure néanmoins que «ce n’est pas la seule façon d’apprendre sur ces enjeux» : «C’est impossible d’obtenir son diplôme du secondaire sans jamais avoir été sensibilisé aux changements climatiques.»

À l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, Pelin Kinay et ses collègues sont déjà en relation avec la Public Schools Branch. Une fois les documents finalisés d’ici trois mois, les climatologues comptent prendre contact avec des directions d’écoles et former une équipe avec des enseignants et des élèves pour recueillir leur avis. 

Un projet pilote sera enfin lancé au printemps dans certains établissements scolaires de la province, notamment dans des écoles d’immersion.

2-Pelin_Kinay.jpgPour la chercheuse Pelin Kinay, l’éducation aux changements climatiques n’est pas à la hauteur dans les écoles de l’Île-du-Prince-Édouard. (Photo : Gracieuseté)

Abonnez-vous à La Voix acadienne pour recevoir votre copie électronique ou la version papier

Éducation