Éducation
Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Brad Samson de la CSLF a expliqué devant le Comité que la formule de financement actuelle a été établie à une époque où il n’y avait qu’une école de langue française dans la province.

Deux représentants de la Commission scolaire de langue française (CSLF) de l’Île-du-Prince-Édouard ont participé, à la mi-octobre, à une réunion du Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes. Ils ont notamment parlé du financement insuffisant des six écoles de la province au regard de l’augmentation du nombre d’élèves et des besoins accrus de francisation.

«On aimerait être partie prenante dans les négociations entre les gouvernements provincial et fédéral pour le Programme de langues officielles en éducation», a affirmé le directeur général de la CSLF, Ghislain Bernard, devant le Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes, le 10 octobre dernier. 

«On devrait être assis à la table pour être capable de parler de nos priorités de première main», a-t-il poursuivi. 

Avec Brad Samson, le directeur des services administratifs et financiers de la CSLF, Ghislain Bernard était invité à une réunion du Comité permanent des langues officielles qui prépare un rapport sur le continuum d’éducation dans la langue de la minorité. 

À l’Île-du-Prince-Édouard,l’entente entre la province et Ottawa pour le Programme de langues officielles en éducation (PLOÉ) est renouvelée tous les trois ans. Elle concerne aussi bien le français langue de la minorité que le français langue seconde.

Besoin d’un soutien plus adapté 

«L’accès aux fonds du PLOÉ est l’un des piliers de notre survie. Sans cette entente, nos écoles et centres de la petite enfance n’existeraient même pas», a souligné Ghislain Bernard lors de son intervention devant le Comité.

Le responsable de la CSLF a néanmoins estimé que les sommes versées par le fédéral dans le cadre du PLOÉ demeuraient insuffisantes, «pour offrir aux élèves une instruction en français de qualité équivalente à celle offerte à la majorité anglophone et dans les programmes d’immersion».

Il a insisté sur les besoins croissants des six écoles francophones qui font face à une augmentation continue du nombre d’élèves. Il a également rappelé le défi de recrutement des enseignants et l’isolement géographique d’élèves difficiles à rejoindre. 

Il a enfin mentionné la mission supplémentaire de francisation pour les écoliers ayant droit qui ne maîtrisent pas le français.

«Les formules de financement actuelles désavantagent clairement nos écoles. On doit pouvoir ajuster les critères pour qu’ils répondent à nos besoins spécifiques, il est impératif d’avoir un modèle qui reflète notre réalité», a estimé Ghislain Bernard.

Une formule de financement datée 

Brad Samson a expliqué de son côté que la formule de dotation actuellement dans l’entente pour le PLOÉ a été établie dans un contexte où il n’y avait qu’une seule grande école de langue française dans la province. 

«À l’époque, la formule répondait aux besoins, mais depuis, de nouvelles écoles se sont ajoutées, de petites écoles notamment, et l’interprétation de la formule nous nuit en termes de ressources», a-t-il détaillé. 

Avant d’ajouter : «On utilise des fonds du PLOÉ à des fins qui divergent ce qu’on souhaiterait, mais c’est difficile d’apporter des changements, car on perdrait des ressources de base à l’intérieur des salles de classe.»

Autrement dit, la CSLF est obligée d’affecter le peu d’argent qu’elle reçoit à des dépenses de fonctionnement. Elle ne peut pas utiliser cet argent pour soutenir les besoins particuliers de l’éducation en français en situation minoritaire, comme des programmes de francisation.

Ghislain Bernard espère que le rapport du Comité sera l’occasion de «faire le bilan» de l’utilisation des fonds du PLOÉ afin d’«assurer les standards d’une éducation francophone de qualité et l’équité avec le système d’éducation dans la langue de la majorité.» 

2 Ghislain Bernard

«L’accès aux fonds du PLOÉ est l’un des piliers de notre survie. Sans cette entente, nos écoles et centres de la petite enfance n’existeraient même pas», a souligné Ghislain Bernard lors de son intervention devant le Comité.

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